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LES PREMIERS MONUMENTS PHARAONIQUES 51
archaïques, se trouvent des pièces qui portent des noms royaux. La
première, déjà connue, est la palette du roi Narmer (Menés?), qu’il
convient d’analyser maintenant d’un peu plus près 1. Sur la face prin-
cipale (celle où les figures sont de plus glandes dimensions), la partie
centrale est occupée par un groupe, sur lequel l’attention a été attirée
déjà : le roi porte la couronne de la Haute-Égypte; il lève sa massue
et s’apprête à frapper un ennemi vaincu agenouillé sur le sol. Derrière
le roi se trouve un serviteur qui porte ses sandales. Au-dessus de la
tête du vaincu, un groupe symbolique signifie que le dieu faucon Horus
a donné au roi la victoire sur six mille ennemis. Sur l’autre face, le
champ de la palette est divisé en plusieurs registres. Au premier nous
assistons à une cérémonie : le roi, coiffé cette fois de la couronne de la
Basse-Égypte, s’avance, accompagné du porteur de sandales, précédé
d’un haut fonctionnaire. Le cortège, qui marche à l’encontre d’un
groupe de cadavres décapités, est ouvert par quatre porteurs d’éten-
dards. En dessous, deux espèces de félins étirent et entrelacent leur
cou, au point de pouvoir encadrer une cavité circulaire. Les deux ani-
maux fantastiques sont tenus en laisse par deux personnages qui
occupent l’espace laissé libre au-dessus des animaux. Tout à fait en
bas un taureau foule aux pieds un ennemi vaincu et détruit de ses
cornes les murs d’une ville fortifiée. Les deux fuyards, au bas de la
face principale, se rattachent vraisemblablement à cette dernière
scène. En réalité, on a devant soi une représentation purement égyp-
tienne, montrant que les costumes, les attributs, les attitudes des
époques postérieures sont déjà parfaitement en usage. Quelques hiéro-
glyphes, entre autres le nom du roi trois fois répété, font constater
l’emploi bien reculé de ce système particulier d’écriture.
Le style de la palette n’est pas encore tout à fait à la hauteur d’au-
tres monuments de la même époque, dont il sera bientôt question; on
peut relever de la gaucherie, de la raideur dans certaines figures; mais
une explication en sera donnée plus tard. Les mêmes défauts de style
peuvent être relevés, d’ailleurs, dans le bas-relief du roi Mersekha ou
Semerkha, gravé à une grande hauteur sur les rochers du Ouady-
Magara au Sinaï2. Ici trois grandes figures royales sont disposées 1 une
à côté de l’autre : la première, à gauche, offre la répétition du groupe
principal de la palette, le roi s’apprêtant à immoler son ennemi vaincu,
devant ce groupe, on rencontre la figure du roi, deux fois répétée, et
1. Capart, J., les Débuts de l’Art en Égypte. Bruxelles, 1904, fig. 167, 168.
2. Petrie, W.-M.-F., Researches in Sinat. Londres, 1906, pl. 47; Gardiner, A.-H., et
Peet, T.-E.,’the Inscriptions of Sinai. Part I, Londres, 1917, pl. I, 1 (a).
 
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