18
LA CHRONIQUE DES ARTS
de la correspondance originale de Boileau et
de Brossette. Ce précieux manuscrit a été
acheté par la Ville au prix de 8.000 fr., grâce
à l'intermédiaire de M. Etienne Charavay.
De plus, Mme Boyer Breton a offert au Musée
Carnavalet le portrait peint par elle de Char-
les Read qui fut, sous l'administration Hau ss-
mann, le fondateur du service historique de la
Ville de Paris.
Enfin, M. Cousin a acheté à la vente Chéru-
bini un précieux manuscrit contenant le
relevé des dépenses faites par la Ville de
Paris pour le baptême du duc de Bordeaux
Le gouvernement français a décidé
d'offrir au Saint-Père, à l'occasion de son ju-
bilé, deux paires de vases de Sèvres bleus,
surmontés de candélabres en bronze doré à
seize branches. Deux de ces candélabres,
hauts de lm,60, sont destinés aux apparte-
ments privés du Saint-Père, les autres à
l'église Saint-Joachim, qui sera inaugurée le
jour du jubilé. L'Etat offre, en outre, une
collection complète de gravures éditées par
la Calcographie du Louvre. Le carton qui con-
tient cette collection portera l'inscription sui-
yante : « A Sa Sainteté Léon XIII, l'Académie
de France et l'Ecole française d'archéologie. »
L'ouverture du Congrès des Sociétés
savantes aura lieu le mardi 4 avril prochain.
Les travaux se poursuivront durant les jour-
nées des mercredi 5, jeudi 6 et vendredi
7 avril. Le samedi 8 avril, le Ministre de
l'Instruction publique présidera la séance
générale dans le grand amphithéâtre de la
Sorbonne.
La Bibliothèque de la manufacture des
Gobelins, spéciale aux ouvrages ayant trait
à l'art et à l'histoire de la Tapisserie vient
d'être mise à la disposition du public.
Le précieux petit tableau de Breughel
le Vieux, représentant des Mendiants, que
la Gazette des Beaux-Arts a gravé, donné il
y a quelques mois au Musée du Louvre par
M. Paul Mantz, a été placé dans la grande
galerie sur la travée de gauche consacrée
aux petits maîtres flamands et hollandais.
Il est question de décorer le grand es-
calier de la mairie de la rue Drouot des bus-
tes de Pigalle, de Paul Delaroche, de Méhul
et du Général Foy, qui sont morts dans le
IXe arrondissement. Ces bustes sont comman-
dés aux sculpteurs Desca, AUouard, Louis-
Noël et Levasseur.
La statue de Gondorcet, oeuvre du sculp-
teur Jacques Perrin, dont la maquette figurait
au dernier Salon des Champs-Elysées, vient
de sortir de l'atelier des fondeurs pour être
érigée prochainement quai Conti, devant l'Ins-
titut. Cet emplacement va subir par suite une
certaine modification. A droite de la statue de
la République, de Soitoux, on placera la statue
du célèbre conventionnel, et, à gauche, celle
de Voltaire, qui se trouve actuellement sur le
terre-plein du quai Malaquais.
On vient de découvrir dans l'église de
' Verneuil des fresques peintes à la détrempe
et remontant à la fin du xive siècle. Elles re-
présentent la légende des Trois morts et des
trois vifs, <jui figurait en sculpture sur le
portail de l'ancienne église des Innocents,
légende relatée dans des manuscrits de l'épo-
que conservés à la Bibliothèque de l'Arsenal.
Aux termes de son testament Mme An-
nette-Laurentine Bellet, épouse de M. Cave-
lier, statuaire, membre de l'Institut, a légué
la nue-propriété d'une rente 3 0/0 sur l'Etat de
3.000 fr. à l'Association des Artistes peintres,
sculpteurs, etc., fondée par le baron Taylor
et à la Société des Artistes français, par por-
tion égale. Au cas où, à la mort de l'usufrui-
tier, l'une des deux Sociétés aurait cessé
d'exister, la totalité de la somme appartien-
dra à la survivante et, dans l'un et l'autre
cas, prendra le titre de legs de Mrae Cavelier.
