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La chronique des arts et de la curiosité — 1894

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Nr. 30 (22 Septembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19742#0247
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ET DE LA CURIOSITÉ

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blent jusqu’à l’identité, et l’on songe, à les voir
si pareilles, à ees Apollons consacrés par les ha-
bitants de Lipari après une victoire sur les
Tyrrhéniens, en nombre égal des vaisseaux qu’ils
avaient pris.

IIellénico. — L’IIellénico est « un mur d’ap-
pareil régulier, dit M. Homolle, bien que les
assises ne soient pas toujours horizontales ni
toutes faites de pierres semblables, comme
dans beaucoup d’autres murs grecs de sou-
tènement ou de fortification — et que, pour
cette raison, on oppose au Pelasgicon d’ap-
pareil polygonal ».

L'exploration du terrain en aval et en amont
de l’Hellénico comportait la découverte de la
voie Sacrée, entre le Trésor des Athéniens et
la porte du Timinos.

M. Homolle s’exprime ainsi dans son rap-
port :

A la fin de mai, en face du grand exèdre dont
M. Pomtow avait reconnu une amorce et qui est
aujourd’hui complètement déblayé, nous déga-
geâmes un autre hémicycle, de dimensions à peu
près égales, entouré d’une haute muraille en
pierre, d’appareil régulier, élevé sur un haut sou-
bassement qui domine la route de plus de 1 mètre.
Un degré bas court au pied du mur et supporte
une assise de dalles en arcs de cercle et pour-
vues d’inscriptions. Les noms d’Abas, Acrisios,
Lyncée, Persée, LIéraclès y figurent avec celui de
l’artiste auteur des statues, Antiphanès d’Argos.
Chose singulière ! tandis que la signature est
écrite de gauche à droite, tous les noms des héros
le sont de droite à gauche : on avait voulu leur
donner un air plus vénérable d’antiquité, comme
il convenait à la famille royale d’Argos. C’est, en
effet, le monument désigné par Pausanias au
livre X, 10, 5 ; avec lui, la clef de la topographie
était trouvée.

En t'acte était placée une autre offrande des Ar-
giens, de composition semblable, un groupe de
statues figurant les Epigones : voilà l’exèdre si-
tuée au sud de la voie Sacrée. Les Epigones
avaient pour voisins, en descendant la voie Sacrée
dans la direction de la porte : 1° les « Sept», dé-
diés aussi par les Argiens ; 2° le groupe attique,
commémoratif de la victoire de Marathon ; 3° le
cheval Durien, autre don d’Argos.

Au monument des rois d’Argos est contiguë une
très longue construction analogue, sauf pour la
forme, qui est rectangulaire, Une muraille de
conglomérat, en appareil régulier, adossée à la
pente de la colline, forme, avec deux murs qui s’y
appuient perpendiculairement à chaque extré-
mité, une chambre, grande ouverte du côté de la
voie Sacrée et longue de 25 mètres environ. Un
socle élevé et qui semble avoir eu plusieurs gra-
dins bordait la route et remplissait en partie la
chambre. Une seule offrande était capable d’oc-
cuper un aussi vaste espace : c’était l’orgueilleux
trophée de Lysandre, qui comptait une quaran-
taine de figures, disposées sur plusieurs lignes et
à diverses hauteurs.

L’extrémité orientale touche presque au mur
d’enceinte qui remonte en ligne droite la ponte de
la montagne ; il faut donc reporter de l’autre côté
de la vole Sacrée les autres offrandes mention-
nées par Pausanias au début de la description du
sanctuaire, et, en effet, il dit qu’elles étaient en

face du monument d’Ægos-Potamos. Cet arran-
gement est aussi d’accord avec la découverte,
faite par M. Pomtow, de la dédicace des Té-
géates, qu’il a trouvée sur le côté sud de la Amie.

Quant au taureau des Corcyréens, œuAue de
Théopropos d’Egine, si la base ne nous en a pas
échappé, c’est à plus de 100 mètres de sa place
primitive qu’elle a été retrouvée, au sommet de la
AToie Sacrée, en face de l’autel de Chios.

Après a\mir ainsi reconstitué les abords de la
voie Sacrée depuis les offrandes des Argiens jus-
qu’à la porte du sanctuaire, nous remonterons du
même point vers le Trésor des Athéniens.

Sur la gauche, un grand espace Aide, où sub-
siste seulement un angle de muraille et qui pa-
raît avoir subi une destruction complète; sur la
droite, une petite chambre carrée, de même ap-
pareil que l’hémicycle d’Argos ; puis une autre
encore, à moitié détruite, entre deux niches, et
un grand mur de soutènement, en appareil poly-
gonal.

Là dut se trouver le monument commémoratif
de la victoire des Tarentins sur les barbares mes-
sapiens. Une grande inscription en caractères de
10 centimètres en est peut-être un reste authen-
tique,

Trésor des Sygioniens. — En face du mur de
soutènement, à un niveau notablement inférieur
à celui de la route, subsistent les soubassements
en tuf d’un édifice en forme de temple in antis
ou de trésor. Les substructions, qui reposent à
une grande profondeur sur le sol vierge, sont
composées de morceaux d’architecture réemployés;
on y trouve des architraves, des colonnes dori-
ques et des restes d’un monument circulaire. Les
signes d’appareillage que l’on relève sur quelques
morceaux sont semblables à ceux du Trésor des
Béotiens.

C’est sur les assises de ce monument, dans l’in-
térieur et autour, qu’ont été réunies des métopes
en tuf, œuvres du vie siècle, où sont représentés :

1° Les Dioscures et Idas, ramenant de la Mes-
sénie les troupeaux de bœufs enlevés par eux,
cette proie qui devait les mettre aux prises et être
funeste à Castor et à Idas. Les noms sont peints
en noir à côté des personnages ;

2° Un sanglier. Comme les Dioscures prirent
part à la chasse de Calydon, il est permis de sup-
poser que le sujet de celte métope était encore-
emprunté â leur légende ;

3° Deux cavaliers, atus de face, et, en arrière,
au second plan, un navire, portant des guerriers,
que l’on devine à leurs boucliers ; au milieu, se
tiennent debout deux personnages qui jouent de
la cithare. Leurs noms sont effacés, sauf la ter-
minaison de l’un des deux. Il semble que les
deux cavaliers soient encore les Dioscures et que
le sujet soit emprunté à la légende des Argo-
nautes, où ils jouaient aussi leur rôle ;

4° Un bélier, qui semble av'oir porté un per-
sonnage, sans doute celui d’Hellé, — légende des
Argonautes ;

5° L’enlèvement d’Europe.

Trésor des Siphniens. — Quelques pas plus
loin dans la direction de l’ouest, s’élève, comme
un bastion, une haute construction carrée, qui
s’appuie d’un côté à l’Hellénico, de l’autre à la
A’oie Sacrée, en dominant l’un et l’autre. Les as-
sises inférieures, qui ne sont point ravalées,
 
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