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Cahier, Charles; Martin, Arthur
Mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature (Band 3,2): Nouveaux mélanges ... sur l'moyen âge : ivoires, miniature, émaux — Paris, 1874

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https://doi.org/10.11588/diglit.33621#0156
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MÉLANGES D'ARCHÉOLOGIE.

La très-sainte Vierg'e, au milieu des disciples, voit s'élever son divin Fils dans les airs,
et une céAsVr s'étend vers lui comme pour lui faire franchir l'espace. Cette inven-
tion n'est pas rare dans les peintures du ix° siècle et se retrouve même jusqu'au xi°. On
a pu la remarquer précédemment dans une miniature de Munich où saint Jean l'évan-
géliste est caractérisé de la sorte, comme pour expliquer la signification de son aigle
(Nqpra, pl. vi); et j'en pourrais citer d'autres exemples d'après des ciselures exécutées vers
cette époque.
Les deux anges semblent former cortège à Notre-Seigneur, mais si l'on consulte le pre-
mier chapitre des Ac^ ^ qui sert d'épître à la messe de l'Ascension, on voit que
c'est un second moment du même fait.
Tandis que les spectateurs portent les yeux vers le Ciel où leur Maître vient de se dérober
àleurs regards, deux esprits célestes, en forme d'hommes vêtus de blanc, s'approchent d'eux
et leur disent : « Que faites-vous à regarder en haut ? Ce Jésus qui vient de vous quitter ne
reviendra que pour juger le monde. H
L'attitude ou les gestes des spectateurs terrestres annoncent éblouissement, surprise ou
admiration vague; mais Notre-Dame, au centre delà troupe des Apôtres, est peinte avec
un geste tout particulièrement propre à navrer le cœur. On voit que cette Æère atù?22fad/r
était prête à tout, et qu'il ne pouvait plus y avoir
d'étonnement pour une si grande âme déjà tant
éprouvée (N^pr#, p. 29-33; et 44-47).
Quant aux anges, presque toujours dans ce
vieux manuscrit latin ils sont armés de la croix;
tandis que l'art grec les caractérise volontiers
par une bannière ou une baguette comme un
héraut séculier.
Passons maintenant à la vie des saints, et
sans tenir précisément compte de la place qu'ils
occupent dans le calendrier, rangeons-les selon
l'ordre que l'Église leur attribue communé-
ment d'après le rang de leur vocation. Saint
Jean-Baptiste que nous nommons toujours le
premier après les anges dans les formules liturgiques, est le sujet (au
moins éloigné) de deux miniatures (p. 133) dans le sacramentaire de
Metz.
A vrai dire nous n'y verrons que son père et sa mère, parce qu'il
s'agit de sa naissance (23 juin). Pour la vigile même de cette fête si
populaire, on a orné l'oraison d'un P qui représente l'évangile du jour
tout en s'adaptant à la collecte*. Nous apercevons une arcade dans
le temple de Jérusalem. La porte en est ouverte et laisse voir des fer-
rures qui sont probablement censées se rattacher aux gonds.
Une petite balustrade imite peut-être notre table de communion, à moins que ce ne soit
un autel orné d'arcatures. Zacharie, prêtre de l'ordre lévitique, tient en main quelque chose


I. Le texte est : a Præsta, quæsumus, ommpotens Deus,
ut familia tua per viam-satutis incedat, et beati Joannis præ-

cursoris hortamenta sectando, ad eum quem prædixitsecura
perveuiat; etc.)'
 
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