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MÉLANGES D'ARCHÉOLOGIE.
vement qu'il fût reçu dans la liturgie à l'époque des catacombes, fl est même fort douteux que
le souvenir de la forme connue du û'ûms ait été pour quelque chose dans le choix de la forme
usitée plus tard par les évêques. Emprunter aux païens un tel symbole était impossible de
leur part : tout au plus f auraient-ils adopté à l'imitation des empereurs de Bysanceet comme
un emblème de commandement, si ceux-ci l'avaient pris pour sceptre après en avoir hérité
comme successeurs du grand Pontife romain; mais les monuments connus ne nous permet-
tent pas de l'avancer. Le seul que je puisse citer et qui ne présentç rien d'assez concluant est le
grand disque d'argent d'Almendralejo, conservé à Madrid et publié par M. Delgado (dMrà/,
1849). Arcade, assis à la droite de Thëodose, tient à la main un sceptre terminé par un pom-
meau recourbé (yiy. 2). Si d'autres monuments plus significatifs venaient à appuyer la con-
jecture que j'émets, on y trouverait une nouvelle confirmation d'un fait d'ailleurs avéré, je
veux dire, de l'influence de certains usages de la cour bysantine sur ceux de l'Occident.
Un Mss. espagnol des plus curieux, conservé au Muséum, et renfermant un
commentaire de l ^pocn/yp^e, met entre les mains de l'apôtre saint Jean les deux crosses que
nous donnons ici comme des spécimens des deux principales formes du bâton devenu insigne
ecclésiastique (/iy. 4). Il est vrai que le Mss. ne remonte qu'à l'année 1109, où il fut
peint dans le monastère de Silos de la vieille Castille, diocèse deBurgos (U. le Catalog. des ad-
ditions delà mût. de Londres, p. 4). Mais nous tenons de MM. les Conservateurs des Mss. du
MÉLANGES D'ARCHÉOLOGIE.
vement qu'il fût reçu dans la liturgie à l'époque des catacombes, fl est même fort douteux que
le souvenir de la forme connue du û'ûms ait été pour quelque chose dans le choix de la forme
usitée plus tard par les évêques. Emprunter aux païens un tel symbole était impossible de
leur part : tout au plus f auraient-ils adopté à l'imitation des empereurs de Bysanceet comme
un emblème de commandement, si ceux-ci l'avaient pris pour sceptre après en avoir hérité
comme successeurs du grand Pontife romain; mais les monuments connus ne nous permet-
tent pas de l'avancer. Le seul que je puisse citer et qui ne présentç rien d'assez concluant est le
grand disque d'argent d'Almendralejo, conservé à Madrid et publié par M. Delgado (dMrà/,
1849). Arcade, assis à la droite de Thëodose, tient à la main un sceptre terminé par un pom-
meau recourbé (yiy. 2). Si d'autres monuments plus significatifs venaient à appuyer la con-
jecture que j'émets, on y trouverait une nouvelle confirmation d'un fait d'ailleurs avéré, je
veux dire, de l'influence de certains usages de la cour bysantine sur ceux de l'Occident.
Un Mss. espagnol des plus curieux, conservé au Muséum, et renfermant un
commentaire de l ^pocn/yp^e, met entre les mains de l'apôtre saint Jean les deux crosses que
nous donnons ici comme des spécimens des deux principales formes du bâton devenu insigne
ecclésiastique (/iy. 4). Il est vrai que le Mss. ne remonte qu'à l'année 1109, où il fut
peint dans le monastère de Silos de la vieille Castille, diocèse deBurgos (U. le Catalog. des ad-
ditions delà mût. de Londres, p. 4). Mais nous tenons de MM. les Conservateurs des Mss. du