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La chronique des arts et de la curiosité — 1922

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Nr. 7 (15 Avril)
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https://doi.org/10.11588/diglit.25682#0057
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N" 7. — 1922.

15 avril.

SURTAUX : 106, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (6e)

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

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Le Numéro : i franc

PROPOS |DU JOUR

Le remarquable legs de la baronne Salomon
de Rothschild renferme un certain nombre
de dispositions d’un caractère en quelque
sorte conditionnel. C’est ainsi que la
Bibliothèque nationale pourra choisir dans les
collections de livres, que les services « affectataires»
sont autorisés à se dessaisir des pièces dont la
conservation leur paraîtrait'dépourvue d’intérêt.
On se demande tout naturellement ce que devien-
dront les objets non retenus pour une raison ou
pour une autre.

Il est évident que le Louvre, la Bibliothèque
nationale, par exemple, peuvent’ négliger des
pièces dignes d’attention, cependant, pourd’autres
dépôts publics moins fameux. On souhaiterait
fort que les musées de province fussent mis à
même de recueillir ce que ceux de la capitale
jugeront inutile à leurs séries et qui, sans profit
pour personne, demeurerait enfoui parmi les
doubles ou dispersé dans des locaux administra-
tifs. Grande serait la sagesse des généreux dona-
teurs ou testateurs s’ils y songeaient, en prenant
toutes dispositions pour que les richesses mises
à la disposition de la communauté profitassent
en totalité à celle-ci. Il serait à désirer même
qu’ils prévissent des ventes, non seulement pour
parer à l’entretien des édifices comme c’est
fréquemment le cas, mais encore en faveur de
l’accroissement des collections avantagées ou de
collections publiques dépourvues de crédits.

Nous ne croyons pas que la vente des doubles'
soit pratiquée par nos musées nationaux ou
municipaux, que ligotent, du reste, trop de
lisières administratives. Il faudrait, au contraire,
organiser cette vente, la rendre obligatoire et
périodique, encourager les donations en vue d’une
opération, de pratique courante à l’étranger, dont
certainement, nos musées tireraient un bénéfice
appréciable. Il nous souvient d’avoir vu, dans

un des palais nationaux — et ce n’est pas le seul
exemple que l’on pourrait citer — une très vaste
salle où, dormaient, depuis bien longtemps, les
doubles en grand nombre de la bibliothèque de
ce palais-là ; sans doute la Bibliothèque nationale
y avait pris ce qui lui convenait: mais à quoi
bon conserver le reste, maintenant surtout que
les établissements publics'crient misère? A tout
le moins, ne devrait-on pas distribuer ce matériel
inutilisé, ne serait-ce qu’aux bibliothèques à
reconstituer dans les régions dévastéès ? Il est
hors de doute que si les règles administratives, s’y
opposaient — à quoi ne s’opposent-elles pas ? —
il conviendrait de prendre rapidement toutes
mesures pour que l’opération devînt licite. Bien
entendu, un droit de priorité devrait être accordé
surjes doubles aux départements spéciaux de
la Bibliothèque nationale (Cabinets des médailles
et des estampes) qui peuvent en avoir besoin.

Par la même occasion, on pourrait envisager
l’exonération d’office des droits de succession,
non seulement sur les legs d’œuvres dignes des
collections publiques, mais aussi sur les legs
d’objets dont la libre disposition serait laissée aux
«affectataires».

On fait grand bruit avec juste raison autour
de l’exposition qui a lieu en ce moment à Paris
en vue de l'achat d’œuvres d’art français pour le
musée de Strasbourg. Initiative excellente, certes,
et d’un bon argument pour la cause des musées
provinciaux et locaux, rarement augmentés avec
méthode. Toutefois ce cas de l’aide au musée de
Strasbourg, de particulière importance morale,
ne pourrait se répéter souvent. C’est pourquoi
tout devrait être tenté pour une judicieuse utili-
sation des ressources existantes (doubles, objets
ne rentrant pas dans les séries formées, séries trop
copieusement garnies, etc.) et des ressources que
la générosité publique procure volontiers à l’Etat
et aux cités, qu’elle procurerait plus abondam-
ment encore si elle était dirigée, canalisée, solli-
citée avec soin et précision.
 
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