LA CHRONIQUE DES ARTS
autre du xvr1 siècle, toutes trois fort intéres-
santes pour l'histoire de Paris.
Dernières nouvelles des fouilles françai-
ses en Égypte (14 mars) :
M. Loret a découvert, à Thèbes, le tombeau
d'Aménophis II avec la momie intacte de ce
roi. Il a également découvert neuf autres cer-
cueils, quatre momies sans cercueil, un mo-
bilier funéraire considérable, des barques,
des statues, des vases et des paniers.
*** Voici, d'après XAthenœum, le budget
prévu pour [es différents musées de Londres
pendant l'exercice mars 1898-mars 1899 :
La National Gallery et la Galerie de Mill-
bank, 386.850 fr., dont 125.000 fr. pour l'achat
de tableaux ; la National Portrait Gallery,
150.625 fr., dont 27.500 fr. pour achats ; la gale-
rie Wallace, 148.175 fr.
La National Gallery d'Écosse reçoit 110.000
francs; celle d'Irlande, 62.600 fr.
On annonce qu'un concours vient d'être
ouvert à Madrid, entre sculpteurs espagnols,
pour l'érection d'une statue de Velazquez. Le
monument doit être placé devant la façade
du musée du Prado.
Signalons cette clause insolite du pro-
gramme : aucune prime ne sera décernée à
l'auteur du modèle choisi, mais il aura le
droit d'éditer des réductions de son œuvre en
toutes matières et dimensions.
PETITES EXPOSITIONS
JOHN-LEWIS BROWN — LE S ARTISTES BRETONS
LES PASTELS DE M. MURER
Nous ne voulons pas laisser, passer sans
lui donner un souvenir, le discret hommage
qui vient d'être rendu à la mémoire de John
Lewis Brown. Les trente-neuf toiles que
nous avons revues dans les galeries Durand-
Ruel méritent que nous nous y arrêtions
avec une impression de repos.
Les sujets qu'affectionnait l'artiste ne
sont, le plus souvent, que de purs tableaux
de genre, sans prétention anecdo tique ou
historique, des cavalcades ou des épisodes
de chasse à courre, où le peintre n'a vu
qu'un prétexte à faire évoluer, dans de gais
paysages, des cavaliers vêtus d'étoffes clai-
res ; tantôt ce sont des jockeys, dont les ca-
saques éclatent, en notes chatoyantes, sur le
vert cru d'une pelouse ; tantôt, des person-
nages du siècle dernier, drapés dans leurs
vastes manteaux de voyage, ou bien encore
des. soldats aux uniformes étincelants. Ces
petites scènes sans prétention se recomman-
dent par la verve d'une exécution libre et
primesautière, et par un sens très délicat du
plein air; le dessin, souvent, manque de
certitude, mais la silhouette, le mouvement
général, l'allure des hommes et des chevaux
est toujours juste et bien choisie, et la cou-
j
leur, qui a des transparences d'aquarelle
n'est jamais vulgaire...
Cette petite manifestation a passé pres-
que inaperçue, ce qui ne nous a pas surpris.
Le nom de Lewis Brown n'est pas de ceux
qui attirent la foule ; il mérite mieux, ce-
pendant, que cette demi-indifférence, et
nous ne serions pas surpris si la postérité
réhabilitait, quelque jour, ce nom injuste-
ment méconnu.
Que dire de l'exposition des Artistes big-
lons qui s'est ouverte, récemment, dans un
local de la rue du Vieux-Colombier? Ce sont,
assurément, gens de bonne volonté et je ne
voudrais troubler par aucune critique in-
tempestive la paix qui leur est due. Parmi
les rares œuvres qui m'aient paru dignes
d'intérêt, j'indiquerai seulement les paysa-
ges de M. Le Par de Ligny et les études de
M. E. Maxence. A noter également trois mé-
daillons, non sans mérite, qui ont été exé-
cutés par un des plus glorieux vétérans de
notre armée, le général Lambert, qui fut un
des héros de Bazeilles.
