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ORNEMENT EPISCOPAL D'EICHSTÆDT

Sur les trois reliquaires 'de Maestricht qui figuraient dans notre dernier chapitre (p. 174,
svv.), on a pu remarquer que saint Servais et ses deux successeurs portaient le qui
est aujourd'hui presque réservé aux archevêques. Nous n'en avons pas fait l'observation
alors, parce que d'autres sujets se présentaient à l'esprit dans l'ordre d'idées qui devaient
attirer l'attention du lecteur. Revenons-y pourtant; et faisons savoir à qui l'ignorerait, que
le siège liégeois n'a jamais été archiépiscopal. Or, ce que nous avons vu sur les
épaules de trois prédécesseurs des évêques de Liège, ne se porte plus habituellement parmi
ceux qui continuent la succession de saint Servais. Il y a cependant quelque chose qui
s'en rapproche et que l'église de Liège connaît fort bien, au moins implicitement. Je dis à
dessein que cette connaissance y existe, mais en un état latent, parce que j'en ai eu la preuve
il y a une trentaine d'années. Je passais précisément par cette ville durant l'octave de
saint Lambert (dans la seconde moitié du mois de septembre) et le buste du saint était
exposé à la vénération publique. Un chanoine avait la bonté de me montrer le trésor, et
j'en profitai pour lui demander ce que signifiait une espèce de pèlerine quasi crénelée
que portait ce buste du xv° siècle. Il me fut répondu que saint Lambert ne se représentait
point sans cela. — Mais pourquoi le représente-t-on ainsi ? — Parce que sans cela ce ne
serait pas saint Lambert. J'eus beau retourner ma question avec toute l'habileté que
pouvait m'inspirer le désir de rassembler un peu sérieusement les caractéristiques popu-
laires des saints, je n'arrivai pas à plus grand éclaircissement; quoique une origine assez
antique déjà soit assignée à cet ornement des évêques de Liège par le P. Macedo, dès le
xvn" siècle b
Ce me fut donc une certaine joie lorsque je vis le P. A. Martin arriver de Bavière avec
plusieurs échantillons de cet ornement épiscopal qu'il avait rassemblés à Eischstædt, tant en
nature qu'en peinture. Non-seulement on y a conservé plusieurs exemplaires de ce vête-
ment, mais dans un manuscrit Aoc, le plus grand nombre des évêques locaux a été repré-
senté tour à tour avec les insignes propres à son siège. Comme la mode ne laisse pas de
trouver sa part dans les affaires ecclésiastiques, le ^072?2'/Fe%/ de cette ville montre les évêques
variant peu à peu la forme de leur à partir de la fin du xi° siècle pour le moins
jusqu'au xvfb
Là aussi, comme à Liège, on commence par le qui, de concession spéciale ou de
coutume honorifique, peut être porté par un simple évêque, sous le bon plaisir du souverain
pontife dans la discipline actuelle de l'Église latine. A la longue ce devient un
A?u?2éfa/plus ou moins semblable à celui que voilà (p. 184). Il est brodé presque entièrement

1. Diri twteiares orMscMsHaHÎ (Uiyssipone, 1687), p. 444.
2. Peut-être le manuscrit original, avec ses miniatures,
descend-it encore plus bas. Je ne puis en parler que d'après
les calques de mon ancien collaborateur, qui ne dépassent

pas le xvi° siècle. C'est déjà une série fort curieuse pour la
collection de costumes ecclésiastiques (évêques, chanoines)
et pour les officiers de l'évêque (pages, etc.), ou pour les
meubles d'autel et les cérémonies qui varient avec le temps.
 
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