g; Ansifeie.
®]Vt3MÉRO 231.
RÉDACTION.
Tout ce qui concerne la réfaction doit être adresse', franco, â
M. Louis DESNOYERS (Derville), re'dacteur en chef, au bu-
reau de re'daction, rue du Croissant, n° 16. — 11 sera rendu
compte dans la Caricature et le Charivari de tout ouvrage et
objet d’art dont il aura été déposé trois exemplaircsau bu-
reau ci-dessüs, rue du Croissant, n° 16. (Affranchir.)
administration et dessins.
Tout ce qui a rapport aux dessins doit être adressé à M. CB.
Philipon, directeur du journal, ainsi que les réclamations,
abonnemens et envois de fonds, au bureau de la Caricature,
galerie Vcro-Dodat, maison Aubert, (Affranchir.)
CASTIUAT R1DESD0 MORES.
- T-rTisrrfj 9 AVRIL 1835. »•—-*».
conditions d’abonnement.
On souscrit à Paris, au bureau du journal, galerie Véro-Dodat,
maison Aubert; et dans les départemens, ainsi qu’à l’étran-
ger, chez tous les libraires et directeurs des postes. — Prix,
franco pour toute la France : pour un an, 52 fr.; pour six
mois, 26 fr.; pour trois mois, 13 fr.
NOTA.
Les Messageries Notre-Dame-des-Victoires et les Messageries Laf-
fitte et Caillard reçoivent les abonnemens sans frais.
ANNONCES.
Un franc la ligne.
POLITIQUE, MORALE, LITTÉRAIRE ET SCÉNIQUE.
PROTESTATION DU THÉÂTRE BOBINO
TOUCHANT LE GRHRRRRRRANB COMJPtOT, COMPLOTÉ PAR LA COUR DES PAIRS,
Contre U* octuar» i’aorit au principal, et suboibiairtmrnt contre lefrit
tljiltK ic tüakiit*.
( Tons nos confrères, petits et grands,. se sont élevés contre la nlesure spoliatrice ci •
dessous. La Caricature croirait manquer à la grave mission que la Providence lui a don-
née sur la terre, si, sous prétexte qu’elle ne paraît que le jeudi de chaque semaine, elle
avait fermé ses colonnes à d’aussi justes plaintes).
Messieurs les pairs,
Avant d’èntamer avec vous un procès auquel nous forcent d’impé-
rieuses circonstances, nous voulons encore une fois vous exposer nos
griefs dans une causerie amicale, et vous soumettre un moyen de con-
ciliation.
Nous avons toujours pensé, en droit, que c’était trop, pour le feu-
bourg St-Germain, de deux spectacles, et que cette moitié de Paris ne
pouvait en même temps suffire à la pairie et à Bobino. Bobino et la
pairie étaient deux rivaux dont l’un devait nécessairement enterrer
l’autre ; et si la pairie avait pour elle tous les amis de la vieille gaîté
française, nous osons nous flatter que toüs les hommes de goût étaient
pour Bobino.
Toutefois, en fait, nous supportions facilement votre concurrence.
Vous êtes, en effet, un objet d’embêtemeut, plutôt que d’attraction
pour le quartier. Votre ordre du jour, comme vous'appelez votre af-
fiche, n’a jamais feit le moindre tort à la nôtre, e’est-à-dire à notre
ordre du soir. Et, pour plus de sûreté, nous en étions quittes, les jours
oit M. de Montlosier parlait sur votre scène, pour faire paraître notre
premier comique dans trois pièces; ou bien, toutes les fois qu’on s’oc-
cupait chez vous de finances, pour faire jouer Robert-Macaire,
Mais depuis que vous travaillez à monter le grrrrrrand complot,
notre position respective a change complètement. Nous ne pouvons
plus voir en vous une entreprise rivale qui, dans un mouvement d’é-
mulation légitime, cherche à faire mieux que le voisin. Nous devons
y voir un perfide ennemi qui veut nous écraser par des moyens abusifs
et frauduleux.
Cette appréhension s’explique d’elle-même. En effet, si Bobino a pu,
jusqu’à présent, en redoublant d’efforts, rivaliser avec ce que vos exer-
cices ordinaires ont eu de plus agréable et de plus bouffon, que voulez-
vous que Bobino fasse contre le grand complot?
U'Vous avez employé un an tout entier à mettre en scène le grrrand
complot. Or, Bobino n’a jamais mis plus d’un mois à monter sa plus
grande pièce.
au Vous avez pu fouiller partout, du nord au midi, de l’est à l’ouest,
pour chercher les élémens de votre grrrand complot ; pour cela, J vous
avez mêlé le tragique de Lyon et de la rue Transnonain au comique
de l’acte d’accusation et du refus des défenseurs. Or, Bobino n’a qu’un
genre excessivement restreint, et, de par le roi, il ne peut pas s’écarter
du simple vaudeville.
3° Vous vous êtes fait bâtir une salle à votre guise pour les représen-
tations du grrrrand complot. Or, Bobino est obligé de se soumettre à
mille vexations de police, s’il veut seulement réparer la sienne.