D'après une enquête officielle, treize
manuscrits précieux du Moyen Age, entre au-
tres la chronique de Galeotti, ont été dérobés de
la Bibliothèque nationale de Budapest. Deux
fonctionnaires reconnus coupables de ce lar-
cins sont poursuivis.
Les fouilles entreprises en Egypte, sous
les auspices de M. le duc de Dino, viennent
de rendre à la lumière les ruines d'Héliopolis,
la cité Sainte.
Académie des Inscriptions
Une inscription néo-punique. — M. Philippe
Berger présente à l'Académie une importante
inscription néo-punique trouvée à Maktar (Tuni-
sie) par MM. Bordier et Delherbe, et communi-
quée par M. Gauckler, inspecteur des anti-
quités et des arts.
Cette inscription, qui est la plus considérable
connue jusqu'ici, est longue de deux mètres. Elle
est tracée sur une pierre qui devait former le cin-
tre d'une porte. Elle se compose de dix colonnes
juxtaposées dont la longueur varie de quatre à
six lignes. C'est la dédicace d'un temple ou plu-
tôt de la partie orientale de ce temple qui porte
sur cette inscription le nom de Mizrach. Il sem-
blerait résulter du premier essai de déchiffrement
de M. Berger que cet édifice avait été construit à
la suite d'une vision des divinités Tât et Amon.
M. Berger rapproche le Mizrach de cette inscrip-
tion du Mirab des mosquées arabes. Les sept
dernières colonnes relatent les noms propres de
ceux qui ont concouru à la dépense du temple. Ils
présentent le môme mélange de noms puniques
berbères et de noms latins transcrits en carac-
tères puniques que M. Berger a déjà relevé sur
les autres inscriptions néo-puniques de Maktar.
Une pièce d'orfèvrerie du deuxième siècle
de notre ère. — M. G. Perrot présente au nom
M. Victor Waille, professeur à l'Ecole des lettres
d'Alger, une patère en argent à reliefs dorés, da-
tant du second ou du troisième siècle de notre
ère, qui a été trouvée au cap Thenoua entre Té-
pazi et Cherèheîl. Il donne lecture de la note que
M. Waille a rédigée à ce sujet et qui contient la
i
LA CHRONIQUE DES ARTS
de la correspondance originale de Boileau et
de Brossette. Ce précieux manuscrit a été
acheté par la Ville au prix de 8.000 fr., grâce
à l'intermédiaire de M. Etienne Charavay.
De plus, Mme Boyer Breton a offert au Musée
Carnavalet le portrait peint par elle de Char-
les Read qui fut, sous l'administration Hau ss-
mann, le fondateur du service historique de la
Ville de Paris.
Enfin, M. Cousin a acheté à la vente Chéru-
bini un précieux manuscrit contenant le
relevé des dépenses faites par la Ville de
Paris pour le baptême du duc de Bordeaux
Le gouvernement français a décidé
d'offrir au Saint-Père, à l'occasion de son ju-
bilé, deux paires de vases de Sèvres bleus,
surmontés de candélabres en bronze doré à
seize branches. Deux de ces candélabres,
hauts de lm,60, sont destinés aux apparte-
ments privés du Saint-Père, les autres à
l'église Saint-Joachim, qui sera inaugurée le
jour du jubilé. L'Etat offre, en outre, une
collection complète de gravures éditées par
la Calcographie du Louvre. Le carton qui con-
tient cette collection portera l'inscription sui-
yante : « A Sa Sainteté Léon XIII, l'Académie
de France et l'Ecole française d'archéologie. »
L'ouverture du Congrès des Sociétés
savantes aura lieu le mardi 4 avril prochain.
Les travaux se poursuivront durant les jour-
nées des mercredi 5, jeudi 6 et vendredi
7 avril. Le samedi 8 avril, le Ministre de
l'Instruction publique présidera la séance
générale dans le grand amphithéâtre de la
Sorbonne.
La Bibliothèque de la manufacture des
Gobelins, spéciale aux ouvrages ayant trait
à l'art et à l'histoire de la Tapisserie vient
d'être mise à la disposition du public.
Le précieux petit tableau de Breughel
le Vieux, représentant des Mendiants, que
la Gazette des Beaux-Arts a gravé, donné il
y a quelques mois au Musée du Louvre par
M. Paul Mantz, a été placé dans la grande
galerie sur la travée de gauche consacrée
aux petits maîtres flamands et hollandais.
