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https://doi.org/10.11588/diglit.33621#0199
RELIQUAIRES DE MAESTHICHT.
175
évêque de Maestricht, mais vingd-troisième ou ving't-quatrième dans la série des pontifes
dont la chaire primitive date de Tong-res ' comme vraie base historique (sauf débats alambi-
qués où le fondement absolu persiste, en dépit des controverses accessoires soulevées par
le patriotisme tudesque).
Si, comme le dit M. Schaepkens, la grande châsse de saint Servais^ fut exécutée en 1102,
les orfèvres du pays étaient certainement fort habiles, mais ne suivaient pas du tout la route
indiquée par les émaux qui nous occupaient tout à l'beure(p. 152-173).
Saint Gondulphe (p. 174) tient en main le livre que Ton donne ordinairement aux évêques
comme prédicateurs de droit, et son g-este semble dire qu'il enseigne encore. C'est aussi à
quoi se rapporte probablement le sujet du carré inférieur. Entre quatre ang-es, sont tracées les
personnifications ailées de quatre vertus. La Foi parait avoir à sa g-auche le wrmwm destiné
à contenir les livres de l'Écriture-Sainteb L'Espérance porte une branche, comme promesse
du fruit des bonnes œuvres; et présente le disque marqué d'une croix qui annonce la rému-
nération éternelle. La Cbarité tient le pain et la boisson, signe des aumônes distribuées
pour l'amour de Dieu.
Après ces trois vertus théolog-ales, pour compléter le quatre-feuilles, on a représenté la
Justice avec son attribut ordinaire de la balance. Au centre se voit la Vérité qui est armée
du casque, de l'écu et du g-laive. Faut-il y reconnaître quelque allusion aux textes de saint
Paul (Eph. VI, 13-17. — Hebr. IV, 12; etc.) et autres qui parlent de l'armure chrétienne,
ou de la parole de Dieu terrassant les âmes ? Serait-ce pourtant un souvenir de la parole du
psaume (XC, 5) : u Sa vérité vous couvrira de son écu ? H Ailleurs (Sap. V, 20) on nous montre
Dieu prenant pour casque la Justice et pour bouclier impénétrable l'Equité; ou bien (Psaume
LXXXIV, 12) : « C'est la Vérité qui surgit de la terre, c'est-à-dire l'Incarnation qui multiplie
les vertus dans le g-enre humain. H II est sûr que la théologie n'a pas coutume de mettre la
vérité au nombre des vertus, à moins qu'on ne veuille entendre par là une certaine droi-
ture de volonté qui doit diriger l'homme en tout pour ne lui permettre que des choix con-
formes à la volonté divine. Ce serait alors ce qui mériterait mieux d'être nommé dùcer/ir-
cypWAv. En somme, je ne réussis pas à me fixer là-dessus; et ne serais pas éloig-né
d'y apercevoir saint Michel qui le premier poussa le cri de ralliement pour toutes les luttes
où l'honneur divin est menacé dans la conscience : (Jim Dcny 1
Les personnifications des vertus sont fort usitées dans l'art chrétien dès l'époque carlo-
ving'ienne^et. durent long-temps. Je ne sais si je me laisserai conduire quelque jour à trai-
1. Tongres, Maestricht et Liège n'ont réellement qu'une
série continue d'évêques, déplacés quant au siège, mais se
succédant tous historiquement ma lgré la double mutation de
cathédrales. Le déplacement des prélats après la destruction
de Tongres (du Limbourg), puis encore vers le temps do
saint Hubert qui serait devenu pour cela patron de Liège,
peut prêter à discussions chronologiques plus ou moins dé-
licates; elle est certaine en somme, et l'on a pu en remar-
quer la constatation officielle déclarée par les Liégeois dans
un reliquaire encore conservé à Tongres. Voir ci-dessus,
t. 1, pl. vm, et p. 91, sv. On peut consulter d'ailleurs l'ou-
vrage de M. Fr. Hock et du trésorier M. Wiliemscn : Dt'e
MiMeMferHcften K'tmsf-Mnd ÆeKgwMHseMtze zu Mhesfn'c/a
(18-2).
2. Cette châsse a failli être gravée assez en grand et avec
détails nombreux, par mon ancien collaborateur. Malheureu-
sement il laissa rouiller la première planche de son travail,
et renonça plus tard à continuer ce qui avait débuté si ma-
lencontreusement. Aussi ne donnerai-je que trois morceaux
du trésor de Macstricht. Ils suffiront absolument pour mon-
trer que la châsse do Huy est de toute autre officine.
3. 11 en a déjà été dit un mot dans ce même volume à
propos de la planche V où l'on voyait un peu plus claire-
ment les rouleaux rangés dans ce coffre cylindrique. Cf.
p. 87, sv. Ici la petite dimension et les difficultés de l'ëmail-
lerie n'auront permis qu'une indication vague. Je ne suis
donc pas très-sùr de l'interprétation proposée, bien qu'elle
me paraisse au moins probable.
4. On en citerait bien des cas, s'il s'agissait de condenscr
les preuves; et le manuscrit du Niedermünster de Ratisbonne
nous en a déjà donné quelques exemples (ci-dessus, 1.1, p.23).
