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Bulletin de l' art pour tous — 1899

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No 160 (Avril 1899)
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https://doi.org/10.11588/diglit.16823#0014
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N° 160

BULLETIN DE L'ART POUR TOUS

on va commencer les travaux d'aménagement
dans la rue des Ecoles, entré la Sorbonne et
le musée de Cluny, sur le terrain de l'ancienne
librairie Delalain, qui, ainsi que nous l'avons dit,
a été cédé à l'amiable à la ville de Paris.

C'est un petit jardin anglais, avec une pelouse
centrale ronde, et, en bordure, quatre autres
pelouses d'un dessin sinueux, garnies de petits
bouquets d'arbustes.

La pelouse centrale gazonnée est décorée de
deux massifs de fleurs du côté du musée de
Cluny et comporte, du côté de la Sorbonne, un
socle, prévu sur le plan à titre éventuel, mais
sur lequel il serait fort possible que l'on plaçât,
selon le désir exprimé par quelques artistes et
conseillers municipaux, la statue de Puvis de
Ghavannes. D'autres « points de pierre », socles
de bustes ou de ligures d'ornementation archi-
tecturale gothique, telles que les gargouilles que
l'on a placées en d'autres squares, sont indiqués
sur la pelouse centrale et les pelouses laté-
rales.

Le nouveau square sera meublé de dix bancs,
d'une petite borne-fontaine et d'un kiosque pour
le gardien, ainsi que d'une remise à outils,
placés de façon à ne gêner nullement la vue.

Il sera clos d'une grille du type de celle du
square de Vaugiràrd, scellée sur un bahut de
pierre, avec quatre portes à ses angles en pans
coupés.

-O-

La Jeanne d'Arc de Paul Dubois. — Le Con-
seil a accepté, sur le rapport de .M. Louis Mill,
l'offre faite par le ministre de l'Instruction pu-
blique et des Beaux-Arts de la statue équestre
en bronze de Jeanne d'Arc, pour être érigée
sur la place Saint-Augustin, et a voté à cet effet
un crédit de 7.900 francs.

Bibliographie

Les Saints de la Messe et leurs monuments.

6° volume : Saint Pierre. — 150 pages de texte, illus-
trées de nombreuses figures et 109 planches gra-
vées. (Voir aux annonces.) (1).

Cluny (Suite)

Saint Hugues fut enterré dans la basilique ; on
conserve au musée la dalle de son tombeau
partagée en trois compartiments et ornée de
rosaces d'un délicat travail.

Le pape Gélase, qui s'était réfugié, pendant
son exil, à Cluny, où il mourut (1119), y avait
aussi son tombeau.

Il nous reste de l'église de Hugues une pré-
cieuse image dans un manuscrit de la Biblio-
thèque nationale (Latin 17716). On y reconnaît la
tour d'entrée, qui représente la consécration par
Urbain II, avec la porte garnie de peintures, la
nef, le chœur, séparés par une coupole, et la
tour érigée au-dessus de la croisée, les trois
tours du chevet et les coupoles des chapelles
absidalcs. Ce manuscrit, rédigé par un moine
de Saint-Marlin-des-Champs, doit dater de la lin
du xu« siècle (2). (PL. LXI.)

(1) Librairies-Imprimeries réunies, 5, rue Saint-Benoit, Paris.

(2) Rohault de Fleurv, La Messe, VIII, 522.

Voy. le dénombrement des bâtiments de l'Abbaye en 1622. —
Penoon, p. 103.

Le premier exemple se trouve dans le rouleau III classe n" 20.
Le second dans le rouleau III, n» 15; celui-ci est accompagné
d'une pétition imprimée et à la lin d'une page manuscrite mention-
nant les belles statues qui devaient orner le mausolée de Turcnne
et qui venaient de Home. 11 a été reproduit à la fin de l'ouvrage
de M. Penjon.

Violi,et-le-Duc, VII, p. 268. — Ai.b. Lenoir, Arch. mon., II, 79.

j Saint Hugues ne se limita pas aux travaux de
l'église, il fit de grands bâtiments conventuels,
le réfectoire notamment, qui contenait six rangs
de tables sans compter trois autres tables trans-
versales destinées aux fonctionnaires monas-
tiques; les murs étaient ornés de peintures
retraçant les histoires de l'Ancien et du Nouveau
Testament et les portraits des principaux bien-

; faiteurs de l'abbaye.

I Les travaux continuèrent après lui; Ponce,
i son successeur(1109-1122), passe pour avoir bâti
le cloître. Le cloître du cimetière fut construit
par Otgerius (1177-1179).

En 1180, l'abbé Thiébaut Ie1' de Vermandois lit
entourer la ville d'un mur d'enceinte relié à
l'abbaye, qui était déjà fortifiée. Malgré ces forti-
fications, l'abbaye avait, déjà eu à souffrir des
violences des seigneurs voisins, et surtout du
comte de Chalon, que Louis Vil et Philippe-
Auguste durent réduire à main armée.

Le commencement du xm° siècle vit s'élever
le grand narthex construit en 1220 par l'abbé
1 Rolland de liainauI.

Dans ces immenses bâtiments, l'abbaye, au
temps de sa plus grande prospérité, comptail
quatre cents moines. En 1245, elle donna l'hos-
pitalité au pape Innocent IV et à foute sa cour,
aux évêques de Senlis et .d'Évreux, à saint
Louis, roi de France et à sa famille, à l'empe-
reur d'Orient, au fils du roi d'Aragon, etc.

