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La chronique des arts et de la curiosité — 1922

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Nr. 15 (15 Septembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.25682#0125
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N° 15. — 1922.

BUREAUX! I06, BOULEVARD SAINT-GERMAIN (6e)

15 septembre.

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
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Le Numéro : i franc

PROPOS DU JOUR

Le « règlement d’administration publique »
relatif au droit d’entrée dans les musées,
document tout récent et copieux, prescrit,
selpn les rites, une infinité de choses....
à la charge des visiteurs. Mais il ne nous dit
point ce que l’administration fera pour eux. Nous
entendons bien qu’elle leur ouvrira certaines salles
à certaines heures, qu’elle se prêtera à des « dis-
penses » ou « réductions » minutieusement dé-
terminées par la charte nouvelle. Seulement nous
nous demandons si l’on envisage vraiment ce
que devrait être le rôle social des musées, si l’on
songe au parti à en tirer pour la diffusion de l’es-
prit et du goût français, si l’on entrevoit enfin
que le musée, organisme vivant et non simple
nécropole, doit revêtir une livrée nouvelle et
rendre service hors du domaine de l’érudition
ou de la simple satisfaction visuelle de prome-
neurs plus ou moins avertis. N’y a-t-il pas,
entre autres, tout le champ de l’éducation tech-
nique où le musée fournirait l’essentiel delà tra-
dition professionnelle ?

La question est trop vaste pour être traitée en
quelques lignes. Nous voudrions aujourd’hui
insister sur le’ côté « prestige » signalé tout à
l’heure. Et, précisément, un afflux considérable
d’étrangers donne au sujet toute son importance
d’actualité.

Parcourir un musée, et bénéficier de la visite,
en retirer les fruits qu’on est en droit d’attendre
d’un examen, même hâtif, d’œuvres intéres-
santes, ce sont deux choses différentes. Et, pour
le second cas, il est deux progrès au moins à
réaliser avec méthode, sans dépenses bien
élevées. Nous voulons parler de l’étiquette, dont
chaque objet devrait être pourvu, et des com-
mentaires absurdes ou insuffisants, que les gar-
diens débitent lorsque les visiteurs sont obligés

de les suivre en troupe, système en tous points
déplorable.

Aux conservateurs, si effrayés, surtout en pro-
vince, d’avoir à dresser des catalogues ou à refon-
dre des inventaires cacochymes, la tâche serait
moins rude, semble-t-il, de multiplier les étiquet-
tes, et, pour le principal du texte, de les traduire
en deux ou trois langues. Aux gardiens, braves
sous-officiers peu préparés au rôle d’éducateurs,
il faudrait imposer un memento récité lui aussi,
à certains jours, en langues étrangères. Nous
voyons des agences procéder ainsi ; ce qu’elles
disent, il est vrai, ne vaut guère mieux que ce
que débitent nos modestes fonctionnaires ; c’est
aux Beaux-Arts, aux conservateurs à établir des
textes et à en surveiller la transmission au public.

Et cette publicité bien entendue, non pour
telle collection, mais pour l’art français en son
entier, devrait s’étendre à tous les monuments et
sites que parcourent les curieux et amateurs.
Pourquoi ne pas classer les musées et édifices
par régions, par réseaux, par itinéraires ? On le
fait bien (voir telles pages d’annonces) pour les
villes d’eaux, les lieux de plaisir. Et pourquoi,
dans chaque livret ainsi constitué, ne pas grouper,
par exemple, tout ce qui concerne chaque style,
chaque catégorie de monuments? Vous désirez
voir des châteaux du Moyen Age ? Allez ici et
là. Des vestiges romains ? Dirigez-vous sur tel
point. Le guide, tel qu’il se perpétue chez nous,
est un vade-mecum encombrant ou fragmentaire,
encore trop compliqué pour beaucoup. Simpli-
fions-le en y introduisant la nomenclature mé-
thodique, des classements variés et pratiques ;
étendons ces dispositions aux affiches, placards,
réclames et « souvenirs». Ainsi tirera-t-on un
parti véritablement utile de nos richesses d’art,
qui déjà contribuent à un si haut degré à faire
aimer la France.
 
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