Indiquons, si l'on veut, une page reproduite par Eckart (De
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évêque de Maestricht, mais vingd-troisième ou ving't-quatrième dans la série des pontifes
dont la chaire primitive date de Tong-res ' comme vraie base historique (sauf débats alambi-
qués où le fondement absolu persiste, en dépit des controverses accessoires soulevées par
le patriotisme tudesque).
Si, comme le dit M. Schaepkens, la grande châsse de saint Servais^ fut exécutée en 1102,
les orfèvres du pays étaient certainement fort habiles, mais ne suivaient pas du tout la route
indiquée par les émaux qui nous occupaient tout à l'beure(p. 152-173).
Saint Gondulphe (p. 174) tient en main le livre que Ton donne ordinairement aux évêques
comme prédicateurs de droit, et son g-este semble dire qu'il enseigne encore. C'est aussi à
quoi se rapporte probablement le sujet du carré inférieur. Entre quatre ang-es, sont tracées les
personnifications ailées de quatre vertus. La Foi parait avoir à sa g-auche le wrmwm destiné
à contenir les livres de l'Écriture-Sainteb L'Espérance porte une branche, comme promesse
du fruit des bonnes œuvres; et présente le disque marqué d'une croix qui annonce la rému-
nération éternelle. La Cbarité tient le pain et la boisson, signe des aumônes distribuées
pour l'amour de Dieu.
Après ces trois vertus théolog-ales, pour compléter le quatre-feuilles, on a représenté la
Justice avec son attribut ordinaire de la balance. Au centre se voit la Vérité qui est armée
du casque, de l'écu et du g-laive. Faut-il y reconnaître quelque allusion aux textes de saint
Paul (Eph. VI, 13-17. — Hebr. IV, 12; etc.) et autres qui parlent de l'armure chrétienne,
ou de la parole de Dieu terrassant les âmes ? Serait-ce pourtant un souvenir de la parole du
psaume (XC, 5) : u Sa vérité vous couvrira de son écu ? H Ailleurs (Sap. V, 20) on nous montre
Dieu prenant pour casque la Justice et pour bouclier impénétrable l'Equité; ou bien (Psaume
LXXXIV, 12) : « C'est la Vérité qui surgit de la terre, c'est-à-dire l'Incarnation qui multiplie
les vertus dans le g-enre humain. H II est sûr que la théologie n'a pas coutume de mettre la
vérité au nombre des vertus, à moins qu'on ne veuille entendre par là une certaine droi-
ture de volonté qui doit diriger l'homme en tout pour ne lui permettre que des choix con-
formes à la volonté divine. Ce serait alors ce qui mériterait mieux d'être nommé dùcer/ir-
cypWAv. En somme, je ne réussis pas à me fixer là-dessus; et ne serais pas éloig-né
d'y apercevoir saint Michel qui le premier poussa le cri de ralliement pour toutes les luttes
où l'honneur divin est menacé dans la conscience : (Jim Dcny 1
Les personnifications des vertus sont fort usitées dans l'art chrétien dès l'époque carlo-
ving'ienne^et. durent long-temps. Je ne sais si je me laisserai conduire quelque jour à trai-
1. Tongres, Maestricht et Liège n'ont réellement qu'une
série continue d'évêques, déplacés quant au siège, mais se
succédant tous historiquement ma lgré la double mutation de
cathédrales. Le déplacement des prélats après la destruction
de Tongres (du Limbourg), puis encore vers le temps do
saint Hubert qui serait devenu pour cela patron de Liège,
peut prêter à discussions chronologiques plus ou moins dé-
licates; elle est certaine en somme, et l'on a pu en remar-
quer la constatation officielle déclarée par les Liégeois dans
un reliquaire encore conservé à Tongres. Voir ci-dessus,
t. 1, pl. vm, et p. 91, sv. On peut consulter d'ailleurs l'ou-
vrage de M. Fr. Hock et du trésorier M. Wiliemscn : Dt'e
MiMeMferHcften K'tmsf-Mnd ÆeKgwMHseMtze zu Mhesfn'c/a
(18-2).
2. Cette châsse a failli être gravée assez en grand et avec
détails nombreux, par mon ancien collaborateur. Malheureu-
sement il laissa rouiller la première planche de son travail,
et renonça plus tard à continuer ce qui avait débuté si ma-
lencontreusement. Aussi ne donnerai-je que trois morceaux
du trésor de Macstricht. Ils suffiront absolument pour mon-
trer que la châsse do Huy est de toute autre officine.
3. 11 en a déjà été dit un mot dans ce même volume à
propos de la planche V où l'on voyait un peu plus claire-
ment les rouleaux rangés dans ce coffre cylindrique. Cf.
p. 87, sv. Ici la petite dimension et les difficultés de l'ëmail-
lerie n'auront permis qu'une indication vague. Je ne suis
donc pas très-sùr de l'interprétation proposée, bien qu'elle
me paraisse au moins probable.
4. On en citerait bien des cas, s'il s'agissait de condenscr
les preuves; et le manuscrit du Niedermünster de Ratisbonne
nous en a déjà donné quelques exemples (ci-dessus, 1.1, p.23).
Indiquons, si l'on veut, une page reproduite par Eckart (De