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La chronique des arts et de la curiosité — 1920

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Nr. 5 (15 Mars)
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https://doi.org/10.11588/diglit.25680#0048

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ET DE LA CURIOSITÉ

37

de Van Gogh, l’allée de Gauguin, de brillants paysages
de Lebourg.

J. Raymond

TRIBUNAUX

M. François de Corel, de l’Académie française, et
les héritiers de la vicomtesse d'e Curel plaidaient
le 12 janvier devant la 1™ chambre du tribunal civil
contre l’expert en tableaux M. Sortais, par les soins j
duquel avait été organisée, le 3 mai 1918, à la salle
Georges Petit, la vente de la collection de tableaux
anciens et modernes provenant de la succession de la
vicomtesse de Curel.

Deux toiles représentant Charles de Journel et
Marie-Angélique deValesque, sa femme, portées au
catalogue « École française du xvim siècle », avaient
été adjugées à cette vente 20.000 et 8.500 francs. Or,
ces deux portraits avaient été vendus par M. Sortais
lui-même à Mn,e de Curel 40.000 et 15.000 francs et
vendus comme œuvres de Mme Vigée Lebrun.

Faisant grief àM. Sortais d’avoir catalogué « École
française, xvme siècle » des toiles qu’il aurait dû
présenter comme étant des Vigée-Lebrun et arguant
qu’il y avait eu dépréciation de ce fait, les héritiers
de la vicomtesse de Curel demandent àM. Sortais le
remboursement de la différence entre le prix d’achat
et le prix d’adjudication.

Ils réclament au même expert le remboursement
d’une somme de 100.000 francs, prix que fut payé à
la même vente un Greuze catalogué et garanti par
lui comme authentique, sous le titre La Jeune fille
à l’agneau ou l’Innocence, et que l’acquéreur, un
Argentin, venant à douter de son authenticité et de
sa provenance, rendit aux héritiers, qui restituèrent
le prix versé.

Un premier jugement a été rendu le 12 février. En
ce qui concerne les deux portraits vendus comme
étant de Mme Vigée-Lebrun et qui, sur le catalogue,
n’avaient été indiqués par M. Sortais lui-même que
comme portraits de « l’École du xviue siècle », le
tribunal juge que l’expert, responsable de leur moins-
value, est tenu à réparation. Quant au tableau de
Greuze, le tribunal a donné mandat à M. Renard,
professeur à l’Ecole des Reaux-Arts, de rechercher
et dire si ce tableau est un original ou une répli-
que, par l’auteur, du même tableau figurant à Lon-
dres dans la collection Wallace.

Académie des Beaux-Arts

Séance du 23 février

Elections. — L’Académie des Beaux-Arts a procédé
à l’élection de trois nouveaux correspondants :
M. Rlay, de Madrid, dans la section de sculpture,
M. Arthur Rrown, de San-Francisco, dans la section
d’architecture, et le baron de Vinck, ministre pléni-
potentiaire de S. M. le Roi des Relges, correspondant
libre.

Séance du 6 mars

Elections. —L’Académie élit trois correspondants
étrangers dans sa section musicale : MM. Edward
Elgar, Anglais ; Loeffler, Alsacien naturalisé Améri-
cain en 1871, et Novak, directeur du Conservatoire
de Prague.

REVUE DES REVUES

Mercure de France (lcrmars). — M. Émile Rer-
nard, qui avait, il y a quelques années, publié dans
cette revue d’intéressants souvenirs sur Cézanne, donne
aujourd’hui un exposé critique de la méthode de ce
peintre dont il analyse de façon pénétrante à la fois
les qualités et les défauts. « Ce qui domine chez
Cézanne, c’est la préoccupation du peintre, c’est le
ton, le ton vu en soi, le ton composé et appliqué
franchement à côté d’un autre dont il n’est que la
suite et que la conséquence... Que le peintre se double
d’un coloriste, rien de plus louable; mais que la
préoccupation extrême du coloris n’entraîne pas
toute son attention, ne l’amène pas à la négation du
but de son art! Que le moyen ne soit pas son unique
souci, qu’il ne tue pas son âme ou sa pensée avec
ses outils! Or, dans le cas de Cézanne c’est ce qui
se produisit. Cézanne a voulu que sa peinture ne
fût qu’une optique. Il avait constitué la sienne à
force d’observation, de logique et de praLique. 11 faut
désormais — selon sa parole même — que chaque
peintre s’en fasse une. 11 s’ensuit que, Cézanne n’ayant
écrit que sa vision, quiconque l’adoptera ne sera pas,
n’étant pas original, n’ayant pas une optique à lui.
Donc Cézanne n’est pas le primitif d’un art nouveau ;
il reste le primitif de lui-même. » D’autre part,
« Cézanne a détourné la peinture de Fart, c’est-à-dire
de son but... Le point de départ qu’il lui a donné est
naturaliste, c’est-à-dire extérieur à l’homme ; le point
d’arrivée qu’il lui veut est sensualiste, c'est-à-dire
inutile à l’esprit... Faire de l’œil le seul et unique
objet de la peinture, c’est la réduire à n’être qu’un
jouet extérieur à nous, c’est le voir dans son essence
animique, dans sa vérité absolue ». Et finalement
ce système aboutit au suicide : cette poursuite
inquiète, incessante, de la vérité optique lui fait
trouver tout complexe et difficile : « c’est parce qu’il
veut tout dire qu’il se heurte à tant d’obstacles;...
chaque touche n’était jamais définitive; après lui
avoir coûté de longues réflexions elle était souvent
remplacée par une autre. Cette recherche de l’absolu
par le petit côté, par l’analyse constante, a été une
des causes de l’impuissance du peintre... Toute
l’erreur de Cézanne vient donc d’avoir jugé comme
il sentait, plutôt que d’avoir jugé comme il concevait ».

BIBLIOGRAPHIE

Hôtels de ville et beffrois du Nord de la
France, par Camille Enlart; —LesFouquetde
Chantilly, par Henry Martin ; — Le Musée de
Nantes par Marcel Nicolle. — Paris, II. Lan rens
(coll. « Memoranda »). 3 vol. pet. in-8, de 64 p. av.
planches.

Dans la charmante petite collection des « Memo-
randa » destinée à faire connaître les trésors artis-
tiques de la France et qu’avait inaugurée l’an dernier
le Musée de Lyon de M. II. Focillon (1), l’éditeur
Laurens vient de nous donner trois nouveaux volumes
qui, dus aux auteurs les plus qualifiés pour les écrire,
sont d’un mérite non moindre.

(1) Y. Chronique des Arts, 1919, p. 156.
 
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