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La chronique des arts et de la curiosité — 1907

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Nr. 8 (23 Février)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19764#0069
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ET DE LA CURIOSITE

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le musée du Louvre, le musée du Luxembourg, le
musée de Cluny, le musée de Versailles, etc. »

Art. 2. — Los dispositions générales énoncées
dans les décrets susvisés des 5 septembre 1888 et
19 janvier 1904 sont également applicables au
musée de Cluny, dont le directeur a les mêmes
prérogatives et obligations que les conservateurs
des musées nationaux.

Art. 3. — Les dispositions et règlements concei’-
nant le musée de Cluny sont maintenus, en tant
qu’ils n’ont rien de contraire au présent décret.

Art. 4. — Le ministre de l’Instruction publique,
des Beaux-Arts et des Cultes est chargé de l’exé-
cution du présent décret.

Fait à Paris, le 7 février 1907.

A. FALLIÈRES.

Par le Président de la République :

Le ministre de l'Instruction publique,
des Beaux-Arts et des Cultes,

ARISTIDE BRIAND.

PETITES EXPOSITION”

29e EXPOSITION DE LA SOCIÉTÉ
DES AQUARELLISTES FRANÇAIS

(Galerie Georges Petit)

Voilà, si je ne me trompe, le troisième groupe
d'aquarellistes qui, depuis trois mois, nous convie
à voir, sur les mêmes murs, des choses très sem-
blables. Aucun d’eux ne nous a offert une sélec-
tion comparable à celle qui, dans une galerie voi-
sine, fait honneur à la jeune et vivante Société de
la « Peinture à l’eau ». Les « Aquarellistes fran-
çais » ont pour eux l’ancienneté; et la faveur mon-
daine leur est fidèle autant qu’aux expositions des
cercles élégants. Des juges moins prévenus les
accusent volontiers de vivre sur leur passé. La
formule peut, sans injustice, être appliquée à la
réunion d’aujourd’hui. Les meilleurs praticiens du
papier vvhatman et des couleurs moites s’y ren-
contrent parmi ceux dont l’âge ou le talent écar-
tent toute chance d’imprévu et de nouveauté :
M. Zuber est égal à lui-même dans des vues aérées
et limpides du lac Léman ou des marais de la
Somme; M. Vignal reprend, avec des tons plus
vifs peut-être et un métier très analogue, les mo-
tifs méditerranéens qui furent longtemps propices
à M. Zuber lui-même, — des rochers rouges cou-
ronnés par des pins, un ciel pur, une mer bleue.
M. Harpignies exerce ici une domination incontes-
table; il est certain que les vives notations de
M. Lebasque, si étroitement apparentées aux aqua-
rel’es de M. Siguac, sembleraient fort dépaysées,
si, de la salle contiguë où elles sont actuellement
exposées, on les transportait auprès des ouvrages
les plus diligents de M. Paul Lecomte et de M.
Henri Jourdain.

Cependant, les fines illustrations de M. René
Binet pour une édition anglaise du Versailles de
M. Pierre de Nolhac ont. une saveur à la fois raf-
finée et acide qui les recommande aux ennemis de
la banalité. Les scènes bretonnes de M. Doigneau,
les crépuscules de M. Duliem, les études parisien-

nes de M. Jeanniot, les amusantes anecdotes de
M. Albert Guillaume, obtiennent, par des mérites
différents, les suffrages accoutumés.

Mais le régal de cette année, c’est bien le passé
qui nous l’apporte, c’est l’exposition rétrospective
d’Eugène Larni. Cet historiographe élégant, fidèle
et charmé des mœurs et des modes du Second
Empire no s’est pas contenté de l’intérêt documen-
taire qui aurait suffi à défendre son œuvre. Il y a
mis un talent précieux sans petitesse, un goût do
composition et un agrément de couleur qui font de
lui le plus aimable arrière-neveu des Saint-Aubin
et des Moreau le jeune. On donnerait bien des
Joueurs d'échecs ou des Liseurs de Meissonier
pour l’une ries aquarelles rassemblées ici : le Salon
de la comtesse de Flahaut, ou ces pages chatoyan-
tes et jolies qui nous montrent, sur les marches
d’un escalier de marbre ou au pied d’une colonnade
ouverte sur le ciel, des décamérons heureux, sou-
riants, parés, et qui nous font aimer la sveltesse
pincée des uniformes masculins, la grâce oubliée
des crinolines et des épaules tombantes, l’air pen-
ché des visages blonds ou bruns. On voudrait voir
les charmants tableautins d’Eugène Lami à côté
des lavis plus frustes, mais non moins expressifs,
de Constantin Guys, — mieux encore, à côté des
dessins ou des esquisses peintes de Carpeaux, tels
le délicieux et prudhonien Quadrille impérial et
les deux Bals de Compiègne récemment acquis par
le Louvre.

THE AMERICAN WOMAN’S ART ASSOCIATION
ET « QUELQUES »

Le temps approche, semble-t-il, où les femmes
artistes ne le céderont en rien à l’autre sexe pour
le nombre des groupements et des Sociétés.

Dans une vieille maison de Montparnasse, une
colonie féminine venue du Nouveau-Monde a éta-
bli un paisible phalanstère d’art. Parmi des por-
traits, des paysages, des natures mortes qui
montrent en Miss Esther Hunt, en Miss Anna
Watson, en Miss Helen Goodwin, d’intelligentes
élèves de nos ateliers, on reconnaît avec plaisir les
savoureuses indications d’un talent plus personnel
dans les bois en couleurs de Miss Ethel Mars.

L’« Union Internationale de Fenapes Artistes » —
pour la plupart françaises — qui s’intitule « Quel-
ques » donne sa première exposition dans une
belle et confortable bâtisse neuve du naissant bou-
levard Raspail. Elle groupe des exposantes choisies
parmi les meilleures : Mmo Chauchet-Guiileré et
MUs Delasalle, Mlle Jeanne Duranton et Mme Galtier-
Boissière, Mœe Geneviève Granger et Mme Desbordes,
Mma Séailles et Mm0 Delvolvé-Carrière, Mme Marie
Bermond et Mme Marie Cazin. A ces noms il con-
vient d’ajouter celui, moins inconnu, de MUe Do-
rothée George. Trois aquarelles de Mme Jeanne
Simon apportent ici le valable appoint d’un talent
délicat et sincère dont on serait heureux de rece-
voir plus souvent les confidences. Il n’y a donc
aucune raison de ne pas souhaiter la bienvenue
aux fondatrices de cette Société. Mais, quoiqu’elles
aient, étant femmes et artistes, de doubles droits
à l’indulgence, on se permettra de leur faire obser-
ver qu’un facile et minime changement de titre les
mettrait en règle avec les exigences de notre gram-
maire. « Quelques» choque ce qu’elles appelleront
sans doute notre pédanterie masculine. « Quelques-
unes » aurait le même sens et serait correct.
 
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