QUELQUES BAS-RELIEFS '
DU PORTAIL DE LA SAINTE VIERGE A NOTRE-DAME DE PAUL
(PLANCHES VH ET VHlh
Comme bien d'autres gravures, ees deux planches avaient été préparées par le P. Arth.
Martin dès le temps où se publiait la première série de nos ÆéA/Myr.s-,- et d'autres travaux ont
pris la place qu'eUes devaient occuper dans le plan primitif, qui demeurait toujours peu
fixé sous la direction d'un esprit si mobile. 11 avait fort bien compris que notre dessein
général exigeait une préparation assez large pour n'être jamais arrêté par l'attente des ma-
tériaux nécessaires à une publication suivie, et nous ne commencions pas (en décembre 1847)
sans voir la route bien assurée devant nous; mais le choix définitif attendait une certaine
opportunité, fantaisie même, ou complaisance pour quelque collaborateur. Aussi plus d'un
monument dont la reproduction accompagnait notre pro^rcù^de 1847, n'a-t-il enfin ren-
contré son emploi que dans la série actuelle; et des mémoires ainsi ajournés sont demeurés
en portefeuille jusqu'à éclosion attendue quinze ou vingt ans. Si l'empressement de prendre
date a pu en souffrir, on n'y perd que peu de chose quand il s'agit de travaux qui gagnent
à être mûris ; où d'ailleurs la concurrence est peu redoutable, vu la rareté des études ecclé-
siastiques en fait d'archéologie (si le mot d'arcAéo/oyà? peut vraiment s'appliquer à l'inter-
prétation du xm° siècle).
Cette fois, nous avons pourtant été prévenus, du moins en partie. La curiosité sagace du
regrettable A. Duchalais, quoique sollicitée par bien des problèmes divers, fut attirée sur
plusieurs parties de notre portail; et il y consacra une notice fort intéressante^ où certaines
conclusions peuvent passer pour mises à l'abri d'attaque sérieuse. Il constate très-suffisam-
ment, par exemple, que la statuaire de nos cathédrales ^ fait souvent reconnaître un saint ou
une sainte entre ses similaires (évêques, diacres, guerriers, vierges, matrones, etc.) par le
soubassement qui rappelle la lutte du personnage contre les tyrans, bourreaux, etc.; ou le
fait saillant de sa glorification dans le souvenir des chrétiens (tombe illustrée par des pro-
diges, circonstances de la mort, etc.). Par ce moyen, il établit pour les statues alors détruites
un indice de restitution qui aurait pu être pris en considération plus sérieuse dans les tra-
vaux exécutés depuis lors.
1. Le petit mémoire de M. Duchalais, que je vais citer, se
servait de cette expression; et pourtant il n'établissait son
projet d'explication que sur une partie des sculptures de
notre portail, où l'on peut bien dire qu'il s'agit ordinaire-
ment de haut-relief. Je puis d'autant plus employer la même
expression, et je prétends insister sur dix petits tableaux
carrés où le sculpteur ne fouillait que très-légèrement la
pierre.
2. Mémoires... des antiquaires de France, t. XVI.
3. On peut en dire parfois autant des vitraux anciens qui
n'ont pas l'espace nécessaire pour développer une légende
dans tous ses accessoires. Cf. Caractéristiques des SS., p. 733.
DU PORTAIL DE LA SAINTE VIERGE A NOTRE-DAME DE PAUL
(PLANCHES VH ET VHlh
Comme bien d'autres gravures, ees deux planches avaient été préparées par le P. Arth.
Martin dès le temps où se publiait la première série de nos ÆéA/Myr.s-,- et d'autres travaux ont
pris la place qu'eUes devaient occuper dans le plan primitif, qui demeurait toujours peu
fixé sous la direction d'un esprit si mobile. 11 avait fort bien compris que notre dessein
général exigeait une préparation assez large pour n'être jamais arrêté par l'attente des ma-
tériaux nécessaires à une publication suivie, et nous ne commencions pas (en décembre 1847)
sans voir la route bien assurée devant nous; mais le choix définitif attendait une certaine
opportunité, fantaisie même, ou complaisance pour quelque collaborateur. Aussi plus d'un
monument dont la reproduction accompagnait notre pro^rcù^de 1847, n'a-t-il enfin ren-
contré son emploi que dans la série actuelle; et des mémoires ainsi ajournés sont demeurés
en portefeuille jusqu'à éclosion attendue quinze ou vingt ans. Si l'empressement de prendre
date a pu en souffrir, on n'y perd que peu de chose quand il s'agit de travaux qui gagnent
à être mûris ; où d'ailleurs la concurrence est peu redoutable, vu la rareté des études ecclé-
siastiques en fait d'archéologie (si le mot d'arcAéo/oyà? peut vraiment s'appliquer à l'inter-
prétation du xm° siècle).
Cette fois, nous avons pourtant été prévenus, du moins en partie. La curiosité sagace du
regrettable A. Duchalais, quoique sollicitée par bien des problèmes divers, fut attirée sur
plusieurs parties de notre portail; et il y consacra une notice fort intéressante^ où certaines
conclusions peuvent passer pour mises à l'abri d'attaque sérieuse. Il constate très-suffisam-
ment, par exemple, que la statuaire de nos cathédrales ^ fait souvent reconnaître un saint ou
une sainte entre ses similaires (évêques, diacres, guerriers, vierges, matrones, etc.) par le
soubassement qui rappelle la lutte du personnage contre les tyrans, bourreaux, etc.; ou le
fait saillant de sa glorification dans le souvenir des chrétiens (tombe illustrée par des pro-
diges, circonstances de la mort, etc.). Par ce moyen, il établit pour les statues alors détruites
un indice de restitution qui aurait pu être pris en considération plus sérieuse dans les tra-
vaux exécutés depuis lors.
1. Le petit mémoire de M. Duchalais, que je vais citer, se
servait de cette expression; et pourtant il n'établissait son
projet d'explication que sur une partie des sculptures de
notre portail, où l'on peut bien dire qu'il s'agit ordinaire-
ment de haut-relief. Je puis d'autant plus employer la même
expression, et je prétends insister sur dix petits tableaux
carrés où le sculpteur ne fouillait que très-légèrement la
pierre.
2. Mémoires... des antiquaires de France, t. XVI.
3. On peut en dire parfois autant des vitraux anciens qui
n'ont pas l'espace nécessaire pour développer une légende
dans tous ses accessoires. Cf. Caractéristiques des SS., p. 733.