Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

La chronique des arts et de la curiosité — 1877

DOI issue:
Nr. 3 (20 Janvier)
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.26612#0031
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
ET DE LA CURIOSITÉ

19

eux-mêmes de l’impossibilité matérielle où se-
rait le commissariat de leur trouver dans l’en-
ceinte du palais un espace disponible.

Salon de 1877

Nous avons dit dernièrement que le règle-
ment relatif à l’Exposition des beaux-arts de
1877 porte les dispositions suivantes:

Celui-là seul qui aura obtenu la première
médaille sera considéré comme hors concours.

Celui qui aura obtenu une troisième mé-
daille, suivie d’une seconde, sera exempt de
l’examen du jury d’admission.

L’administration nous prie de compléter ces
renseignements par cet autre :

Les dispositions nouvelles n’ont pas d’elïet
rétroactif; c’est-à-dire que les artistes qui ont
acquis des droits les conservent intacts.

Les membres du jury d’admission se sont
réunis, jeudi dernier, pour procéder à la
constitution des bureaux des diverses sec-
tions.

Ont été nommés dans la section de pein-
ture : président, M. Robert Fleury; vice-prési-
dent, Al Meissonier; secrétaires, MAI. Alau-
rice Cottier et Rciset.

Dans lu section de sculpture : président,
AI. E. Guillaume; vice-président, M. Edouard
André; secrétaires, Al.U. Michaux et Dreyfus.

Dans la section d’architecture : président,
AI. Duc; vice-président, le comte de Car-
dailhac; secrétaires, MM. Garnier et Lenoir.

Dans la section de gravure : président,
AI. Henriquel-Dupont; vice-président, AL 11.
Delaborde; secrétaires, MM. Paul Mantz et Mar-
cille.

Un concours vient d’être ouvert pour le
projet d’un monument funéraire à élever à la
mémoire des soldats français morts à Nuits.

foute liberté est, laissée aux concurrents
pour la composition de ce monument; ils ne
sont limités que par le chilfre de la dépense,
qui ne doit pas dépasser cinq mille francs, ho-
noraires compris.

Les projets seront jugés par la Société d'ar-
chitecture.

Ces projets seront exposés à Lyon pendant
quatre jours.

UN NOUVEAU TABLEAU
(le

GÉRARD DAVID

Il a été vendu, avant-hier, à l’Hôtel Drouot,
dans une réunion de tableaux anciens, une
série de petits panneaux de Guardi, un bon
portrait de D- Bray et un- œuvre importante
de l’ancienne Ecole llamande. Celle-ci appelle
quelques réflexions.

C’est un panneau en largeur, où les figures
sont de demi-nature, représentant le Mariage
myst‘que de sainte Catherine. Quelques parties
sont fort bien conservées, elles ont tout leur
éclat primitif ; d’autres ont à peu près disparu
sous une restauration toute récente.

Le catalogue affirme, d’une façon positive,
que cette peinture est de la main de Hugo
van der Goes et que celui-ci la peignit pen-
dant son séjour en Italie pour un marquis
Giustiniani à Florence ; il ajoute même qu’elle
est signée, mais ceci nous est indifférent,
n’ayant pu nous rendre compte par nous-
même de la valeur de cette signature. Au-
tant d’assertions, autant d’erreurs. D’abord
aucun document, jusqu’à ce jour, ne permet
d’admettre qu’Hugo van der Goes, de Gand,
l’illustre élève des Van Eyck, ait été en Italie.
Son chef-d’œuvre, le grand retable du musée
de l'Aichispedale de Santa-Maria-Nuova, à Flo-
rence, l’un des plus magnifiques témoignages
du génie de lécole de Bruges qui soit parvenu
jusqu’à nous et dont notre ami Mantz entre-
tiendra l’un de ces jours les lecteurs de la
Gazette, fut commandé à Bruges et apporté en
Italie par Thomas Portinari, agent des Alédi-
cis en Flandre. Ensuite, aucun point de res-
semblance ou d’analogie n’existe entre cette
œuvre et le tableau qui nous occupe. Mille si-
militudes, au contraire, nous rappellent deux
œuvres admirables et incontestables d’un pein-
tre de première valeur dont le nom a été ré-
cemment remis au jour, Gérard David ; mille
souvenirs nous obsèdent en présence de cette
peinture, malheureusement très-restaurée.

Ce sont bien les mêmes colorations soli-
des et montées, le même faire des étoffes, les
mêmes détails de l’ornementation et des acces-
soires que dans l’incomparable tableau de la
Vierge entourée de saintes, du musée de Rouen,
la même manière caractéristique d’interpréter
et de peindre le paysage que dans le Baptême
du Christ, du musée de Bruges, et surtout les
mêmes types de figures, les mêmes tètes de
femmes que dans l’un et l’autre de ces tableaux.
A propos-du paysage, si important dans le ta-
bleau qui nous occupe, nous ferons observer
que maître Gérard est le véritable fondateur
de l’école naturaliste d’où sont sortis Henri de
Blés et Joachim Patenier. Nous remarquons les
mèm-s tons brunâtres et vifs des fabriques, les
mêmes verdures assombries et puissantes.
Pour les têtes l’identité est complète, notam-
ment dans la figure la mieux conservée du
tableau, celle de sainje Catherine, que l’on
retrouve, avec le même type, le même cos-
tume et la même pose, dans le panneau du
musée de Rouen. Nous sommes heureux d’ajou-
ter que telle est aussi l’opinion de deux juges
dont la compétence ne saurait être mise en
doute, Al. Reiset, qui a étudié d’une manière
si approfondie l’ancienne école de Bruges, et
Al. Alfred Darcel, qui connaît si bien son mu-
sée de Rouen.

L’auteur de ces tableaux, ainsi que de la
Déposition de la Chapelle du Saint-Sang, à
Bruges, et des deux étonnantes compositions
de l’Académie, le Jugement de Cambyse et VEcor-
chemcnt, .peints d’ailleurs plusieurs années
 
Annotationen