ET DE LA CURIOSITE 95
Ala vente Lehmann, le musée duLouvre
a acquis deux dessins d'Ingres : un charmant
portrait de jeune fille et une étude des bras
d'Antiochus pour le fameux tableau de la
Stratonice.
Un don d'une grande importance vient,
d'être fait à l'État. Mme Adolphe Moreau, la
veuve de l'amateur bien connu à qui nous
avons consacre', L'an dernier, une notice
nécrologique, a donne' à nos musées nationaux
la Barque de Don Juan, d'Eugène Delacroix.
Il avait été' offert 300.000 fr. de cette œuvre si
considérable dans la période romantique du
maître. Le don est fait à ces seules conditions,
que le nom de M. Adolphe Moreau sera per-
pétuellement maintenu sur la bordure, et que
cette toile ne sera point exposée dans les salles
du haut.
Le Naufrage ou la Barque de Don Juan
figurait à l'Exposition universelle de 1855 et
avait paru pour la première fois au Salon de
18M. Ses dimensions sont d'à peu près 2 mè-
tres de largeur sur 1 mètre 30 de hauteur.
Delacroix en a puisé le sujet dans le chant II
du Don Juan de lord Byron.
^*^. Au dernier Conservatoire du Louvre
(jeudi 15 mars), dit le Courrier de l'Art, on a
décidé l'acquisition, pour le département du
MoyeTi-Age ei de la Renaissance, de quatre
fort belles statues en pierre. « Elles sont de
C'est Guillaume de Lorris, poète du xme siè-
cle, qui composa le Roman de la Rose. Cet
ouvrage est imité du poème de VArt d'aimer
d'Ovide.
Pétrarque fut un grand admirateur de ce
poème. Au reste, il eut un grand succès en
France, lors de son apparition.
JeandeMeung, surnommé le Clopinel, parce
qu'il était boiteux, continua le Roman de la
Rose, dont l'auteur était mort avant son com-
plet achèvement. Plus instruit que Guillaume
de Lorris, il corrigea et termina son œuvre,
qui est fort bien écrite pour l'époque, où
notre langue ne faisait encore que sortir de la
barbarie celtique et tudesque.
Guillaume de Lorris et Jean de Meung étaient
nés dans le Loiret (ancien Gâtinai:;), où deux
villages portent encore leurs noms.
Un vœu en tarminant : c'est que le manuscrit
du Roman de la Rose soit acquis par notre
Bibliothèque nationale.
LES MANUSCRITS DE LORD ASHBURNHAM
Divers journaux ont annoncé la résolution
î'ïcole de Jean^Pisér^les'appartiennent"à Prise V*F \es experts du BrilishMuséum en
la fin du xm" siècle ou au commencement du faveur de 1 acha* des manuscrits de lord Ash-
xive. Ces pièces, réellementmerveilleuses, sur burnham, avec des reserves concernant les re-
lesquelles le Louvre a eu la bonne fortune de
mettre la main, proviennent d'une chaire ita-
lienne. Elles peuvent rivaliser avec les plus
belles choses qu'ait faites à cette époque l'art
chrétien. Ce qu'elles représentent, ce sont les
Vertus théologales. »
Le Musée du Louvre vient de s'enrichir
de dix-neuf portraits, dessins fort remarqua-
bles, par Daniel Dumonstier.
Ces dessins ont été achetés à M. le baron de
Schwiter.
La Commission chargée de l'examen du
projet de loi relatif à l'agrandissement de
l'école des beaux-arts, et ouvrant au ministre
des travaux publiés un crédit de 6,223,00 i fr.
pour cet objet, a nommé rapporteur M. Mé-
nard-Dorian.
*** A la dernière séance de la Société de
géographie, M. Dujardin a demandé que l'ad-
ministration du musée du Louvre place dans
chacune des galeries égyptiennes, assyriennes,
grecques, des^ cartes anciennes indiquant les
lieux où ont été opérées les trouvailles qui ont
enrichi nos grandes collections.
*** Parmi les nombreux manuscrits anciens
composant la curieuse collection du duc d'Os-
suna, que l'Allemagne a l'intention d'acquérir
comme nous l'avons dit, se trouve 1 e Roman
,?rJ?-rR°Se> qui' à lui seul> est évalué à
lUU.OOO trancs.
vendications du gouvernement français.
Le Times donne cà ce sujet les détails sui-
vants :
M.Delisle, directeur de la Bibliothèque nationale
de Paris, est arrivé à Londres et a examiné les
mauuscrits dont il avait préalablement dressé une
liste. Il a déclaré que cent manuscrits de la collec-
tion Libri et plus de soixante de la collection Bar-
rois lui paraissaient suspects, et qu'ils devaient
avoir été soustraits à des bibliothèques françaises.
Il s'est finalement prononcé pour la présentation
au Parlement français d'une demande de crédit
de 600.000 francs destinés au rachat des manuscrits
susmentionnés, et la commission de la Bibliothèque
nationale de Paris l'a informé qu'elle partageait son
opinion.
Les experts ont reconnu la justesse des récla-
mations françaises, sans préjuger toutefois si les
manuscrits avaient été volés par Libri où par une
autre personne, et ont adopté une résolution re-
commandant l'achat de toute la collection de lord
Ashburnham pour le British Muséum, à condition
que les 000.000 francs, dans le cas où le gouver-
nement français voudrait les payer pour le rachat
des manuscrits indiqués par AI. Delisle, seraient
versés à la Trésorerie anglaise.
C'est à la Trésorerie de se prononcer en dernier
lieu. M. Gladstone a examiné les manuscrits lundi
dernier.
