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La chronique des arts et de la curiosité — 1907

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Nr. 12 (23 Mars)
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96

LA CHRONIQUE DES ARTS

attentive et grave du modèle, surpris à la maison
dans l’intimité du geste familier ; on ne supposait
pas tant d’autorité au dessin de M. Braut, et on
n’imaginait pas sa palette riche à ce point en
accords de turquoise et do corail. — Sous les
pinceaux de M. Dufrénoy, l’éclat sanglant des palais
crénelés de Sienne s’oppose triompl alement à la
tristesse glacée des vieilles demeures aux pierres
grises lavées, usées par le temps.— Pour définir des
ressemblances en de.synthétiques effigies, M. Her-
mann-Paul use des crayons de couleur et, de leurs
linéatures il tire un mode d’expression inattendu.
Tout auprès, M. Francis Jourdain, M. Dresa
s’affirment en belle évolution, et il nous plaît de
constater de quelle compétence technique et de
quels vrais dons de peintre s’accompagne, chez
M. Paul Jamot, la possession du sens critique le
plus libre et le plus lucide.

La Pastorale et la Place cle Bêtliune par M. Del-
tombe; le Canal du Loing par M. Corgialegno; les
Environs de Mont février par M. Gonirault; les
natures mortes de M. Boudot-Lamotte, de M. De-
borne, de Mlle Bernouard; la Neige au soleil de
M. Chariot; les Foires deM. Barwolf; des paysages
de M. Beaufrère; des intérieurs de M. Georges
Bouche; des aquarelles de M. Pierre Brissaud, et
des bois de M116 Hofrichter.

Salle VII. — Si arbitraires que puissent paraître
le dessin et la couleur de M. ITenri-Matisse, on ne
saurait suspecter ni son absolue sincérité, ni sa pas-
sion de la recherche, ni même l’action qu’il exerce
autour de lui, sur M. Raoul Dufy, sur M. Othon
Friesz, par exemple ; bien mieux, la contagion de son
exemple n’a pas laissé d’influer bienfaisamment
sur l’art de M. Camoin. En face cle ces ouvrages,
comme de ceux de M. Derain, de M. Czobel, il fait
bon se remémorer le principe cle Renan : « L’esprit
cle l'homme n’est jamais absurde à plaisir, et
chaque fois que les productions de la conscience
apparaissent dépourvues cle raison, c’est qu’on n’a
pas su les comprendre ».

Des fleurs aux tons soit opulents cle Mme Lucie
Cousturier, cle M. Girieud, de M. Guillaume Dulac,
soit pâlis, de Mme Gobillard, cle M. Evsseen ; les vues
cle Bruges cle M. Daniel Charrier, et celles de Hon-
neur de M. Butler ; les Cyprès, par M. Cross; les
Remparts de Tôtouan, par M. J. von Bulow; les
dessins cle MUe Dorothée Georges et cle M. Angrand.

Salle VIII.— Dans le voisinage de peintres, re-
commandables d’ailleurs, qui exaltent volontiers les
contrastes du jour et de l’ombre, comme M. For-
nerod, ou qui se sentent attirés vers les rutilances
exaspérées des cliaprures, comme M. Carrera, les
qualités de sang-froid, cle flegme cle M. Bloomfleld
ne font que mieux ressortir ; malgré la célébrité
promise à son effigie du douanier Rousseau, nos
préférences vont à un portrait de jeune homme qui
résume à souhait le tempérament d’un peuple et
d’une race.

De M. Anitclikof, des sites cle la Russie méri-
dionale, dont l’interprétation se pare du charme
de nuances d’un vert à la fois acicle et fin ; les vues
de Versailles et cle Saint-Cloud de M. Dubuisson ;
le Dégel à Montmartre cle M. Chénard-Huché ;
Enfants au soleil et après le bain de Mme ITough-
ton; Maquette de tapisserie, par M. RenéBour;
paysages de Mme Aclour et de M. Cai’iot.

