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La chronique des arts et de la curiosité — 1920

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Nr. 12 (30 Juin)
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https://doi.org/10.11588/diglit.25680#0129
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ET DE LA CURIOSITÉ

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(S. N.), Alaux (S. N.), Vivrel (S. A. F.), M»« Damart
(S. A. F.), Chabod (S. A. F.).

Sculpture. —MM. Morel (S. A. F.), Ottavy (S. A.
F.), Panpion (S. A. F.), Doré (S. N ), MUe Martin
(S. A. F), M. Cassou(S. A. F.), M"« Mac-Kain (S. N.).

Gravure. — MM. Cluzeau (S. A. F.), Munier(S. A. F.).

Architecture. — M. Formery'(S. A. F.).

En fin de séance, il a été décidé d’attribuer, sur
les crédits prévus pour les encouragements, une
somme déterminée à-l’art décoratif au Salon d’An-
tornne, à la demande de M. Frantz-Jourdain, pré-
sident de ce Salon. Les conditions seront fixées en
octobre par le Conseil.

PRIX DIVERS

Le Comité de l’Association des Artistes peintres,
sculpteurs, etc. (fondation Taylor), présidé par
M. Victor Laloux, de l’Institut, a attribué, le 10 juin,
six prix Galimard-Jaubert de 4.800 francs chacun
(1.200 francs pendant quatre ans) à MUes M. Frison,
A. Délayé, IL Damart, M.-L. Picbot (peinture,
Salon des Artistes français); à MUe S. Debry (sculp-
ture, même Salon), et à MUe M. Grégoire (peinture.
Société Nationale des Beaux-Arts;.

La Société d’encouragement à l’art et à l’industrie
a décerné, aux deux Salons, les récompenses annuelles
• suivantes aux artistes décorateurs exposant dans la
section des arts appliqués à la décoration et à l’in-
dustrie :

A la Société des Artistes français, le jury a donné
une prime de 300 francs à M. Maurice Daurat ; une
prime supplémentaire de 100 francs à Mme Ghabert-
Dupont; une première mention à M. Argy-Rousseau,
et une deuxième mention àM. Georges Dumoulin.

A la Société Nationale des Beaux-Arts, une prime de
300 francs à M. L.-G. Capon; une prime supplémen-
taire de 100 francs à M. Gollinet; une mention à
M. Le Turcq.

PETITES EXPOSITIONS

On a réuni à la galerie Hébrard (1) une série
importante d’œuvres de ce Rembrandt Bugatti, qui
mourut à trente et un ans, en 1913, non sans avoir
réalisé une notable partie des espoirs fondés
de bonne heure sur son talent précoce. Ce fut un
grand animalier. Mais peut-être l’exposition, pour
intéressante et remarquable qu’elle ait été, eût-elle
gagné à être plus restreinte ; il s’en dégageait une
certaine impression de monotonie.Pourquoi? Aucune
pièce n’était indifférente ; le plus grand nombre
pouvaient à bon droit passer pour travaux de pre-
mier mérite, et à quelques-unes même on décernait
presque le titre de chef-d’œuvre. C’est que cette mul-
titude d’animaux paraissait un peu figée en ses
attitudes presque toujours de station droite et de
repos debout ; impression qu’accentuait l’exagé-
ration si fréquente de la hauteur des jambes. Et
l’étude très poussée du détail, enfin, dans sa préci-
sion anatomique ou morphologique, admirablement
figurée du reste, a nui parfois à l’effet d’ensemble.

Certes, le fauve n’est point toujours bondissant et
rugissant, ainsi qu’on s’accoutume trop aisément à
le voir représenté, ni le cerf en train de fuir, non
plus que l’élépbant en marche solennelle et parée.
On les désire plutôt, cependant, en mouvement, en
action qu’autrement, et on s’offusque de les voir
tranquilles comme s’ils posaient, attitude réservée à

(1) Du 31 mai au 12 juin.

l’homme. Mais, encore une fois, c’est de l’abon-

dance des œuvres, de leur resserrement en un espace
restreint, que naquit pour nous cette impression,
occasionnelle, au surplus, puisque tout cela ne fut
pas créé pour rester groupé.

