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Cahier, Charles; Martin, Arthur
Mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature (Band 1,1): Collection de mémoires sur l'orfévrerie ... : 1 — Paris, 1849

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https://doi.org/10.11588/diglit.33560#0109
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SYMBOLISME EXTÉRIEUR DES ÉGLISES.

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n'aurait que peu de valeur. Il ne sera pas inutile d'en indiquer quelques-unes, parceque le
zèle et l'activité ne sont pas ce qui manque : la bonne volonté se montre de toutes parts sans
que les résultats définitifs soient proportionnés à la dépense de forces. Ce qui fait souvent
défaut, c'est le choix des moyens propres à déterminer la conviction. Il arrive ainsi trop fré-
quemment que des aperçus ingénieux se multiplient sans rien établir qui soit décisif, en
sorte que la récolte est inférieure aux semailles. Beaucoup d'essais sur le moyen âge s'élèvent
et se croisent à la manière des feux d'artifice qui frappent l'ouïe et les regards pour s'éteindre
bientôt avec la solennité qui les a produits ; et peu de chose survit à l'éclat momentané dont
s'était entourée leur apparition, de quelques vifs transports qu'elle ait été saluée. D'autant
plus que, dût cette assertion encourir le blâme de bien des amateurs, les travaux rédigés pour
être lus en public sont rarement propres à faire avancer la science. La nécessité de plaire à un
auditoire plus curieux qu'instruit et plus avide de variété que de profondeur réduit presque
inévitablement l'écrivain à écourter les preuves pour insister sur les résultats de ses études ;
en sorte qu'on s'aliène les censeurs compétents et les seuls suffrages solides afin de conquérir
une majorité sans valeur. Sans doute des vues accueillies avec faveur par une assemblée de
gens du monde peuvent valoir mieux que leur succès; et il est même quelques esprits d'élite
qui réalisent souvent ce tour de force d'unir la grâce à une véritable érudition ; mais combien
s'y trompent, qui, parmi les applaudissements d'un auditoire complaisant, pourraient recon-
naître certains visages assombris dont l'indifférence blesserait plus le triomphateur que ne
l'enivre l'enthousiasme de cent autres! Car les recherches laborieuses n'ont qu'un petit nom-
bre de juges; mais c'est ce petit nombre qui prend à la longue le dessus et décide de la du-
rée. Or ces /tomm&y n'acceptent des conclusions que sur pièces produites ; à défaut
de ces pièces, ils tiennent à peu près comme non avenues les sentences les plus péremptoi-
rement prononcées. Si donc il peut être utile d'entretenir par des lectures publiques le zèle
des amateurs et du monde qui écoute, il serait bon aussi de modifier un peu son langage
quand on l'adresse au monde qui lit. Les documents réduits ou supprimés pour une séance
pourraient reparaître et prendre de l'espace chez l'imprimeur ; faute de quoi l'on mérite ou
du moins l'on risque de s'entendre dire :
Quodcumque ostenâis mihi sic, incredulus odi. a
Dans l'ordre de faits qui nous occupe en ce moment, c'est à dire sur le symbolisme, quels
moyens de preuve devra-t-on s'imposer? Des textes, évidemment, beaucoup plus que des con-
sidérations ou des hypothèses, pour spécieuses qu'elles puissent être. La pensée d'un auteur
ne saurait avoir de meilleur interprète que lui-même; conséquemment l'intention d'une so-
ciété doit être cherchée dans ses paroles bien plutôt que dans les tâtonnements d'un esprit
formé à toute autre école. Il n'est personne qui ne voie que les siècles du moyen âge différaient
énormément du nôtre ; que leurs préoccupations et leur enthousiasme n'étaient point pour ce
 
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