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LA CHRONIQUE DES ARTS

de Le Brun, Jouvenet avec la Pêche miraculeuse, La
I-Iyre avec Le Pape Nicolas V devant le corps de saint
François d’Assise,N an der Meulen, etc., accompagnent
Hyacinthe Rigaud et ses nobles effigies de Bossuet, de
Philippe V et de Louis XIV, celle-ci dressée au fond
de la salle comme de résumé du Grand Siècle, entre
les bustes de Colbert par Martin Desjardins et de
Jules-Hardouin Mansart par Lemoyne.

L’ancienne salle, si mal éclairée, des portraits
d’artistes, qui sépare les deux salles du xvnc et du
xvxne siècle, sert maintenant de transition entre
celles-ci : on y a groupé, sous les immenses toiles des
Batailles d’Alexandre de Le Brun, de grandes compo-
sitions de Sébastien Bourdon, du Valentin, de Parro-
cel, de Mignard, de Carie Vanloo, et l’on y trouve
également. une toile intéressante de Germain Drouais :

Le Christ et la Chananéenne et une œuvre curieuse de
Greuze : L’Empereur Sévère reprochant à son fils Cara-
calla d’avoir voulu le faire assassiner, qui témoigne,
comme la toile précédente, de la persistance en
plein xvine siècle de l’esprit classique dont nous
venons de voir la floraison.

Au seuil de la première travée de la salle du xvmc
siècle, le beau portrait de la reine Marie Leczinskapar
Tocqué préside, comme tout à l’heure le Louis XIV
'de Rigaud le faisait pour le xvïie siècle, à la pro-
duction du xviii0 et voici successivement, mêlés,
comme clans les salles du xvue siècle, à des meu-
bles de l’époque supportant des sculptures ou des
bronzes d’ameublement qui font de chaque travée
comme un coin de salon intipie, les toiles de Goypel
(L’Evanouissement d’Esther, AtHalic chassée du temple,
Persée délivrant Andromède), Lancret, Subleyras,
Desportes (son propre portrait), Tocqué (Portrait
du dauphin /ils de Louis XV), Oudry, Nattier (La
Madeleine), Santerre (Suzanne au bain), de Troy
(La Toilette d’Esther)' Gàrl Vanloo .(La Toilette d’une j
sultane), L-B. Pierre,.etc. — La travée du milieu est
consacrée aux maîtres , les plus célèbres :■ Watte.au j
(dont l’Embarquement 'pour Cythèfg forme le centre I
radieux du panneau de gauche), Chardin, Nattier, |
Fragonard, Boucher, Lancret, Pater, Pérronneau,
Avec!, Greuze (La Cruche cassée et La Laitière),
Hubert Robert, Joseph Vernet(Fîre du château Saint-
Ange et le Ponte Rollo). — La troisième travée
montre enfin, avec les autres toiles de Greuze (L’ac-
cordée de village, La Malédiction paternelle, Le Fils
puni), les derniers représentants de l’art du xvme
siècle, et les annonciateurs de l’art du xixe : OUivier,
Drolling, Louis-Gabriel Moreau (avec sa charmante.
Vue des coteaux de Meudon), Vestier, Joseph Vernet,
Danloux (représenté surtout par un beau Portrait de
Mer de La Marche, don récent de M. E. May), puis
Boilly (avec les Amateurs d’estampes, VArrivée de la
Diligence et la Réunion dans l’atelier d’Isabey), et
enfin Müe Constance Mayer et son maître Prud’hon
dont l’œuvre entier, mis ici en fpmiére comme il ne
l’avait pas encore été, apparaît comme le dernier
reflet des grâces du xviii0 siècle et en même temps
le précurseur de l’art du xixe dont la salle des Etats
nous offrira prochainement la vision.

r-—------

PETITES EXPOSITIONS

La saison a commencé assez tard dans les gale-
ries, et néanmoins les expositions ont été fort nom-
breuses déjà. C’est à peine, par conséquent, si nous
pourrions tenter autre chose qu’une sorte d’incom-
plète énumération. Au surplus, il n’y a pas jusqu’ici

de tendances nouvelles à discerner; nous avons eu à
faire à des artistes, connus ou non, qui n’appor-
taient guère de révélations tout en nous montrant
souvent de fort intéressantes choses.

