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Cahier, Charles; Martin, Arthur
Mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature (Band 3,1): Nouveaux mélanges ... sur le moyen âge : curiosités mysterieuses ; 1 — Paris, 1874

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https://doi.org/10.11588/diglit.33620#0058
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MELANGES D’ARCHÉOLOGIE.

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VII. — SAINT LUC.
(PI. V.)
La disposition générale et les grandes lignes sont ici à peu près les mêmes que dans
la page consacrée à saint Mathieu; tout comme saint Jean sera presque calqué sur
saint Marc, pour le tracé principal.
Le bœuf (ou, pour mieux dire, le veau), animal du sacrifice ancien (Ps. l., 20; etc.),
désigne l’écrivain sacré qui, dans le Nouveau Testament, nous montre Jésus-Christ surtout
comme victime1. D’ailleurs son livre commence par l’apparition de l’ange Gabriel au prêtre
Zacharie, lorsque celui-ci va remplir ses fonctions sacerdotales dans le temple, près
de l’autel des parfums 2. Aussi la peinture de Ratisbonne annonce-t-elle que le veau
désigne l’immolation3. C’est le sens du vers léonin qui occupe les deux bandes extrêmes
de droite et de gauche :

« Luca Lovera similas, quia pontitlcalia tractas. »
Comme pour les autres évangélistes, nous avons encore un des fleuves du paradis terrestre
épanchant sonurne (si urne il y a). C’est l’Euphrate, et l’inscription nous dit qu’il s’applique
à saint Luc. Les quatre petites peintures carrées qui occupent les angles de la page rappellent
la naissance de Notre-Seigneur. Nous avons au sommet, d’abord (à gauche) le greffier,
qui écrit sur son genou l’édit d’Auguste pour enregistrer toute la population de l’empire,
ou celui qui inscrit les noms du recensement ; ce qui devint précisément l’occasion
de constater que l’enfant Jésus appartenait à la race de David, et d’accomplir la prophétie
qui donnait Bethléem comme le lieu de sa naissance. Vis-à-vis, la sainte Vierge est
couchée dans l’étable, et le Fils de Dieu incarné est réchauffé par le souffle de l’àne
et du bœuf. En bas, c’est le chant des anges entendu par les pasteurs, et l’avis qu’on
leur donne de se rendre auprès du nouveau-né. Tout cela s’explique, en outre, par
les textes de l’évangéliste, qui accompagnent ces accessoires (Eue. n, 1-15).
VIII. — SAINT JEAN.
(Page ù3.)
Le disciple que Jésus aimait, paraît ici sous l’aspect d’un vieillard; forme beaucoup
plus usitée chez les Grecs que parmi nous. L’Orient avait conservé plus que les Latins
le souvenir de ce dernier survivant des apôtres, et les deux petites épîtres qui nous
l’estent de lui nous le montrent prenant ce titre de vétéran des temps apostoliques 4.
L’Occident semble avoir été plus frappé du rôle que remplissait saint Jean au
temps de Notre-Seigneur, et nos artistes le représentent volontiers comme le plus jeune

1. Cf. Vitraux de Bourges, pl. VI; texte n° 106 (p. 191,
note 2).
2. Luc. i, 6-25. -
3. Quoique ce prétendu veau ait ici les formes bien

prononcées d’un bison (buffalo, comme on s’exprime
aux États-Unis).
Zi. Joann. epist. h et jii : « Senior Electæ domina?. —
» Senior Gaïo carissimo. »
 
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