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La chronique des arts et de la curiosité — 1883

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Nr. 13 (31 Mars)
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https://doi.org/10.11588/diglit.17399#0112
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102

LA CHRONIQUE DES ARTS

Exposition rétrospective

de

JAPONAIS

a la. salle georges petit

On n'a, en général, que des idées fort vagues
sur les véritables caractères de l'art japonais.
On confond, sous la dénomination de chinoi-
series et de japonaiseries, tous ces produits
médiocres de l'exportation courante qui inon-
dent le marché et qui n'ont bien souvent de
l'objet d'art que le nom. Le Japon est en com-
plète décadence au point de vue du goût et de
l'invention; il en est réduit à se copier lui-
même, et les meilleures choses qu'il produit
en core aujourd'hui sont des reproductions des
œuvres anciennes.

L'art japonais existe dans son unité, dans
son génie, dans son originalité, au même
titre et bien souvent au même degré de force,
de grandeur ou de délicatesse que les autres
expansions artistiques de l'humanité. Il a son
histoire, ses temps archaïques, ses siècles
de chute et de renaissance, ses périodes de
rudesse, de virilité, et ses périodes d'effémine-
ment qui, phénomène remarquable, coïnci-
dent à peu près exactement avec les nôtres.

Les ixe, xii6, xine, xve, xviie, et xvnie siè-
cles en sont les points lumineux.

M. Gonse a précisément eu pour but, en
organisant cette exposition rétrospective, de
révéler l'art japonais et les principales lignes
de son histoire, encore inconnue en Europe
à la masse des indifférents. Il a voulu, en
groupant dans une même salle élégante les
principales collections privées de Paris — la
seule ville, en dehors de l'Amérique, qui
renferme des collections de ce genre — mettre
en valeur le charme de cet art exquis, le goût
suprême des maîtres japonais dans le décor,
leur fantaisie inépuisable, leur adresse de
main sans rivale, faire connaître, en un mot,
le vrai Japon.

Les manifestations les plus variées se présen-
teront côte à côte dans une sélection qui fera
valoir chaque objet. Les peintures, les laques,
les bronzes, les broderies, les étoffes, les sculp-
tures en bois et en ivoire, la céramique, les
travaux de métal, les armes, avec leurs fines
ciselures, et les impressions en couleurs for-
meront des séries d'un intérêt exceptionnel et
absolument nouveau. Pour ne parler que des
plus frappantes peut-être, au point de vue
purement japonais : —les peintures, les laques
et la céramique — l'histoire en sera faite par
des spécimens de tout premier ordre des
peintres les plus célèbres et des grands
maîtres, laqueurs ou céramistes, depuis la fin
du ixe siècle ju-qu'au commencement du xixe.

Un catalogue raisonné et méthodique de
tous les objets exposés, avec des indications
historiques très précisas, paraîtra le jour
même de l'ouverture ; il est en quelque sorte
le corollaire d'un grand ouvrage dont iVl. Gonse
termine l'impression.

Enfin, et ce ne sera j)as une des moindres
attractions de cette exposition, on pourra étu-

dier, dans une annexe distincte du rétros-
pectif, le Japon actuel et vivant. Une centaine
d'études peintes, dues au pinceau d'un des
artistes les plus remarquables, sinon le plus
remarquable au point de vue du paysage, des
Etats-Unis d'Amérique, M. Allan Gay, seront
groupées dans des cadres, de manière à pré-
senter, en entrant, un tableau complet des
aspects extérieurs du Japon.

Le séjour de dix ans que M. Gay a fait dans
ce beau pays, lui a permis de s'identifier avec
la vérité la plus complète. Pour la première
fois, la physionomie du paysage japonais,
traité avec la bonne foi qu'aurait pu y mettre
un Daubigny ou un Chinlreuil, nous appa-
raîtra dans sa plus rigoureuse exactitude.

Nous n'avons pas besoin de rappeler que le
but de cette exposition est absolument désin-
téressé : elle est faite au bénéfice de l'Union
centrale des Arts décoratifs.

L'exposition sera ouverte au public le
10 avril prochain.

NOUVELLES

En ce moment, où l'on parle du grand
nombre d'ouvrages expédiés au palais de
l'Industrie et qui attendent leur sort pour le
prochain Salon, il nous paraît curieux de faire
connaître le nombre des œuvres reçues et
refusées aux dernières expositions.

On sait que c'est en 1872 que s'est ouvert le
premier Salon de la République. Depuis lors
les expositions se sont succédé sans interrup-
tion. Voici les chiffres à l'appui :

Années

Reçus

Refusés

1872

2.067

2.300

1873

%lk%

2.88A

187/4

3.6£2

3.260

1875

3.862

3.hS3

1876

h.033

2.921

1877

U.61Q

3.237

1878

U.995

3.523

1879

5.895

3.261

1880

7.327

1.927

1881

A.932

£.7S0

1882

£.612

3.500

On remarquera par ces chiffres que, jus-
qu'en 1880, le nombre des ouvrages reçus a
continuellement progressé et qu'à partir de
cette date il a notablement diminué.

Nous rappellerons que, cette année, a lieu
la nouvelle organisation des artistes libres,
sans le concours de l'Etat, et qu'on restreint
d'autant le nombre des ouvrages favorisés.

Tous les ans, à propos des grands prix
de Rome, les logistes des divers concours
adressent à l'Académie des beaux-arts une
pétition par laquelle ils l'invitent à modifier
l'article 32 du règlement général de ces con-
cours. En vertu de cet article, tous les con-
currents reçoivent une indemnité pour frais
d'exécution ainsi réglée :
 
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