H» 35. — 1906.
BUREAUX : 8, RUE FAVART (2e Arr.)
17 Novembre.
LA
CHRON IQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement la Chronique des Arts et de là Curiosité
Prix de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr.
Départements........... 12 fr.
Étranger (Etats faisant partie de
l'Union postale)......... 45 Ùt
Le N\xxn.éro : O fr. 25
PROPOS DU JOUR
ne sera pas peu surpris d'ap-
prendre que l'administration,
après avoir entrevu la possibi-
lité d'un local nouveau pour le
musée du Luxembourg, est sur le point d'y
renoncer. 11 est vrai qu'il s'agit d'un avenir
encore incertain, et que le projet dépend des
destinées du séminaire de Saint-Sulpice. Mais
il semblait du moins bien établi que si ce
bâtiment devenait disponible, c'est le musée
du Luxembourg qui s'y installerait. Tout a
changé brusquement: ce n'est plus le Luxem-
bourg que l'on s'occupe de loger, c'est le mi-
nistère du Travail.
Quand on sait combien notre musée de'
peinture moderne est à l'étroit, quand on a
lu les réclamations pressantes des rappor-
teurs du budget depuis plusieurs années,
quand on se rappelle tous les projets aux-
quels le transfert reconnu nécessaire du
Luxembourg a déjà donné lieu, on ne s'ex-
plique pas pour quels motifs l'administra-
tion des Beaux-Arts serait sacrifiée à une
administration rivale. C'est assurément de la
complaisance ; mais c'est le Luxembourg qui
on fait les frais. Et pour être agréable au mi-
nistère du Travail, c'est le public, ce sont les
artistes qu'on sacrifie.
Les Beaux-Arts avaient déjà assez d'enne-
mis dans les ministères. Ils avaient les Colo-
nies ; ils avaient les Finances. Un nouveau
ministère est créé, et sa première manifesta-
tion est de prendre au Luxembourg sa place
au soleil. 11 faut avouer que c'est un excès
d'infortune. Le nouveau venu aurait eu bonne
grâce à reconnaître les droits de son aîné.
Mais il se targue sans doute de l'éminente
dignité d'être un ministère politique : la
façon cavalière dont il traite le Luxembourg
n'est pas une moindre preuve de la sujétion,
si souvent déplorée ici, où la politique pré-
tend tenir la tranquille république des arts.
NOUVELLES
*** Dimanche dernier, 11 novembre, a eU
lieu, à Nîmes, dans le jardin de la Fontainej
l'inauguration du monument d'Henri Revoil,
architecte en chef des monuments histori-
ques et des édifices diocésains. Ce monument
est l'œuvre du sculpteur Belloc et de l'archi-
tecte Albert Ballu.
**# Le sculpteur Antonin Cariés vient
d'être chargé par le Président de la Répu-
blique d'exécuter son buste.
*** M. Guichard, chef de la brigade mo-
bile, qui a été chargé de faire une enquêté
sur le vol de la statue d'Isis au musée du
Louvre, a transmis hier au parquet le résul-
tat de ses recherches. 11 croit que l'auteur du
vol est un ouvrier plombier, soupçonné dès le
premier jour, qui travaillait au musée et qui
a disparu en abandonnant ses meubles.
*** Le musée du Luxembourg vient d'ac-
quérir une œuvre importante de M. Gervex, le
Portrait de M"1" V..., représentée debout dans
un jardin, en toilette claire.
*** Hier, vendredi, a eu lieu, au Musée des
Arts décoratifs, sous la présidence de M. Du-
jardin-Bcaumetz, sous-secrétaire d'Etat des
Beaux-Arts, l'inauguration de l'exposition de
la Société des Artistes décorateurs, exposi-
tion à laquelle est adjointe une très intéres-
sante section rétrospective d'art populaire
(bijoux et céramiques des provinces de
France).
*** On annonce, pour le printemps^pro-
chain, une exposition de Chardin et de Frago-
BUREAUX : 8, RUE FAVART (2e Arr.)