Des bâtiments de service furent érigés sous
l'abbé Yves (1257-1275); un peu plus tard, Ber-
trand de Colombiers (1295-1808) éleva un étage
sur les arceaux du cloître et le prolongea au
nord jusqu'au mur de l'église.

La splendeur de Cluny pâlit beaucoup après
le xme siècle.

Les derniers siècles du moyen âge n'y appor-
tèrent aucune construction considérable. En
1798, l'église fut vendue comme propriété natio-
nale et abattue partie par partie, les deux tours
ne furent détruites qu'en 1809 et 1810 et les dé-
molitions se poursuivirent jusqu'en 1823. Il ne
nous reste aujourd'hui que l'extrémité méri-
dionale du grand transept, le beau clocher octo-
gone, la chapelle de Bourbon, la base des tours
| à l'entrée du narthex, et la porte romane de
l'entrée avec ses deux arcades.

En 1866, la fondation d'une école normale pro-
fessionnelle donna un emploi aux vastes bâti-
; ments laissés déserts et assura un peu de res-
; pect pour ces augustes ruines. (Pl. IX et LXI.)

\ G. rohault DE FlEURY.

i

L'ARCHITECTURE et la DÉCORATION

aux Palais

de Versailles et des Trianons

sous la direction de M. Paul FAVIER

Architecte, délégué au Sénat,
ancien inspecteur aux Palais (1882-1892)

Le titre, à lui seul, indique netlemenl
ce que sera l'ouvrage et le but qu'on se
propose d'atteindre (1). Les documents
Louis XIV, Louis XV et Louis XVI sont
rares, et les artistes qui les désirent savent
combien il est difficile de s'en procurer, le
xvne et le xvme siècle n'ayant produit que
des monuments d'importance secondaire,
parsuite du manque de vie en dehors de la

11) Librairies-Imprimeries réunies, 5, rue Saint-Benoit, Paris.

Cour qui attirait et retenait tout ce qui
pouvait lui donner faste, luxe ou plaisir.

Les Palais de Versailles et des Trianons
forment certainement en France le seul
groupe de monuments où, pendant ces trois
règnes de près de deux siècles, des ar-
tistes de talent ont conçu et exécuté les
décorations des résidences royales, en y
apportant la majesté, la grâce et la délica-
tesse dont chacun des souverains aimait à
s'entourer.

On donne dans cet ouvrage, qui est
en quelque sorte une monographie, des
ensembles et des détails dans lesquels les
architectes, les sculpteurs, les décorateurs
et fous les artistes ayanl à appliquer ou à
interpréter les styles Louis XIV, Louis XV
et Louis XVI, trouveront les documents
qu'ils ont vainement cherchés jusqu'à pré-
sent.

Les planches sont en héliotypie, par
conséquent exécutées par le procédé le
plus exact, puisqu'il est le seul qui repro-
duise l'original en ne laissant place à au-
cune interprétation.

De nombreuses planches contiennent
plusieurs motifs et, dans ce cas, les motifs
sont de même style, ce qui permet un
classement rationnel.

L'ouvrage, composé de 120 planches,
quart grand colombier, paraît en dix livrai-
sons de 12 planches.

Prix de la souscription : 80 francs.

Aussitôt l'ouvrage terminé, le prix en
sera augmenté.

Recettes et Procédés

(Extrait du Journal-Manuel de Peinture.)

Sous ce titre, l'ancienne maison Morel (1) met
en vente un volume dans lequel se trouvent
réunis tous les procédés et toutes les recettes
qui peuvent intéresser le peintre, l'aider dans
beaucoup de cas ou l'instruire toujours sur un
grand nombre de points.

Ces recettes et procédés, extraits de la collec-
tion du Journal-Manuel de Peinture, portent
sur plus de quarante années d'observations, de
recherches et de sélections parmi les décou-
vertes scientifiques dont le journal a toujours
fait profiter ses lecteurs.

On y trouve notamment de nombreuses for-
mules pour tous les vernis spéciaux, les encaus-
tiques et les enduits, les mastics et les ciments,
les huiles, les essences, les colles, etc.; des
procédés de fabrication pour certaines encres,
crayons et papiers; des moyens de faire des
tableaux noirs pour écoles, ardoiser le carton,
le bois, etc.

11 y a encore d'intéressantes relations sur les
diverses façons de teindre les bois commer-
ciaux, ainsi que sur la coloration des métaux,
les moyens de combattre la rouille, de prépa-
rer des tissus incombustibles ou imperméables,
etc., etc.

L'utilité d'un pareil ouvrage est trop évidente
pour que nous insistions davantage, et nos
abonnés comprendront très bien les services
qu'il peut rendre une fois placé entre leurs
mains.

Ce livre des Recettes et Procédés sera pour
le peintre, à quelque catégorie qu'il appar-
tienne, un conseiller précieux, un auxiliaire
érudit, auquel il aura souvent recours et qui
l'aidera à vaincre bien des difficultés.

(I) Librairies-Imprimeries réunies, 5, rue Saint-Benoit, Paris.
1 vol. in-8° He 243 pages. Prix : 5 fr.
 
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