Signalons encore, à la galerie Vollard, rue
Gaumartin, 19, une quarantaine de paysages
d'un artiste suédois, M. Gustave Albert,
d'une exécution large et savoureuse, et une
copieuse série de pastels de M. Murer. Cola
s'appelle la Trilogie des mois et représente,
en effet, chaque mois de l'année étudié sous
trois aspects différents : à l'aube, à midi
et vers la chute du jour. Une préface
dithyrambique célèbre éloquemment les
trente-six pastels de M. Murer, décorés
pour la plupart de titres poétiques, tels
que : Buée rose, Ciel morne, Vision claire,
Brume rousse, etc., et lui prédit que son
talent s'irradiera en pleine gloire, malgré
« les huées do la muflerie critiquante ». Au
risque d'être compris dans cette fâcheuse
catégorie, j'oserai dire que les paysages
de M. Murer n'ont pas remué en moi un
profond enthousiasme. Je le dis avec d'au-
tant moins de scrupules que, d'après un de
mes confrères, la plupart de ces œuvres
seraient déjà vendues.
O. F.
lue « Vieux Paris »
La sous-commission du « Vieux Paris » char-
gée de la surveillance des fouilles et des monu-
ments anciens a visité mercredi les restes de
Saint-Pierre de Montmartre, conduite par M. Sau-
vageot, architecte des monuments historiques,
qui doit diriger la restauration de ces vénérables
ruines.
Des fouilles exécutées récemment, et de l'étude
à laquelle s'est livré M. Sauvageot, il résulte que
l'abside et les parties principales de Saint-Pierre
sont de la première moitié du xrp siècle, et que
les deux petites chapelles de l'abside ont été édi-
fiées sur des substructions d'une église plus an-
cienne. Aucun vestige du temple gallo-romain de
Mercure n'a encore été trouvé en dehors des
autre du xvr1 siècle, toutes trois fort intéres-
santes pour l'histoire de Paris.
Dernières nouvelles des fouilles françai-
ses en Égypte (14 mars) :
M. Loret a découvert, à Thèbes, le tombeau
d'Aménophis II avec la momie intacte de ce
roi. Il a également découvert neuf autres cer-
cueils, quatre momies sans cercueil, un mo-
bilier funéraire considérable, des barques,
des statues, des vases et des paniers.
*** Voici, d'après XAthenœum, le budget
prévu pour [es différents musées de Londres
pendant l'exercice mars 1898-mars 1899 :
La National Gallery et la Galerie de Mill-
bank, 386.850 fr., dont 125.000 fr. pour l'achat
de tableaux ; la National Portrait Gallery,
150.625 fr., dont 27.500 fr. pour achats ; la gale-
rie Wallace, 148.175 fr.
La National Gallery d'Écosse reçoit 110.000
francs; celle d'Irlande, 62.600 fr.
On annonce qu'un concours vient d'être
ouvert à Madrid, entre sculpteurs espagnols,
pour l'érection d'une statue de Velazquez. Le
monument doit être placé devant la façade
du musée du Prado.
Signalons cette clause insolite du pro-
gramme : aucune prime ne sera décernée à
l'auteur du modèle choisi, mais il aura le
droit d'éditer des réductions de son œuvre en
toutes matières et dimensions.
PETITES EXPOSITIONS
JOHN-LEWIS BROWN — LE S ARTISTES BRETONS
LES PASTELS DE M. MURER
Nous ne voulons pas laisser, passer sans
lui donner un souvenir, le discret hommage
qui vient d'être rendu à la mémoire de John
Lewis Brown. Les trente-neuf toiles que
nous avons revues dans les galeries Durand-
Ruel méritent que nous nous y arrêtions
avec une impression de repos.