Salle IX et Rotoxde. — L’atmosphère rosée
dont M. Georges Dorignac enveloppe volontaire-

ment ses tableaux n’est pas sans leur conférer
quelque uniformité, et c’est dommage, car l’in-
vention en est avenante et le métier souple à
souhait II y a eu là une assimilation très ration-
nelle, très individuelle aussi, des leçons de l’impres-
sionnisme. De même, on s’applaudit cle reconnaître
chez MUe A- Brown la trace des salutaires sug-
gestions cle Miss Mary Cassatt.

Un excellent portrait, des natures mortes, des
paysages, pareillement intéressants, cle M,Ic Beve-
ridge ; des études cle M. Dusouchct ; Square le
soir, de M. Hazledine; Portrait de ma fille, par
M. Jolly ; les paysages alpestres cle M. Guiet ;
Pavots doubles de MUe Derousse; La Neige et
Portrait, par M. Amiet ; Matin d'hiver et Crépus-
cule, par M. Francis Dodcl.

Serre de l’Alma (K à Z)

Salle I. —Dès qu’on vit, — voici trois ans, si j’ai
bonne souvenance, — les peintures à la gouache deM.
Kandinsky, chacun se prit à les rapprocher des créa-
tions de l’art populaire, tant il y avait accord entre
la naïveté de l’observation et la simplicité quasi
fruste cle la technique. Une Scène de bal masqué
et un Enterrement sont au nombre des plus im-
portants ouvrages que l’artiste ait jusqu’ici mon-
trés. — Par un louable effort cle rénovation, M.
Charles Peccatte anime cle figures symboliques ses
décors cle nature, en même temps qu’il se rappelle
par ailleurs le poète ému cle l’automne aux feuil-
lages d’or.

Des vues du vieux Paris, par Mme Moujon-Gau-
vin; des dessins cle M. Maynard ; un portrait de
M. Weber, et Dans les montagnes, de M. Serge
Roudnieff.

Salle II. — La Gazette des Beaux-Arts, qui
doit à M. Jean Kern ses frises, ses fleurons cle
style moderne, se réjouit de découvrir dans cet
ornemaniste ingénieux un peintre cle la campagne,
imprévu et touchant. M. Jean Kern intervient à
ce Salon avec des paysages baignés de claire
lumière, dans lesquels une âme sentimentale ten-
drement s’épanche.

Des portraits, dessinés ou peints, cle M. van
Tliiele ; une nature morte cle M. Stoltz; des fleurs
cle M. Lahaye; les Peupliers de M. Romanovsky;
le Repos et la Lecture en été de M. cle Sainville.

Salle III. — L’Espagne, providence des peintres,
n’a pas offert en vain à M. Morerocl le spectacle cle
ses mœurs, cle ses habitants en costumes cha-
toyants ou loqueteux. Après tant d’autres, M. Mo-
rerod a trouvé un langage personnel pour définir
le caractère, pour déchiffrer l’énigme des attitudes
et des visages.

Le Quai d'Orsay et l'Écran lumineux de M. Royet ;
des bords de mer, par M. Terrel des Chênes ; Sur
les hauteurs de Bouchant, par M. Surtel ; des
paysages, des dessins cle M1IeMeta Kunwald, et les
esquisses cle M. Marcel Beronneau.

Salle IV. — Un des traits signalétiques de ces
Salons est l’importance grandissante qu’y prend le
groupe cle peintres étrangers auquel appartiennent
M. Castelucho, Mmes Stettler, Dannenberg, et
dont l’art, approprié à des sujets familiers, con-
fond, dans une synthèse neuve, les modes de pein-
ture propres à Besnard, à Zorn et à Sargent.
M1U Eisa Weise n’est pas une des moins bril-
lantes recrues de ce cénacle.

Les natures mortes cle M. Gaston Lecreux, de
 
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