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Cahier, Charles; Martin, Arthur
Mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature (Band 1,4): Collection de mémoires sur l'orfévrerie ... : 4 — Paris, 1856

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https://doi.org/10.11588/diglit.33563#0213
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CROSSES A SERPENT ET AGNEAU.

^03
Nous voyons de nouveau figurer l'Agneau vainqueur sur une antique crosse en cuivre
(^h/. 64), possédée au Musée de Gluny et provenant de l'abbaye de Clairvaux, mais antérieure,
je pense, à saint Bernard. Ici, derrière l'Agneau, trois monstres occupent ia scène. Le plus grand
tient au cycle , qui n'a pas encore été expliqué, des bêtes qui s'entre-dévorent, sujet familier
au XIB siècle dans les grandes compositions synthétiques. J'y vois l'expression du monde tel
qu'il était avant l'Evangile et tel qu'il est resté en dehors de ses lois, c'est-à-dire l'empire du
mal et de la mort dans la vallée des larmes : cette opinion déjà énoncée est le résultat d'une
étude approfondie des porches de Saint-Trophimc et de Saint-Gilles. La tête d'un second
dragon termine la volute et continue, ce
me semble, la première idée en nous trans-
portant dans le cycle du nouvel âge d'or,
où i habitant des de /a mort dé-
pose devant l'Agneau réparateur des pé-
chés du monde ia férocité née du péché,
et broute l'herbe comme les plus dociles
serviteurs de l'homme. Le royaume de
l'Agneau est le séjour de la paix, aussi
voyez-vous fuir au loin un troisième dra-
gon qui n'a pu soutenir les regards du
vainqueur. Ce dragon, est-il besoin de le nommer? Au fruit fatal
qu il remporte aux enfers vous reconnaissez ses oeuvres.
Bien plus récente, la crosse de métal que j'ai pu copier dans le
trésor de la chapelle royale de Hanovre nous offre, sous les nobles
formes du XHE siècle, un contraste de même nature (/â/. 65). L'A-
gneau que vous voyez est celui du grand holocauste : dans sa lutte
contre 1 enfer, son sang a coulé sur la croix et coule encore dans le
calice eucharistique pour laver les so ures de la terre, â/mic/im
dmes (Apoc., VIÎ, i/j ), et pendant q o son sang coule il regarde
avec amour la croix où il fut d abord répandu. Cette croix est l'arbre
du paradis nouveau qui porte le fruit de vie, et qui sert ici de con-
traste à l arbredu premier paradis où fut suspendu le fruit de mort.
C'est la traduction littérale de ces versdeCommodien (Piâ/. P. P.A/mr.,
t. XXVE) :
Gustato pomi iigno mors intravit in orbem :
Hoc iigno mortis generamur vitæ futuræ.


Fig. 61. (A. M., <Fap. t'or., 1/2 g?-.

L'arbre du péché forme ici la volute et étale son feuillage avec un luxe qui rappelle la descri p-
 
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