LETTRES HISTORIÉES, SAINTS. 133
d'indistinct ici, mais que je soupçonne être un encensoir; à moins qu'on n'ait voulu peindre
une bande qui serait censée contenir l'objection du saint homme.
La couronne suspendue à la voûte annonce que nous voyons un sanctuaire; et peut
remettre en mémoire Théophile prosterné devant l'autel (ci-dessus, p. 116). C'est ce que
raconte l'évangile de saint Jean (1, 5-21) : Le vieillard vient d'entrer dans le temple pour
répandre l'encens sur l'autel des parfums, et Lange Gabriel se montre à lui. Sur la promesse
d'un fils à son âge, le saint homme se prend à douter que la vision est fausse, et c'est alors
qu'il devient muet, pour ne s'être pas rendu à la parole d'un envoyé d'en haut. Pendant
ce dialogue, le peuple attend au dehors et s'étonne d'un délai qui n'avait pas lieu ordinai-
rement dans les cérémonies de ce genre. Aussi, voit-on à droite hommes et femmes faisant
des gestes de surprise ou se questionnant les uns les autres pour savoir ce qui peut occa-
sionner tant de lenteur dans le service divin, surtout de la part d'un homme expérimenté.
L'AM/ozrr suivante est renfermée
dans l'initiale de la collecte du 24 :
a Deus qui præsentem diem hono-
rabilem nobis in beati Joannis nati-
vitate fecisti, etc. H Là, comme pour
le jeudi saint, nous avons plusieurs
scènes superposées. Au sommet,
c'est sainte Elisabeth dans son lit,
avec un air d'épuisement. Des ma-
trones viennent la féliciter d'une
heureuse délivrance, s'enquérir de
ce qu'elle éprouve et mettre leur
expérience à son service. L'absence
de l'enfant n'oblige pas de supposer
que sa naissance soit encore atten-
due. Parmi de si petits personnages
on se trouvait conduit à le repré-
senter gros comme une épingle;
autant valait faire conclure sa venue par le seul exposé des faits. Pendant que la mère
se remet de sa fatigue et. reçoit la visite de ses voisines, le nouveau-né peut être
aux mains des femmes de service qui le rapporteront après l'avoir baigné, chauffé, em-
maillotté *.
Au bas de la lettre, on voit le père assis et consulté par ses voisins qui lui demandent quel
nom recevra son fils (Luc. I, 57-63). La mère s'était déjà prononcée pour qu'il fût appelé
Jean, quoiqu'on lui dît que c'était un nom inusité dans la famille. C'était pourtant bien ce
qu'avait ordonné l'archange en annonçant la naissance de cet enfant merveilleux (Luc.
I, 13, sq.); mais le père, demeuré muet depuis sa vision , semblait avoir droit d'être consulté
sur cette fantaisie apparente de sa femme. On vient donc trouver Zacharie, et les gestes un
peu violents de ceux qui l'abordent montrent qu'on s'efforce de lui faire comprendre la
I. J'explique ainsi l'intention du peintre, parce que l'objet tant reçut son nom. L'MstoM-e inférieure a sûrement cet
de cette fête est ia naissance du précurseur. H ne serait pour- objet; et dans le christianisme, naissance et baptême ont
tant pas absurde, ce semble, d'imaginer que toutes les pein- coutume d'être beaucoup plus rapprochés, que ne l'étaient
turcs réunies dans cette lettre se rapportent au jour où l'en- chez les Juifs la venue au monde et la circoncision.
d'indistinct ici, mais que je soupçonne être un encensoir; à moins qu'on n'ait voulu peindre
une bande qui serait censée contenir l'objection du saint homme.
La couronne suspendue à la voûte annonce que nous voyons un sanctuaire; et peut
remettre en mémoire Théophile prosterné devant l'autel (ci-dessus, p. 116). C'est ce que
raconte l'évangile de saint Jean (1, 5-21) : Le vieillard vient d'entrer dans le temple pour
répandre l'encens sur l'autel des parfums, et Lange Gabriel se montre à lui. Sur la promesse
d'un fils à son âge, le saint homme se prend à douter que la vision est fausse, et c'est alors
qu'il devient muet, pour ne s'être pas rendu à la parole d'un envoyé d'en haut. Pendant
ce dialogue, le peuple attend au dehors et s'étonne d'un délai qui n'avait pas lieu ordinai-
rement dans les cérémonies de ce genre. Aussi, voit-on à droite hommes et femmes faisant
des gestes de surprise ou se questionnant les uns les autres pour savoir ce qui peut occa-
sionner tant de lenteur dans le service divin, surtout de la part d'un homme expérimenté.
L'AM/ozrr suivante est renfermée
dans l'initiale de la collecte du 24 :
a Deus qui præsentem diem hono-
rabilem nobis in beati Joannis nati-
vitate fecisti, etc. H Là, comme pour
le jeudi saint, nous avons plusieurs
scènes superposées. Au sommet,
c'est sainte Elisabeth dans son lit,
avec un air d'épuisement. Des ma-
trones viennent la féliciter d'une
heureuse délivrance, s'enquérir de
ce qu'elle éprouve et mettre leur
expérience à son service. L'absence
de l'enfant n'oblige pas de supposer
que sa naissance soit encore atten-
due. Parmi de si petits personnages
on se trouvait conduit à le repré-
senter gros comme une épingle;
autant valait faire conclure sa venue par le seul exposé des faits. Pendant que la mère
se remet de sa fatigue et. reçoit la visite de ses voisines, le nouveau-né peut être
aux mains des femmes de service qui le rapporteront après l'avoir baigné, chauffé, em-
maillotté *.
Au bas de la lettre, on voit le père assis et consulté par ses voisins qui lui demandent quel
nom recevra son fils (Luc. I, 57-63). La mère s'était déjà prononcée pour qu'il fût appelé
Jean, quoiqu'on lui dît que c'était un nom inusité dans la famille. C'était pourtant bien ce
qu'avait ordonné l'archange en annonçant la naissance de cet enfant merveilleux (Luc.
I, 13, sq.); mais le père, demeuré muet depuis sa vision , semblait avoir droit d'être consulté
sur cette fantaisie apparente de sa femme. On vient donc trouver Zacharie, et les gestes un
peu violents de ceux qui l'abordent montrent qu'on s'efforce de lui faire comprendre la
I. J'explique ainsi l'intention du peintre, parce que l'objet tant reçut son nom. L'MstoM-e inférieure a sûrement cet
de cette fête est ia naissance du précurseur. H ne serait pour- objet; et dans le christianisme, naissance et baptême ont
tant pas absurde, ce semble, d'imaginer que toutes les pein- coutume d'être beaucoup plus rapprochés, que ne l'étaient
turcs réunies dans cette lettre se rapportent au jour où l'en- chez les Juifs la venue au monde et la circoncision.