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La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1830 (Nr. 1-9)

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Numéro 6
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https://doi.org/10.11588/diglit.13563#0046
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35

une extase de béatitude pour laquelle j’aurais donné ma vie... quand tout
à coup une voix rauque me dit à l’oreille :

—* Réveillez-vous, je vais fermer les portes....

Je me retournai soudain, et je vis l’horrible figure du donneur d’eau
bénite. — 11 m’avait secoué le bras, et je trouvai la cathédrale humide,
ensevelie dans l’ombre, comme un homme enveloppé d’un manteau....

Tout en marchant je croyais encore la sentir dansant sous moi.

Le Comte Alex, de R...

CHARGES.

VjBlILTISTE ET t’ÉPIOIEIL.

Né pour cire homme, et devenir épicier !

fVn Contemporain, )

Iles! près de minuit. L’épicier, dans son comptoir, fait ie relevé des ventes de la journée.

— Un étranger : Meurice hôtel ? — L’épicier : Meurisotol... Connais
pas. —L’ét. : Oh! ves! Meurice hôtel.hôtel.... hôtel.Meurice.

— L’ép. : Ah! Maurice... Ah, oui,... oui,... l’hôtel Maurice... J’y suis.

— L’ét.: Oh! no! Meurice hôtel... hôtel. — L’ép.: J’vous dis qu’eest
l’hôtel Maurice! J’connais bien; qu’elle est pleine d’Anglais, parbleu!...
Eh bien, c’est en face le marché des Jacobins—L’ét. : Oh! no ! — L’ép. :
Si, en face le marché des Jacobins.... Tenez, mieux que ça.... Ici vous
êtes rue de Richelieu, par exemple... Eh ben,... vous descendrez la rue
jusqu’à la rue, pas la rue Saint-Honoré, la rue du Rempart, en face la
comédie:... Eh ben, que j’ai mon cousin Royer qui y a sa boutique....
Vous prenez donc c’te rue-là, et puis la rue Saint-Honoré jusqu’à deux
réverbères à une porte cochère, que c’est là l’hôtel Maurice. — L’ét. :
Oh ! no ! — L’ép. : Si, que j’vous dis. — L’ét. : Oh ! yes ! — L’ép. : Ah !
vous êtes Anglais. Yes, j’comprends... Eh ben, j’vais vous r’conduire,
qu’est-ce que ça fait... (A un garçon:') Tenez, dites donc, jeune

homme, montez-moi chercher ma redingote,... la bleue-Une voix au

judas: Qu’cst-ce que vous entendez par votre redingote? — L’ép.:
J’entends, ma chère amie, que j’vas jusqu’au bout de la rue mettre
un Anglais dans son chemin. — La voix: Vous n’avez pas besoin de
r’conduire les Anglais à des heures indues. — L’ép. : J’me trouverais
chez eux, que tu serais Lien aise qu’ils me reconduiraient si je m’étais
perdu. —La voix : C’est alors, si vous faisiez ce beau coup-là !... ce
serait un coup de temps pour rester chacun chez nous....Les Anglais, c’est
tous voleurs. (Le judas se referme. ) — L’ép. ( à l’étranger : ) C’est
mon épouse;... C’est rien, allez!... Ça vous est-il égal que j’y aille en

veste?.— L’ét. : Oh! no! — L’ép. : Mais que vous êtes ridicule!

Puisque je ne peux pas faire autrement, que mon épouse no veut pas me
donner ma redingote, n’y a pas mauvaise volonté de ma part. D’abord,
il est bon que vous sachiez qu’il fait nuit; et dites donc, l’Anglais,

comme dit le proverbe : La nuit, tous les chats.... — L’ét. : Oh! ye$ !

— L’ép. : Ah! vous l’savez... Eh ben, y sommes-nous? (A un garçon. )
Dites donc, jeune homme, fermez le magasin , et ne montez pas à votre
chambre. Je reviens tout de suite. — L’ét. : Oh ! no ! —L’ép. : Allons,
pas de bêtise.... Je reviens tout de suite. — L’ét. : Oh ! yes 1 — L’ép. :
Tenez, l’Anglais, voici... le Palais-Royal... Ah! le Palais-Royal, c’est
là un fameux endroit,... fameux... fameux..,. — L’ét. : Oh ! ies !—L’ép, :

Oui. Il n’est plus ce qu’il était, heim? Vous les aimiez, vous.les

femmes... Ah! satané Anglais... Va,... farceur,... va,... satané farceur.