Les sujets qu'affectionnait l'artiste ne
sont, le plus souvent, que de purs tableaux
de genre, sans prétention anecdo tique ou
historique, des cavalcades ou des épisodes
de chasse à courre, où le peintre n'a vu
qu'un prétexte à faire évoluer, dans de gais
paysages, des cavaliers vêtus d'étoffes clai-
res ; tantôt ce sont des jockeys, dont les ca-
saques éclatent, en notes chatoyantes, sur le
vert cru d'une pelouse ; tantôt, des person-
nages du siècle dernier, drapés dans leurs
vastes manteaux de voyage, ou bien encore
des. soldats aux uniformes étincelants. Ces
petites scènes sans prétention se recomman-
dent par la verve d'une exécution libre et
primesautière, et par un sens très délicat du
plein air; le dessin, souvent, manque de
certitude, mais la silhouette, le mouvement
général, l'allure des hommes et des chevaux
est toujours juste et bien choisie, et la cou-
j
leur, qui a des transparences d'aquarelle
n'est jamais vulgaire...
Cette petite manifestation a passé pres-
que inaperçue, ce qui ne nous a pas surpris.
Le nom de Lewis Brown n'est pas de ceux
qui attirent la foule ; il mérite mieux, ce-
pendant, que cette demi-indifférence, et
nous ne serions pas surpris si la postérité
réhabilitait, quelque jour, ce nom injuste-
ment méconnu.
Que dire de l'exposition des Artistes big-
lons qui s'est ouverte, récemment, dans un
local de la rue du Vieux-Colombier? Ce sont,
assurément, gens de bonne volonté et je ne
voudrais troubler par aucune critique in-
tempestive la paix qui leur est due. Parmi
les rares œuvres qui m'aient paru dignes
d'intérêt, j'indiquerai seulement les paysa-
ges de M. Le Par de Ligny et les études de
M. E. Maxence. A noter également trois mé-
daillons, non sans mérite, qui ont été exé-
cutés par un des plus glorieux vétérans de
notre armée, le général Lambert, qui fut un
des héros de Bazeilles.
Signalons encore, à la galerie Vollard, rue
Gaumartin, 19, une quarantaine de paysages
d'un artiste suédois, M. Gustave Albert,
d'une exécution large et savoureuse, et une
copieuse série de pastels de M. Murer. Cola
s'appelle la Trilogie des mois et représente,
en effet, chaque mois de l'année étudié sous
trois aspects différents : à l'aube, à midi
et vers la chute du jour. Une préface
dithyrambique célèbre éloquemment les
trente-six pastels de M. Murer, décorés
pour la plupart de titres poétiques, tels
que : Buée rose, Ciel morne, Vision claire,
Brume rousse, etc., et lui prédit que son
talent s'irradiera en pleine gloire, malgré
« les huées do la muflerie critiquante ». Au
risque d'être compris dans cette fâcheuse
catégorie, j'oserai dire que les paysages
de M. Murer n'ont pas remué en moi un
profond enthousiasme. Je le dis avec d'au-
tant moins de scrupules que, d'après un de
mes confrères, la plupart de ces œuvres
seraient déjà vendues.
O. F.
lue « Vieux Paris »
La sous-commission du « Vieux Paris » char-
gée de la surveillance des fouilles et des monu-
ments anciens a visité mercredi les restes de
Saint-Pierre de Montmartre, conduite par M. Sau-
vageot, architecte des monuments historiques,
qui doit diriger la restauration de ces vénérables
ruines.
Des fouilles exécutées récemment, et de l'étude
à laquelle s'est livré M. Sauvageot, il résulte que
l'abside et les parties principales de Saint-Pierre
sont de la première moitié du xrp siècle, et que
les deux petites chapelles de l'abside ont été édi-
fiées sur des substructions d'une église plus an-
cienne. Aucun vestige du temple gallo-romain de
Mercure n'a encore été trouvé en dehors des