17 Novembre.
LA
CHRON IQUE DES ARTS
ET DE LA CURIOSITÉ
SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
PARAISSANT LE SAMEDI MATIN
Les abonnés à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement la Chronique des Arts et de là Curiosité
Prix de l'abonnement pour un an
Paris, Seine et Seine-et-Oise. ... 10 fr.
Départements........... 12 fr.
Étranger (Etats faisant partie de
l'Union postale)......... 45 Ùt
Le N\xxn.éro : O fr. 25
PROPOS DU JOUR
ne sera pas peu surpris d'ap-
prendre que l'administration,
après avoir entrevu la possibi-
lité d'un local nouveau pour le
musée du Luxembourg, est sur le point d'y
renoncer. 11 est vrai qu'il s'agit d'un avenir
encore incertain, et que le projet dépend des
destinées du séminaire de Saint-Sulpice. Mais
il semblait du moins bien établi que si ce
bâtiment devenait disponible, c'est le musée
du Luxembourg qui s'y installerait. Tout a
changé brusquement: ce n'est plus le Luxem-
bourg que l'on s'occupe de loger, c'est le mi-
nistère du Travail.
Quand on sait combien notre musée de'
peinture moderne est à l'étroit, quand on a
lu les réclamations pressantes des rappor-
teurs du budget depuis plusieurs années,
quand on se rappelle tous les projets aux-
quels le transfert reconnu nécessaire du
Luxembourg a déjà donné lieu, on ne s'ex-
plique pas pour quels motifs l'administra-
tion des Beaux-Arts serait sacrifiée à une
administration rivale. C'est assurément de la
complaisance ; mais c'est le Luxembourg qui
on fait les frais. Et pour être agréable au mi-
nistère du Travail, c'est le public, ce sont les
artistes qu'on sacrifie.
Les Beaux-Arts avaient déjà assez d'enne-
mis dans les ministères. Ils avaient les Colo-
nies ; ils avaient les Finances. Un nouveau
ministère est créé, et sa première manifesta-
tion est de prendre au Luxembourg sa place
au soleil. 11 faut avouer que c'est un excès
d'infortune. Le nouveau venu aurait eu bonne
grâce à reconnaître les droits de son aîné.
Mais il se targue sans doute de l'éminente
dignité d'être un ministère politique : la
façon cavalière dont il traite le Luxembourg
n'est pas une moindre preuve de la sujétion,
si souvent déplorée ici, où la politique pré-
tend tenir la tranquille république des arts.
NOUVELLES
*** Dimanche dernier, 11 novembre, a eU
lieu, à Nîmes, dans le jardin de la Fontainej
l'inauguration du monument d'Henri Revoil,
architecte en chef des monuments histori-
ques et des édifices diocésains. Ce monument
est l'œuvre du sculpteur Belloc et de l'archi-
tecte Albert Ballu.
**# Le sculpteur Antonin Cariés vient
d'être chargé par le Président de la Répu-
blique d'exécuter son buste.
*** M. Guichard, chef de la brigade mo-
bile, qui a été chargé de faire une enquêté
sur le vol de la statue d'Isis au musée du
Louvre, a transmis hier au parquet le résul-
tat de ses recherches. 11 croit que l'auteur du
vol est un ouvrier plombier, soupçonné dès le
premier jour, qui travaillait au musée et qui
a disparu en abandonnant ses meubles.
*** Le musée du Luxembourg vient d'ac-
quérir une œuvre importante de M. Gervex, le
Portrait de M"1" V..., représentée debout dans
un jardin, en toilette claire.
*** Hier, vendredi, a eu lieu, au Musée des
Arts décoratifs, sous la présidence de M. Du-
jardin-Bcaumetz, sous-secrétaire d'Etat des
Beaux-Arts, l'inauguration de l'exposition de
la Société des Artistes décorateurs, exposi-
tion à laquelle est adjointe une très intéres-
sante section rétrospective d'art populaire
(bijoux et céramiques des provinces de
France).
*** On annonce, pour le printemps^pro-
chain, une exposition de Chardin et de Frago-