— L’ét. : Oh! no ! — L’ép. : Si, si... farceur... On dit que vous ne riez

jamais dans vos lies, voyez-vous. —L’ét. : Oh! yes! — L’ép. : Je
Tsavais bien,... parbleu. V’ià la comédie!... là, c’te maison-là!... C’est
là qu’est mort Talma... Ah ! en v’ià un crâne pour le tragique ! Comme il
vous enlevait ça, celui-là !... Ah! en v’ià un de solide. Vous ne l’avez pas
vu , vous, dans ce qu’il jouait. Que j’ai été à son enterrement. Quel
homme pour vous faire dresser les cheveux de dessus la tête ! Il n’y en a
pas deux : en avez-vous un de Talma? — L’ét. : Oh! yes 1 — L’ép. : Oh!
yes ! oh! yes ! j’voudrais le voir le vôtre... je Pvoudrais ici.... tenez v’ià
la rue du Rempart.... Ah! la boutique à mon cousin est fermée... Oui,
c’est qu’epparemment ils sont couchés. — L’ét. : Oh ! no ! — L’ép. ;
Si, allez à cT’heure là !.... C’est probable... V’ià la rueNicaise! C’te
p’tite rue là , c’est là que vous autres, les Anglais , vous avez voulu faire
sauter l’Empereur, vous... avec votre machine infernale... que c’est son
cocher qu’avait bu, qui l’a sauvé. — L’ét. : Oh! yes! — L’ép. : Vous
l’saviez donc. — L’ét. : Oh! no! — L’ép. : Eh ben! alors, pourquoi
dites-vous, oh ! yes ! puisque vous ne I’saviez pas.V’ià l’passage De-

lorme, v’ià un joli passage, et bien commode pour aller aux Tuile-
ries... qu’on évite les crottes... en avez-vous un chez vous de passage
Delorme pour aller aux Tuileries....—L’ét.: Oh! yes!.... —L’ép. :
Ah! vous en avez un aussi. Eh ben! on a bien fait, ça vous man-

quait.... Nous v’ià à Saint-Roch!... C’est là que Bonaparte, encore en-
fant, tirait sur le peuple.... — L’ét. : Oh! no! — L’ép. : J’vous dis
que si.... N’dites donc pas ça puisque c’est avéré par les livres.... Tenez
voyez-vous les réverbères là-bas, les deux.... C’est là votre résidence,
vous voyez.... voyez-vous? — L’ét. : Oh! no! —L’ép. : Vous n’y voyez
donc pas... là bas... Eh ben! puisque je suis en train, il ne m’en coû-
tera pas plus. Dites donc?. Votre pays?. Est-ce aussi grand

qu’ici ? — L’ét. : Oh ! yes ! — L’ép. : Oh non ! puisque c’est un lie....
Dites donc?.... Y a-t-il beaucoup d’épiciers...—L’ét. : Boco... —L’ép. :

Vous voulez dire beaucoup.Ah ! beaucoup. C’est pour cela que

Tcommerce va si mal ici?. Il yen a de trop dans toutes les parties...

Nous v’Ià arrivés, vous allez frapper, on vous ouvrira.—L’ét. : Oh ! no!

— L’ep. : Eh bien ! si ça vous répugne... j’vas frapper... Allons, adieu...

portez-vous bien.... — L’ét. (quittant son faux accent : ) —Adieu.

épicier. —L’ép. (interdit:) Ah! c’est joli. (long-temps après:)

Adieu, faux Anglais !

Eugène Morisseau.

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Pour six mois,
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A BAfflS, Au Grand Magasin de Caricatures d’Aubert, galerie Véro-Dodat.

A IiYOSI, Chez Baron, Libraire, rue Clermont.

A EOWDRE5 , Chez Delaporte, Burlington arcade Piccadilly, cormer of Burlington garden.
A Bn.UXIBIiX.ES, Chez Dewasme Pletinckx.

A GENÈVE , Chez Barbezat et Compagnie, Libraires.

Nota. Les personnes qui recevraient des exemplaires froissés peuvent s’entendre avec un Libraire dont les communications avec Paris soient fréquentes, lequel les
>'••>!• ferait parvenir intacts. Au reste, l’action d’une presse à papier fait disparaître les plis. Il faut avoir soin d’exposer préalablement la feuille à l’humidité.

Le Gérant, Ch. PHILIPON.

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IMPRIMERIE DE A. BARBIER, RUE DES MARAIS. S-.G., N. 17.
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