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Cahier, Charles; Martin, Arthur
Mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature (Band 3,2): Nouveaux mélanges ... sur l'moyen âge : ivoires, miniature, émaux — Paris, 1874

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https://doi.org/10.11588/diglit.33621#0082
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MÉLANGES D'ARCHÉOLOGIE.

charistie à l'origine du sacrement, soit te sang qui couvrait tes membres de Notre-Seigneur
torsque son corps fut lavé pour être mis au tombeau. On prétendait même que, pour compléter
le souvenir de la passion, Joseph avait apporté en même temps la lance de saint Longin,
qui avait percé le côté de Jésus-Christ sur ta croix.
Là se présente un souvenir de quelque initiation bardique antérieure peut-être au Chris-
tianisme. Il semble que, pour introduire un récipiendaire dans la corporation, on avait des
cérémonies où se portait une lance sanglante et un plat mystérieux*. Mais je laisse aux
amateurs du druidisme le soin de constater ou d'expliquer tout cela. Il ne manquera jamais
de commentaires à ce sujet et j'en cède volontiers ma part; car il semble que nous en ayons
assez déjà, sans qu'on soit arrivé à des résultats bien effectifs. Ce qui nous importe uni-
quement pour ce que j'en ai à dire, c'est que le Graal des Celtes chrétiens passait pour
avoir des vertus merveilleuses. Il nourrissait son monde, sans jamais s'épuiser; et guéris-
sait toute espèce de blessures. En conséquence, pour être gardien d'un trésor si privilégié,
il fallait des qualités tout-à-fait exceptionnelles. On avait donc imaginé une chevalerie
aa? Aoe. On les appelait /e/Mp&'/os', parce qu'ils devaient garder le temple où le Graal était à
l'abri de tout œil profane. Ce nom et le vase sacré qui était censé commis à leurs soins, a
donné lieu de croire que les poètes du Parcival et du Titurel voulaient glorifier l'ordre du
Temple ; lequel d'ailleurs, en l'honneur de saint Jean l'Évangéliste, son patron, portait un
vase sacré dans ses armoiries". Ce vase était ordinairement fermé comme nos ciboires, quoi-
que le saint apôtre fût presque toujours représenté avec un calice ou simple coupe L Voilà
encore un aperçu au sujet duquel je ne prétends rompre aucune lance.
X. — PEIGNES ORNEMENTÉS.

Commençons ce nouveau sujet par un petit bas-relief qui se relie à la rigueur avec la
pique de saint Longin (p. 67), dont il a été dit quelques mots il n'y a qu'un instant. On pour-
rait d'abord se demander d'où vient qu'un meuble de toilette se trouve orné de sujets em-
pruntés à l'Évangile. C'est que les sacristies en conservaient, principalement à l'usage des
évêques, pour que l'on pût paraître à l'office dans un état parfaitement convenable. Aussi
Durand de Mende, qui fait du symbolisme tant qu'il peut à une époque déjà fort avancée,
ne manque pas de nous apprendre que les dents du peigne signifient la discrétion L Je me
range en ces sortes de choses à l'avis du cardinal Bona qui dit qu'en observances indiquées
pour une utilité quotidienne, le symbolisme vient après coup; et ne doit pas être repoussé

1. Ajoutez-yla coupe do Djomschid ou de Bacchus (soit
Indien, soit Grec), d'Hercule encore si vous le -voulez, voire
même la pierre de la kaaba (ce n'est pas moi qui lui donne
place dans ces mystagogies) ; et pardonnez A ceux que tant
de science écœure au lieu de les attirer.
2. Cf. Caractéristiquesdes SS., p. 169,172 etsv.; 619, etc.
Cela les distinguait des chevaliers de'Rhodes ou de Malte qui
étaient sous le patronage de saint Jean-Baptiste.
3. Les deux emblèmes se voient, à la main et sur les vê-
tements de l'apôtre, dans une peinture publiée par le Caien-
dar o/iAeangiican CAurcA, p. 13S.
4. Cf. AV. Pugin, GiosMry opecciesMsiicai ornameni and
costume, ed. B. Smith; v. Combs.
On aurait bien pu y citer en toutes lettres le commenta-

teur piémontais (R. Sala) du cardinal Bona (Rer. iiiMryicar.,
t. H, p. 312); mais surtout lePowM/icnt romain (De consecra-
tione electi in episcopum). Après Ponction de la tête et des
mains reçue par le nouvel évêque, celui-ci est ramené ad
capeiinnî swam par les prélats assistants ; et là, a on lui essuie
la tète avec de la mie de pain pour enlever Ponction)), puis
on nettoie et on lisse sa chevelure avec w: peigne; etc.
J'aperçois dans mes notes qu'il a dû être publié vers 1861)
un mémoire sur les peignes MiMcgigaes, par M. Bretagne;
mais j'ignore en quel endroit et dans quel recueil. D'ailleurs
il se peut bien que l'on me trouve déjà un peu prolixe sur
ce sujet, et chacun ne doit pas prétendre tout dire pour
rendrc les autres inutiles. Qu'il me soit donc permis de ne
pas épuiser absolument la matière.
 
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