Il est question de décorer le grand es-
calier de la mairie de la rue Drouot des bus-
tes de Pigalle, de Paul Delaroche, de Méhul
et du Général Foy, qui sont morts dans le
IXe arrondissement. Ces bustes sont comman-
dés aux sculpteurs Desca, AUouard, Louis-
Noël et Levasseur.
La statue de Gondorcet, oeuvre du sculp-
teur Jacques Perrin, dont la maquette figurait
au dernier Salon des Champs-Elysées, vient
de sortir de l'atelier des fondeurs pour être
érigée prochainement quai Conti, devant l'Ins-
titut. Cet emplacement va subir par suite une
certaine modification. A droite de la statue de
la République, de Soitoux, on placera la statue
du célèbre conventionnel, et, à gauche, celle
de Voltaire, qui se trouve actuellement sur le
terre-plein du quai Malaquais.
On vient de découvrir dans l'église de
' Verneuil des fresques peintes à la détrempe
et remontant à la fin du xive siècle. Elles re-
présentent la légende des Trois morts et des
trois vifs, <jui figurait en sculpture sur le
portail de l'ancienne église des Innocents,
légende relatée dans des manuscrits de l'épo-
que conservés à la Bibliothèque de l'Arsenal.
Aux termes de son testament Mme An-
nette-Laurentine Bellet, épouse de M. Cave-
lier, statuaire, membre de l'Institut, a légué
la nue-propriété d'une rente 3 0/0 sur l'Etat de
3.000 fr. à l'Association des Artistes peintres,
sculpteurs, etc., fondée par le baron Taylor
et à la Société des Artistes français, par por-
tion égale. Au cas où, à la mort de l'usufrui-
tier, l'une des deux Sociétés aurait cessé
d'exister, la totalité de la somme appartien-
dra à la survivante et, dans l'un et l'autre
cas, prendra le titre de legs de Mrae Cavelier.
D'après une enquête officielle, treize
manuscrits précieux du Moyen Age, entre au-
tres la chronique de Galeotti, ont été dérobés de
la Bibliothèque nationale de Budapest. Deux
fonctionnaires reconnus coupables de ce lar-
cins sont poursuivis.
Les fouilles entreprises en Egypte, sous
les auspices de M. le duc de Dino, viennent
de rendre à la lumière les ruines d'Héliopolis,
la cité Sainte.
Académie des Inscriptions
Une inscription néo-punique. — M. Philippe
Berger présente à l'Académie une importante
inscription néo-punique trouvée à Maktar (Tuni-
sie) par MM. Bordier et Delherbe, et communi-
quée par M. Gauckler, inspecteur des anti-
quités et des arts.
Cette inscription, qui est la plus considérable
connue jusqu'ici, est longue de deux mètres. Elle
est tracée sur une pierre qui devait former le cin-
tre d'une porte. Elle se compose de dix colonnes
juxtaposées dont la longueur varie de quatre à
six lignes. C'est la dédicace d'un temple ou plu-
tôt de la partie orientale de ce temple qui porte
sur cette inscription le nom de Mizrach. Il sem-
blerait résulter du premier essai de déchiffrement
de M. Berger que cet édifice avait été construit à
la suite d'une vision des divinités Tât et Amon.
M. Berger rapproche le Mizrach de cette inscrip-
tion du Mirab des mosquées arabes. Les sept
dernières colonnes relatent les noms propres de
ceux qui ont concouru à la dépense du temple. Ils
présentent le môme mélange de noms puniques
berbères et de noms latins transcrits en carac-
tères puniques que M. Berger a déjà relevé sur
les autres inscriptions néo-puniques de Maktar.
Une pièce d'orfèvrerie du deuxième siècle
de notre ère. — M. G. Perrot présente au nom
M. Victor Waille, professeur à l'Ecole des lettres
d'Alger, une patère en argent à reliefs dorés, da-
tant du second ou du troisième siècle de notre
ère, qui a été trouvée au cap Thenoua entre Té-
pazi et Cherèheîl. Il donne lecture de la note que
M. Waille a rédigée à ce sujet et qui contient la
i