COFFRET IttSTORtE.
253
La Fontaine, FYsopet avait mis en scène l'âne et te petit chien ; mais le baudet y joue
déjà le rôle de sotte prétention qui ne saurait aboutir, et ce que notre fabuliste du siècle de
Louis XIV exprimait en ces termes :
H Ne forçons point notre talent :
Nous ne ferions rien avec grâce.
Jamais un lourdaud, quoi qu'il fasse,
Ne saurait passer pour galant.
Peu de gens, que le Ciel chérit et gratifie,
Ont le don d'agréer infus avec la vie.
C'est un point qu'il leur faut laisser,
Et ne pas ressembler à l'âne de la fable, a Etc.
se trouvait déjà dit par Al. Neckam plus brièvement en ces termes :
K Fabula nostra docet cunctis non cuncta licere,
Et debere modum quemque tenere suum. a
Quant à Ysopet il s'exprime de même façon, quoique plus longuement :
a Pour ce vous dis que cil est fos
Qui en ce avoir met sa cure,
Qui véé il (b'?) est de nature :
Ly fols souvent déplaire sceut
De ce dont cuide et plaire veut ;
Cils qui se mesle de la chose
Laquelle à lui doit estre close,
Ne qui ne s'en doit entremettre,
Je le tiens pour fol en la lettre.
Celi qui veult plus haut monter,
Convient aucune fois douter ;
Et le faut au plus bas descendre :
Cuide estre rois et devient cendre.
L'on dit que qui a asne bée,
Asne aura selon sa pensée ;
Ce n'est chose forte à avoir ;
Mais si chacun veult estre pape,
Roy ou duc, la folie l'atrape.
Chascun en sa vocation
Se tiengne sans presoncion. a
Il en sera donc des intentions du sculpteur de notre coffret comme en jug-eront les hommes
impartiaux après examen mûri. Quant à moi, je ne puis m'empêcher d'y voir certaines
choses passablement claires et certaines autres passablement obscures.
]. Cf. Robert, Faites Médites..., t. !, p. 234-230. N'cn citons point d'autres, pour ne pas devenir abusif.
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La Fontaine, FYsopet avait mis en scène l'âne et te petit chien ; mais le baudet y joue
déjà le rôle de sotte prétention qui ne saurait aboutir, et ce que notre fabuliste du siècle de
Louis XIV exprimait en ces termes :
H Ne forçons point notre talent :
Nous ne ferions rien avec grâce.
Jamais un lourdaud, quoi qu'il fasse,
Ne saurait passer pour galant.
Peu de gens, que le Ciel chérit et gratifie,
Ont le don d'agréer infus avec la vie.
C'est un point qu'il leur faut laisser,
Et ne pas ressembler à l'âne de la fable, a Etc.
se trouvait déjà dit par Al. Neckam plus brièvement en ces termes :
K Fabula nostra docet cunctis non cuncta licere,
Et debere modum quemque tenere suum. a
Quant à Ysopet il s'exprime de même façon, quoique plus longuement :
a Pour ce vous dis que cil est fos
Qui en ce avoir met sa cure,
Qui véé il (b'?) est de nature :
Ly fols souvent déplaire sceut
De ce dont cuide et plaire veut ;
Cils qui se mesle de la chose
Laquelle à lui doit estre close,
Ne qui ne s'en doit entremettre,
Je le tiens pour fol en la lettre.
Celi qui veult plus haut monter,
Convient aucune fois douter ;
Et le faut au plus bas descendre :
Cuide estre rois et devient cendre.
L'on dit que qui a asne bée,
Asne aura selon sa pensée ;
Ce n'est chose forte à avoir ;
Mais si chacun veult estre pape,
Roy ou duc, la folie l'atrape.
Chascun en sa vocation
Se tiengne sans presoncion. a
Il en sera donc des intentions du sculpteur de notre coffret comme en jug-eront les hommes
impartiaux après examen mûri. Quant à moi, je ne puis m'empêcher d'y voir certaines
choses passablement claires et certaines autres passablement obscures.
]. Cf. Robert, Faites Médites..., t. !, p. 234-230. N'cn citons point d'autres, pour ne pas devenir abusif.