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MÉLANGES D'ARCHÉOLOGIE.
monuments. Somme toute, la différence entre lui et moi consiste particulièrement dans
l'interprétation; et je ne vois pas pourquoi je me dessaisirais delà mienne donnéedès 1851,
par les Nulle difficulté au sujet de la couronne céleste et des anges
qui lui font cortège, du soleil et de la lune, de la sainte Vierge et de saint Jean, du serpent
monstrueux qui se tord au pied de la Croix et de l'Égdise qui triomphe en recevant dans
son calice le sang' de l'alliance nouvelle. Mais je demeure en désaccord avec M. de Bastard
dès qu'il s'agit des autres Rgures. Pour moi, le tombeau qui s'ouvre n'est pas nécessaire-
ment celui de notre premier père. On voit ailleurs divers sépulcres qui rendent leur proie
en cet instant, et l'Évangile y suffit sans plus de symbolisme (Mattb. XXVil, 51-53). Ce
n'est pas qu'Adam ne se rencontre jamais en pareille occurrence; et je ne le nierai point,
moi qui en ai donné plusieurs exemples à propos des vitraux de Bourges", mais son tombeau
est ordinairement placé au pied même de la Croix.
Je maintiens surtout mon dire au sujet de la personnification qui fait face à l'Égiise sur
la gauclie du crucifix. Il ne me semble point qu'elle soit assise d'abord, ce qui ne ferait
rien à l'affaire; puis, ce qu'elle tient me semble être un bouclier plutôt qu'un globe. Son
sexe et son âge sortent bien un peu de la pragmatique observée au moyen âge, mais l'a?:-
de Dieu nous est montré par l'art chrétien antérieur, soit dans les monuments,
soit dans la poésie ecclésiastique, comme je l'ai fait voir en son temps Il est constaté,
1. T. H, p. Si, sv.; et 36, sv. Cod.pseMdo-epiprapA.V. 7'., P. 60, 73.— Chronique de Miche)
2. Particulièrement à l'occasion de l'Æ^Mtüe IV, et du cycle le Grand, traduite par V. Langlois, p. 27, sv.
des deux Adams, au chapitre du Samaritain. Cf. Fabric. 3. J'aurais pu ajouterque saint Grégoire le Grand ditbien
MÉLANGES D'ARCHÉOLOGIE.
monuments. Somme toute, la différence entre lui et moi consiste particulièrement dans
l'interprétation; et je ne vois pas pourquoi je me dessaisirais delà mienne donnéedès 1851,
par les Nulle difficulté au sujet de la couronne céleste et des anges
qui lui font cortège, du soleil et de la lune, de la sainte Vierge et de saint Jean, du serpent
monstrueux qui se tord au pied de la Croix et de l'Égdise qui triomphe en recevant dans
son calice le sang' de l'alliance nouvelle. Mais je demeure en désaccord avec M. de Bastard
dès qu'il s'agit des autres Rgures. Pour moi, le tombeau qui s'ouvre n'est pas nécessaire-
ment celui de notre premier père. On voit ailleurs divers sépulcres qui rendent leur proie
en cet instant, et l'Évangile y suffit sans plus de symbolisme (Mattb. XXVil, 51-53). Ce
n'est pas qu'Adam ne se rencontre jamais en pareille occurrence; et je ne le nierai point,
moi qui en ai donné plusieurs exemples à propos des vitraux de Bourges", mais son tombeau
est ordinairement placé au pied même de la Croix.
Je maintiens surtout mon dire au sujet de la personnification qui fait face à l'Égiise sur
la gauclie du crucifix. Il ne me semble point qu'elle soit assise d'abord, ce qui ne ferait
rien à l'affaire; puis, ce qu'elle tient me semble être un bouclier plutôt qu'un globe. Son
sexe et son âge sortent bien un peu de la pragmatique observée au moyen âge, mais l'a?:-
de Dieu nous est montré par l'art chrétien antérieur, soit dans les monuments,
soit dans la poésie ecclésiastique, comme je l'ai fait voir en son temps Il est constaté,
1. T. H, p. Si, sv.; et 36, sv. Cod.pseMdo-epiprapA.V. 7'., P. 60, 73.— Chronique de Miche)
2. Particulièrement à l'occasion de l'Æ^Mtüe IV, et du cycle le Grand, traduite par V. Langlois, p. 27, sv.
des deux Adams, au chapitre du Samaritain. Cf. Fabric. 3. J'aurais pu ajouterque saint Grégoire le Grand ditbien