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BOUCLIER COMMÉMORATIF D’iLMENDRALEJO (PL. Vif).
deur d’exécution, et fera mieux juger des divers détails de sa toilette; particulière-
ment de la parure accessoire qui couvre le genou. On en pourrait quasi faire, à première
vue, l’analogue du grémial des évêques latins.
Plus tard cette espèce de broderie plaquée remonte
vers la poitrine, surtout dans les ornements byzantins,
et paraît toujours y désigner un personnage de haute
condition b Les chlamydes ici sont toutes rattachées sur
l’épaule droite au moyen d’une espèce de bijou accom-
pagné de passementeries à gland; et, sur la poitrine
des deux jeunes princes, on voit descendre des bro-
deries qui semblent rappeler les courroies on bretelles
passant sur l’épaule pour réunir les deux pièces de la
cuirasse destinées à couvrir le torse par devant et par
derrière.
Vers les extrémités du portique, des gardes se tien-
nent debout : deux à droite et deux à gauche. Tous
sont sans barbe, aussi bien que les princes, et leur
tête est découverte. Leurs cheveux, longs et lisses, sont
coupés horizontalement sur le front; de grands bou-
cliers ovales permettent à peine de distinguer les ar-
mures ou broderies qui recouvrent leurs vêtements.
L’équipement de ces guerriers est partie romain, partie
bas-empire : la lance s’arme d’un fer large et long;
une tunique plus ou moins rembourrée se substitue
à la cuirasse, à moins que les deux plus rapprochés
des colonnes ne portent un corselet imitant les écailles
de poisson ou de serpent. On dirait qu’ils ont en outre
un collier à plusieurs chaînes, insigne qui rappelait
souvent quelque action d’éclat dans la guerre. Mais, à
l’époque qui nous occupe, il était donné généralement
aux officiers supérieurs et aux gardes du corps {pala-
tini, domeslici, protectores).
La coupe des cheveux de ces quatre soldats, si différente des anciennes habitudes
militaires à Rome, pourrait bien indiquer un corps d’élite barbare attaché au service
personnel de l’empereur. Il y aurait d’autant plus lieu de le soupçonner, que, sous ce
prince, nous voyons un Franc (Ricomer) commander les gardes du corps, et que nul
indice bien clair de christianisme 11e s’aperçoit ici dans les armures1 2. Cependant il
se pourrait que les deux gardes placés en arrière eussent sur leurs boucliers une alté-
ration du chrisme constantinien se résolvant en une sorte d’étoile à six ou huit rais 3 •
1. Cf. Caractéristiques des saints dans l’Art populaire,
p. 712 et 717 ; à propos de David et d’Ezéchias, sur les an-
ciennes portes de Saint-Paul à Rome.
2. Voyez les protectores, ou dom,estici, dans la mosaïque
de Saint-Vital à Ravenne {Revue archéologique, vnc année,
1850, p. 352 ; et pl. 145).
3. Cette forme n’est guère adoptée sous le grand Théo
dose par les médailles, mais elle ne devait pas être tout à
fait inusitée alors ; car on n’a pas besoin d’une grande
sagacité pour l’apercevoir dans la Notitia dignitatum, sur
le bouclier des braccati (ou braclüati) juniores en Orient,
ou sur ceux des Britannici, lancearii et armigeri d’Occi-
BOUCLIER COMMÉMORATIF D’iLMENDRALEJO (PL. Vif).
deur d’exécution, et fera mieux juger des divers détails de sa toilette; particulière-
ment de la parure accessoire qui couvre le genou. On en pourrait quasi faire, à première
vue, l’analogue du grémial des évêques latins.
Plus tard cette espèce de broderie plaquée remonte
vers la poitrine, surtout dans les ornements byzantins,
et paraît toujours y désigner un personnage de haute
condition b Les chlamydes ici sont toutes rattachées sur
l’épaule droite au moyen d’une espèce de bijou accom-
pagné de passementeries à gland; et, sur la poitrine
des deux jeunes princes, on voit descendre des bro-
deries qui semblent rappeler les courroies on bretelles
passant sur l’épaule pour réunir les deux pièces de la
cuirasse destinées à couvrir le torse par devant et par
derrière.
Vers les extrémités du portique, des gardes se tien-
nent debout : deux à droite et deux à gauche. Tous
sont sans barbe, aussi bien que les princes, et leur
tête est découverte. Leurs cheveux, longs et lisses, sont
coupés horizontalement sur le front; de grands bou-
cliers ovales permettent à peine de distinguer les ar-
mures ou broderies qui recouvrent leurs vêtements.
L’équipement de ces guerriers est partie romain, partie
bas-empire : la lance s’arme d’un fer large et long;
une tunique plus ou moins rembourrée se substitue
à la cuirasse, à moins que les deux plus rapprochés
des colonnes ne portent un corselet imitant les écailles
de poisson ou de serpent. On dirait qu’ils ont en outre
un collier à plusieurs chaînes, insigne qui rappelait
souvent quelque action d’éclat dans la guerre. Mais, à
l’époque qui nous occupe, il était donné généralement
aux officiers supérieurs et aux gardes du corps {pala-
tini, domeslici, protectores).
La coupe des cheveux de ces quatre soldats, si différente des anciennes habitudes
militaires à Rome, pourrait bien indiquer un corps d’élite barbare attaché au service
personnel de l’empereur. Il y aurait d’autant plus lieu de le soupçonner, que, sous ce
prince, nous voyons un Franc (Ricomer) commander les gardes du corps, et que nul
indice bien clair de christianisme 11e s’aperçoit ici dans les armures1 2. Cependant il
se pourrait que les deux gardes placés en arrière eussent sur leurs boucliers une alté-
ration du chrisme constantinien se résolvant en une sorte d’étoile à six ou huit rais 3 •
1. Cf. Caractéristiques des saints dans l’Art populaire,
p. 712 et 717 ; à propos de David et d’Ezéchias, sur les an-
ciennes portes de Saint-Paul à Rome.
2. Voyez les protectores, ou dom,estici, dans la mosaïque
de Saint-Vital à Ravenne {Revue archéologique, vnc année,
1850, p. 352 ; et pl. 145).
3. Cette forme n’est guère adoptée sous le grand Théo
dose par les médailles, mais elle ne devait pas être tout à
fait inusitée alors ; car on n’a pas besoin d’une grande
sagacité pour l’apercevoir dans la Notitia dignitatum, sur
le bouclier des braccati (ou braclüati) juniores en Orient,
ou sur ceux des Britannici, lancearii et armigeri d’Occi-