Ala vente Lehmann, le musée duLouvre
a acquis deux dessins d'Ingres : un charmant
portrait de jeune fille et une étude des bras
d'Antiochus pour le fameux tableau de la
Stratonice.
Un don d'une grande importance vient,
d'être fait à l'État. Mme Adolphe Moreau, la
veuve de l'amateur bien connu à qui nous
avons consacre', L'an dernier, une notice
nécrologique, a donne' à nos musées nationaux
la Barque de Don Juan, d'Eugène Delacroix.
Il avait été' offert 300.000 fr. de cette œuvre si
considérable dans la période romantique du
maître. Le don est fait à ces seules conditions,
que le nom de M. Adolphe Moreau sera per-
pétuellement maintenu sur la bordure, et que
cette toile ne sera point exposée dans les salles
du haut.
Le Naufrage ou la Barque de Don Juan
figurait à l'Exposition universelle de 1855 et
avait paru pour la première fois au Salon de
18M. Ses dimensions sont d'à peu près 2 mè-
tres de largeur sur 1 mètre 30 de hauteur.
Delacroix en a puisé le sujet dans le chant II
du Don Juan de lord Byron.
^*^. Au dernier Conservatoire du Louvre
(jeudi 15 mars), dit le Courrier de l'Art, on a
décidé l'acquisition, pour le département du
MoyeTi-Age ei de la Renaissance, de quatre
fort belles statues en pierre. « Elles sont de
C'est Guillaume de Lorris, poète du xme siè-
cle, qui composa le Roman de la Rose. Cet
ouvrage est imité du poème de VArt d'aimer
d'Ovide.
Pétrarque fut un grand admirateur de ce
poème. Au reste, il eut un grand succès en
France, lors de son apparition.
JeandeMeung, surnommé le Clopinel, parce
qu'il était boiteux, continua le Roman de la
Rose, dont l'auteur était mort avant son com-
plet achèvement. Plus instruit que Guillaume
de Lorris, il corrigea et termina son œuvre,
qui est fort bien écrite pour l'époque, où
notre langue ne faisait encore que sortir de la
barbarie celtique et tudesque.
Guillaume de Lorris et Jean de Meung étaient
nés dans le Loiret (ancien Gâtinai:;), où deux
villages portent encore leurs noms.
Un vœu en tarminant : c'est que le manuscrit
du Roman de la Rose soit acquis par notre
Bibliothèque nationale.
LES MANUSCRITS DE LORD ASHBURNHAM
Divers journaux ont annoncé la résolution
î'ïcole de Jean^Pisér^les'appartiennent"à Prise V*F \es experts du BrilishMuséum en
la fin du xm" siècle ou au commencement du faveur de 1 acha* des manuscrits de lord Ash-
xive. Ces pièces, réellementmerveilleuses, sur burnham, avec des reserves concernant les re-
lesquelles le Louvre a eu la bonne fortune de
mettre la main, proviennent d'une chaire ita-
lienne. Elles peuvent rivaliser avec les plus
belles choses qu'ait faites à cette époque l'art
chrétien. Ce qu'elles représentent, ce sont les
Vertus théologales. »
Le Musée du Louvre vient de s'enrichir
de dix-neuf portraits, dessins fort remarqua-
bles, par Daniel Dumonstier.
Ces dessins ont été achetés à M. le baron de
Schwiter.
La Commission chargée de l'examen du
projet de loi relatif à l'agrandissement de
l'école des beaux-arts, et ouvrant au ministre
des travaux publiés un crédit de 6,223,00 i fr.
pour cet objet, a nommé rapporteur M. Mé-
nard-Dorian.
*** A la dernière séance de la Société de
géographie, M. Dujardin a demandé que l'ad-
ministration du musée du Louvre place dans
chacune des galeries égyptiennes, assyriennes,
grecques, des^ cartes anciennes indiquant les
lieux où ont été opérées les trouvailles qui ont
enrichi nos grandes collections.
*** Parmi les nombreux manuscrits anciens
composant la curieuse collection du duc d'Os-
suna, que l'Allemagne a l'intention d'acquérir
comme nous l'avons dit, se trouve 1 e Roman
,?rJ?-rR°Se> qui' à lui seul> est évalué à
lUU.OOO trancs.
vendications du gouvernement français.
Le Times donne cà ce sujet les détails sui-
vants :
M.Delisle, directeur de la Bibliothèque nationale
de Paris, est arrivé à Londres et a examiné les
mauuscrits dont il avait préalablement dressé une
liste. Il a déclaré que cent manuscrits de la collec-
tion Libri et plus de soixante de la collection Bar-
rois lui paraissaient suspects, et qu'ils devaient
avoir été soustraits à des bibliothèques françaises.
Il s'est finalement prononcé pour la présentation
au Parlement français d'une demande de crédit
de 600.000 francs destinés au rachat des manuscrits
susmentionnés, et la commission de la Bibliothèque
nationale de Paris l'a informé qu'elle partageait son
opinion.
Les experts ont reconnu la justesse des récla-
mations françaises, sans préjuger toutefois si les
manuscrits avaient été volés par Libri où par une
autre personne, et ont adopté une résolution re-
commandant l'achat de toute la collection de lord
Ashburnham pour le British Muséum, à condition
que les 000.000 francs, dans le cas où le gouver-
nement français voudrait les payer pour le rachat
des manuscrits indiqués par AI. Delisle, seraient
versés à la Trésorerie anglaise.
C'est à la Trésorerie de se prononcer en dernier
lieu. M. Gladstone a examiné les manuscrits lundi
dernier.