L’un des premiers en date fut M. E. Nadel-
mann(l), et son exposition fit beaucoup crier ceux
qui s’attachent à l’effort traditionnel. Quoi qu’il en
soit,' M. Nadelmann avait quelques statuettes, le
Chef d’orchestre, l’Écuyère, Tango, Violoncelliste, etc.,
d’une observation assez aiguë en leurs simplifica-
tions extrêmes, et des dessins et pointes sèches de
moins subtile valeur.

Chez Henri Manuel, notre confrère la Rampe orga-
nisa^) une exposition d’œuvres d’art se rapportant
au tnéâtre. 11 n’y eut point ici de préoccupation
d’école ou d’é.poque ; il s’agissait surtout de portraits
des célébrités actuelles ou d’un naguère très rap-
proché, et les noms les plus divers figuraient parmi
les signataires aussi bien que parmi les portraitu-
rés. Et il y avait d’anciennes connaissances comme
la Sarah Bernhardt de MUe Abbema, VAlphonse Dau-
det de Carrière, le Coquelin cadet de Pille, etc., à
côté de peintures ou de dessins entrevus peut-être au
Salon, mais confondus en fait dans la foule des effi-
gies du siècle. Au surplus tout n’était pas bon, si
tout était intéressant au point de vue historique.

A la Palette française, on a les solides et remar-
quables morceaux •— peinture et sculpture — de
A. Descatoire(3). Avec M. Paul Malion (4), dont la
Chronique analysait tout récemment le bel ouvrage
consacré à sa collection chinoise, nous abordons un
domaine bien différent, celui de l’art décoratif, qui
est, au surplus, le domaine de l’avenir, déjà même
du présent. M. Mallon, décorateur également et
« meublier », expose les meubles, de matière
superbe, de belle allure décorative, de nobles lignes
exécutés en ses ateliers d’après les dessins de
M. Lucien Ott ; ces meubles comportent des décors
de M. Jean Bergue et des laques de M. Jean Dunand

— que l’art du métal ne tient donc pas tout entier

— où il se montre également grand artiste. D’autres
laques, des panneaux magnifiques de M. Edouard
Dégainé, complètent cette exposition de qualité
choisie.

Pour en revenir à la peinture, il faut signaler l’in-
téressant groupe « les Hommes et les arts », qui fait
sa troisième exposition à la galerie Marguy(S). Il
y a là des travaux de MUe M. Joliot, de MM. Ed.
Bernard-Toublanc, François Berthet, Maurice Busset;
Joanny-Durand, Levavasseur, J.-M. Pérouse, Ch. Ver-
brugghe, P. Ysern y A lié, aux qualités variées.
Groupe moins nombreux à la Galerie Sauvage (6),
mais aux noms plus marquants, célèbres même,
Lepère, Forain, Naudin, Willette, Steinlen, Poul-
bot; œuvres habituelles aussi, de belle qualité.

M. Lobel-Riche a rapporté du Maroc (7) une
remarquable série de peintures, pastels, aquarelles,
dessins, où son art sincère et franc, son coloris
vigoureux et large a trouvé à s’exprimer librement
et heureusement. A la galerie du Luxembourg (8),
M. André Des Gâchons a exposé de nouvelles suites
d’ « études du ciel », à la vérité plus curieuses par
l’observation et le sujet que par le caractère pictural,
un peu sec et mièvre.

Un nouveau groupe, l’Union artistique, française,

(1) Chez Bernheim jeune, du 23 septembre au
13 octobre. — (2) Octobre. — (3) Du 5 au 30 octobre.

— D) Du 20 octobre au 13 novembre. — (5) Du
1er au 28 octobre. — (6) Du 20 octobre au 3 novembre.

— (7) Chez Devambez, du 13 octobre au 15 novem-
bre. — (8) Du 17 au 24 octobre.
 
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