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La chronique des arts et de la curiosité — 1920

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Nr. 17 (31 Octobre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.25680#0169

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ET DE LA CURIOSITÉ

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qui entend se garder des exagérations, et dont le
vernissage fut présidé par M. Edmond Haràucourt,
qui insista sur le sens de la mesure, fait sa première
exposition à la galerie des Feuillets d’art(l). 11 s’y
trouve de la peinture, des pastels, des aquarelles,
des fusains (de xM. Karl Robert, ce classique du pro-
cédé), de la sculpture, du dessin, de l’art décoratif,
voire de la mode. C’est inégal, mais plein de bonne
volonté, avec même d’excellentes choses. Ce groupe
devra se développer et ne point se garder si complè-
tement de ce qu’il appelle des « excès ». Il faut
commencer par là, quoiqu’on en pense ; car, si l’on
débute assagi déjà, on verse trop rapidement dans
la formule et le banal. Noqs n’entendons point dire
que les exposants de l’Union artistique française
sont au point qui pourrait être appelé le point
mort; bien loin de là. Nous les mettons seulement
en garde, avec une grande sympathie, contre une
tendance qui peut amener, sans qu’on le veuille, au
« quelconque ».

Ce sont des notations d’absolue sincérité, avec de
saines audaces de synthèse et, par ailleurs, un sen-
timent vif de l’éternel décor de la nature, que les
peintures de MmeMarguerite Crissay et de M. Roland
Chavenon. Ils exposent à la galerie Marcel Bern-
heim (2) le choix heureux de leurs travaux de cet
été, avec quelques aquarelles et encres de Chine. Les
fleurs et natures mortes de M"10 Crissay sont peut-
être préférables à ses paysages.

-—«n—-S<38£>3—0»-

Académie des Inscriptions

Séance du 15 octobre

Subventions. — Sur la fondation Piot, une sub-
vention de 3.000 francs est accordée à l’éditeur
belge Van Oest et une subvention de o.OOO francs à
l’éditeur Leroux.

M. Lac.au, directeur du service des antiquités, au
Caire, signale des fouilles intéressantes entre
Louqsor et le Nil et la découverte, à Héliopolis, de
tombeaux de la VIe dynastie.

A Denderah, l’ensemble du temple a été mis à
jour: au centre de l’enceinte se trouve le temple
proprement dit, maison d’habitation avec murs sans
fenêtres. Le bassin sacré, c’est le bassin d’agrément
avec ses poissons; la plate-forme, au sud du bassin,
supportait la statue du dieu. Le service des anti-
quités a fait rétablir au plafond du temple le mou
lage du Zodiaque, dont l’original est au Louvre, et
que Méhémet-Ali avait permis de scier et d’emporter.

A Aschmouneyn, dans le temple de Thôt, dieu
ibis-singe, il a été relevé, dans le tombeau construit
par le grand prêtre, des scènes nouvelles du plus
haut intérêt, révélant une inlluence grecque par l’ap-
parition d’emblèmes et d’animaux étrangers à
l’Afrique, coq, éléphant, chariot à roues; les scènes
purement égyptiennes sont traitées avec une légèreté
et une souplesse curieuses, pour qu( connaît la rai-
deur hiératique, formule de l'art-égyptien.

M. Lacan insiste sur les difficultés de poursuivre
d’utiles besognes avec des subventions très inférieures
à celles accordées à leurs savants par les pays étran-
gers. Il indique les travaux effectués dans les musées,
et se félicite de l’appui accordé au service des
fouilles parle gouvernement égyptien.

(1) Du 18 au 3ü octobre. — (2) Du 2o octobre au
13 novembre.

La Renaissance des Cités (I)

La Renaissance des Cités a été fondée en 1916 : ses
promoteurs se proposaient «d’étudier le problème
de la reconstitution au point de vue social, juridi-
que et architectural ».

Le travail fut partagé entre la Commission éco-
nomique et sociale, présidée par M. Georges Risler,
la Commission technique, présidée par M. Louis
Bonnier, le Comité artistique, présidé par M. Fran-
çois Flameng, le Comité d’hygiène, présidé par
M. Edmond Bonjean, la Section législative et juridi-
que présidée par M. Larnaude, puis par M. Wahl,
et le Comité d’examen des arts appliqués, présidé
par M. Henri-Marcel Magne.

La Renaissance des Cités crut devoir intervenir en
plusieurs circônstances pour faire prévaloir la solu-
tion qui lui paraissait la mieux appropriée à l’ave-
nir du pays, à la beauté des sites, au culte du sou-
nir historique et souvent malgré la résistance des
habitants dont les intérêts se trouvaient en opposition
avec ceux de la collectivité. A Coucy-le-Château,
par exemple,' elle préconisait la conservation des
ruines, l’abandon du bourg à l’état de ruines histo-
ques et la reconstruction de l’agglomération sur un
meilleur point géologique, ce qui l’entraînait dans la
suite à demander le'classement du paysage, le clas-
sement des ruines de la petite ville et de ses mu-
railles comme vestiges de guerre, et aussi le classe-
ment comme site des pentes qui continuent les
remparts du château et de la ville. Les habitants de
Coucy exprimèrent formellement leur désir de réédi -
fier leurs maisons sur les anciens emplacements...

Cette œuvre s’occupe aussi avec. l’Office du tou-
risme du classement des ruines de Montfaucon et du
déplacement du village: les Américains s’intéressent
particulièrement à ce piton qu’ils ont emporté d’as-
saut en 1918, laissant à ses pieds 32.000 des leurs. Le
ministère des Régions Libérées retient actuellement
le dossier de déplacement. La direction des Beaux-
Arts a donné un avis favorable au classement ; elle a
fait procéder à des travaux d’étaiement et de conso-
lidation des ruines qui montent à une somme impor
tante. *

La Renaissance desCités,émuedu mouvement d’opi-
nion qui se manifestait pour le dégagement de la
cathédrale de Reims, puis de celle de Soissons, pensa
qu’il lui convenait de s’opposer au dégagement des
cathédrales, qui, les dépouillant du cadre que leur
ont édifié les siècles, les laissent isolées et comme mor-
tes au milieu de grands espaces, sans aucun voisinage
de constructions auquel l’œil se rattache pour appré-
cier leur grandeur ; et elle adressait-le vœu suivant
aux quatre-vingt-treize cardinaux, archevêques et
évêques de France, le signalant aussi à la haute at-
tention des vicaires généraux, des archiprêtres, car
le dégagement est peut-être encore plus fâcheux pour
les petits édifices religieux que pour les grands.

« Le Comité artistique de la Renaissance des
Cités :

(1) La Renaissance des Cités (sièges à Paris, 41, rue
(jambon et 23, rue Louis-le-Grand) a bien voulu
exposer ici aux lecteurs de la Chronique le programme
et l’esprit de ses travaux. On lira avec intérêt ses
publications, dont nous rendons compte à l’occasion,
souhaitant qu’elles s’accompagnent plus souvent de
plans et croquis, indispensables à leur intelligence.

N. D. L. R.
 
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