L’effort de Bugatti a été énorme. Encore l’exposi-
tion ne comportait-elle pas tout ce qu’il fit en si peu
de temps. La série des antilopes demeurera vraisem-
blablement sa maîtresse œuvre. 11 fut vivement
touché par leur gracilité noble, leur candeur un peu
fébrile, et nul ne les a mieux rendues ; elles sont supé-
rieures à ses félins, à ses pélicans aussi dont on a
tant admiré la véridique drôlerie ; il n’a manqué
dans leur rendu qu’un peu plus de simplicité. Les
éléphants forment aussi une phalange essentielle;
il en est qui jouent, qui font figure de bons enfants
satisfaits de divertissements minimes ; et cela c’est
le vrai et l’admirable Bugatti. A quoi ce maître fût-
il parvenu ? On ne le sait, on ne s’en doute même
pas, et cette incertitude devient bien cruelle quand
on regarde et scrute ce qu’il exécuta.

M. Jules Merle a exposé chez Georges Petit (1) une
série de vues de Paris, dessins rehaussés très vive-
ment enlevés, tous assez égaux comme sentiment et
comme faire, quelquefois de vision un peu mince ou
creuse, mais en général dans une note juste et
attendrie. Ayant encore l’avantage de n’être point
des documents secs et méthodiques, ces dessins
rendent bien compte de la fluidité ambiante et de
la valeur pittoresque de ces sites parisiens dont
l’attrait est toujours si grand.

Les aquarelles de M. Daniel Dourouze (2) ont une
autre ampleur et plus de diversité que celles de
M. Merle, mais il nous semble, pour ce qui concerne
les vues de Paris, qu’on peut y discerner du conven-
tionnel. Nous n’y distinguons pas au même degré les
qualités de force, de vivacité, d’imprévu, des vues de
mer, de vallées, de montagnes, où la sobriété atteint
à la grandeur: ainsi dans tel panneau audacieux de
ville d’usines ou dans La Mer à Sanary, ou encore
dans la petite cité perchée sur la colline.

La Fédération française des artistes mobilisés a
organisé en son hôtel de l’avenue de Wagram une
exposition d’ensemble (3), qui est une intéressante
manifestation d’effort collectif, mais dont la valeur
d’art est de qualité bien secondaire. Et l’on voit par
là, une fois de plus, que les expositions de sociétés,
parles membres de ces sociétés uniquement et sans
sélection aucune, n’ayant d’autre fin que de leur
donner une occasion de plus de se produire, n’ont
guère d’importance ; il ne s’y rencontre pour les
artistes ni émulation, ni attraction particulière, et,
pour le public, il ne se dégage ni impression d’en-
semble, ni traces suffisantes de novation, ni indices
de tendances générales. Il faut se borner, pour les
uns comme pour l’autre, à considérer le but de soli-
darité, le fait, que les artistes qui sont là ont payé
une dette particulièrement lourde, et alors applaudir.

Nous nous bornerons à citer quelques noms au
hasard de la rencontre. Ge sont ceux de peintres
grâce auxquels l’exposition n’est pas tout à fait
médiocre : MM. André Deslignères, Henri Rioux,
Henri Aurrens, Lucien Ott, Quelvée, Georges Leroux,
Moréteau, Baldoui, Marcel Bach, Gh. Jacquemot,
P.-L. Mestrallet, Robert Lemonnier, Aug. Leymarie,
A.-M. Le Petit, P. Vigoureux, Seevagen, G. Boiry,
Jean Dufy, etc. Leurs envois sont excellents. 11 y

(1) Du 1er au 13 juin. — (2) Galerie Devambez, du
18 juin au 10 juillet. — (3) Du 10 au 23 juin. Une
seconde exposition a lieu du 27 juin au 12 juillet.
 
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