Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Cahier, Charles; Martin, Arthur
Mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature (Band 3,2): Nouveaux mélanges ... sur l'moyen âge : ivoires, miniature, émaux — Paris, 1874

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.33621#0019
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
IVOIRES SCULPTÉS (PL. i). H
En face, David siège au milieu de ceux qui l'ont aidé à composer ou à chanter les psau-
mes. Aussi voit-on sur la tête de ses coopérateurs les noms et Asaph
n'est point nommé, quoiqu'il ÿ ait un quatrième personnage ; mais le cadre ne s'y prêtait pas
L'ensemble de ces représentations paraît emprunté au psaume que les Septante ajoutent
hors ligne sous le titre de Tb'oyve d DaAa! (ou écrit par David sur lui-même), et qui devrait
porter le numéro 151, sans compter les coupures et confusions qui diffèrent de la Vulgate,
tout en s'accordant à n'admettre que cent cinquante psaumes proprement dits b Du reste, le
livre de Mélisende, quoique fait pour une princesse latine de Jérusalem, a bien l'air d'être
l'ouvrage d'artistes grecs, du moins pour les miniatures. Le peintre signe me /ecü7,
sur l'une d'elles 3. Quant aux sculptures sur ivoire, je suis au regret de ne pouvoir m'ac-
corder avec les directeurs du .Zbi/AA qui les attribuent à un artiste nommé 77ere&M.s'.
Outre que ce nom, écrit à l'envers et en creux, pourrait bien être postérieur à l'exécution
des sculptures, il me semble ne désigner que l'oiseau dont parle le bestiaire à l'article
.fWca ou h Mais nous y reviendrons à propos de la couverture supérieure qui sera
expliquée après celle-ci.
L'élévation de David convenait assez bien à des rois chrétiens qui prétendaient occuper
son trône Nous allons voir qu'on y avait rattaché des leçons utiles.
Les intervalles laissés par nos médaillons en dedans de la bande extérieure sont garnis
par des luttes violentes qui pourraient embarrasser le spectateur si l'on n'était remis sur la
voie par les inscriptions. Moyennant ce til secourable, on s'aperçoit sans peine qu'il s'agit
du combat des vertus contre les vices.
Ce sujet, traité par Prudence en un poëme aaf Aoc, sous le titre de AycAornae/MC % était une
forme dramatique donnée à l'examen de conscience que nous avons déjà vu mis en scène
par les peintres et sculpteurs du moyen âge h On y en retrouve les traces à diverses époques,
depuis un traité longtemps mis au compte de saint Augustin \ jusqu'à la satire que Rute-
beuf faisait passer sous le nom de AG/A/A t'Aas- co/i/rc As ucr/ms
Cette adjonction aux faits dominants de la vie du saint roi ne permet pas d'attribuer au
sculpteur de nos ivoires un rôle de courtisan. Pour lui, comme pour les SS. Pères, le Roi-
Prophète vaut surtout par les bons exemples : et quand David remercie Dieu de l'avoir fait
guerrier (Ps. XVII, 40 ; CXLIII, I), il s'agit principalement des victoires qu'il a su remporter
sur ses passions par l'aide d'en haut. Dans sa rencontre avec Goliath, par exemple, les
docteurs de l'Eglise voient communément la ligure prophétique (A (%oe) de Notre-Seigneur
terrassant le démon par des armes qu'eût repoussées la prudence humaine 'L

1. Notre Bî&erprecum de Charles le Chauve (Cf. Mélangés...
I" série, t. I, p, 29, sv.) consacrait aussi une miniature aux
quatre coopérateurs du roi-prophète, mais les nommait tous.
Cf. D'Agincourt, Peinture, pi. XLII, n° t.
2. Cf. Lorin. in Psabn., præfat. cap. V, sq.
3. C'est, je crois, ia miniature XXIV, qui représente Notre-
Seigneur sur son trône, avec )a très-sainte Vierge et saint
Jean-Baptiste à ses côtés.
4. Cf. Mélanges, P° série, t. H!, p. 208-211; et 111° série,
t. I, p. !47, sv.;312, sv.;etc.
5. Ce manuscrit passe pour exécuté sous ie roi Foulques
qui succédait à Baudouin II (1131-1142) et laissa ia couronne
à Baudouin III, son His.
6. Cf. Prudent, opp., ed. Arevaio, p. 587, sqq. (t. II); —
Item, ed. Obbar, Proleg., p. xi et xv.
7. Voir ie tome précédent, p. 248, svv.; 271, svv.; etc.

8. Augustin. Opp., t. VI, AppencMæ, p. 219, sqq.
9. Œuvres do Rutebeuf, éd. Jubinal, t. II, p. 56, sw.
10. Augustin, in Ps. CXLIII, 2 (Opp. t. IV, p. 1599,sq.):
& Iste David, sciiicet Christus,....quid fecit? Armaposuit,
quinque lapides tulit... Quinque enim lapides, quinque iibros
Moysi significant.... his armatus,.... processitadversus Go-
iiam superbum, se jactantem, de se præsumentem.... Deinde
iiio percusso atque dejecto, giadium ejus abstuiit; etinde
caput iiii abscidit. Et hoc fecit noster David, dejecit diabo-
lum de suis ; etc. v
Peu importent ies singuiières altérations de ce texte, dont
ia négligence est censée couverte par la préface du grave
Mabilion. J'ai déjà fait voir plus d'une fois, à propos des Vt-
treuur de Bourges, que divers passages de saint Augustin se
pouvaient puiser sûrement dans ses premiers copistes (saint
Prosper, Bède, etc.), au lieu des manuscrits bien plus mo-
 
Annotationen