4° Vous êtes au nombre de cent comédiens pour exécuter le grrrand
complot; les uns, forts d’une expérience de quarante années ; les autres,
exerçant au moins depuis quinze ans. Or, Bobino ne compte pas plus
de vingt acteurs, jeunes et inexpérimentés, y compris le père Dindon
et les utilités.
4° Vous avez à persécuter d’un seul coup plus de cent cinquante
malheureux innocens. Or, Bobino n’a jamais à la fois plus d’une femme
innocente, malheureuse et persécutée.
6° Vous avez pu choisir les accessoires de votre grrrand complot dans
toutes les maisons, tous les secrétaires, toutes les armoires de France
et de Navarre; empruntant ici un sabre de bois, là un pistolet de paille,
prenant à droite une pierre à détacher, à gauche une poele à frire.
Quant a voscomparses, la police vous les fournit par milliers.Or, Bobino
est obligé de payer fort cher de maigres accessoires, et de débourser
une multitude de pièces de dix sous, ponr se procurer le moindre peu-
ple de deux ou trois figurans, et la plus petite armée de quatre ou cinq
soldats.
Eh bien ! messieurs les pairs, quoique votre jugement nous inspire
en général peu de cofiiance, nous vous laissons le soin de juger par
vous-mêmes s’il est possible, avec ces énormes disproportions, que Bo-
bino soutienne la concurrence du grrrrand complot?»—Ajoutez que vous
®]Vt3MÉRO 231.
RÉDACTION.
Tout ce qui concerne la réfaction doit être adresse', franco, â
M. Louis DESNOYERS (Derville), re'dacteur en chef, au bu-
reau de re'daction, rue du Croissant, n° 16. — 11 sera rendu
compte dans la Caricature et le Charivari de tout ouvrage et
objet d’art dont il aura été déposé trois exemplaircsau bu-
reau ci-dessüs, rue du Croissant, n° 16. (Affranchir.)
administration et dessins.
Tout ce qui a rapport aux dessins doit être adressé à M. CB.
Philipon, directeur du journal, ainsi que les réclamations,
abonnemens et envois de fonds, au bureau de la Caricature,
galerie Vcro-Dodat, maison Aubert, (Affranchir.)
CASTIUAT R1DESD0 MORES.
- T-rTisrrfj 9 AVRIL 1835. »•—-*».
conditions d’abonnement.
On souscrit à Paris, au bureau du journal, galerie Véro-Dodat,
maison Aubert; et dans les départemens, ainsi qu’à l’étran-
ger, chez tous les libraires et directeurs des postes. — Prix,
franco pour toute la France : pour un an, 52 fr.; pour six
mois, 26 fr.; pour trois mois, 13 fr.
NOTA.
Les Messageries Notre-Dame-des-Victoires et les Messageries Laf-
fitte et Caillard reçoivent les abonnemens sans frais.
ANNONCES.
Un franc la ligne.
POLITIQUE, MORALE, LITTÉRAIRE ET SCÉNIQUE.
PROTESTATION DU THÉÂTRE BOBINO
TOUCHANT LE GRHRRRRRRANB COMJPtOT, COMPLOTÉ PAR LA COUR DES PAIRS,
Contre U* octuar» i’aorit au principal, et suboibiairtmrnt contre lefrit
tljiltK ic tüakiit*.
( Tons nos confrères, petits et grands,. se sont élevés contre la nlesure spoliatrice ci •
dessous. La Caricature croirait manquer à la grave mission que la Providence lui a don-
née sur la terre, si, sous prétexte qu’elle ne paraît que le jeudi de chaque semaine, elle
avait fermé ses colonnes à d’aussi justes plaintes).
Messieurs les pairs,
Avant d’èntamer avec vous un procès auquel nous forcent d’impé-
rieuses circonstances, nous voulons encore une fois vous exposer nos
griefs dans une causerie amicale, et vous soumettre un moyen de con-
ciliation.
Nous avons toujours pensé, en droit, que c’était trop, pour le feu-
bourg St-Germain, de deux spectacles, et que cette moitié de Paris ne
pouvait en même temps suffire à la pairie et à Bobino. Bobino et la
pairie étaient deux rivaux dont l’un devait nécessairement enterrer
l’autre ; et si la pairie avait pour elle tous les amis de la vieille gaîté
française, nous osons nous flatter que toüs les hommes de goût étaient
pour Bobino.
Toutefois, en fait, nous supportions facilement votre concurrence.
Vous êtes, en effet, un objet d’embêtemeut, plutôt que d’attraction
pour le quartier. Votre ordre du jour, comme vous'appelez votre af-
fiche, n’a jamais feit le moindre tort à la nôtre, e’est-à-dire à notre
ordre du soir. Et, pour plus de sûreté, nous en étions quittes, les jours
oit M. de Montlosier parlait sur votre scène, pour faire paraître notre
premier comique dans trois pièces; ou bien, toutes les fois qu’on s’oc-
cupait chez vous de finances, pour faire jouer Robert-Macaire,
Mais depuis que vous travaillez à monter le grrrrrrand complot,
notre position respective a change complètement. Nous ne pouvons
plus voir en vous une entreprise rivale qui, dans un mouvement d’é-
mulation légitime, cherche à faire mieux que le voisin. Nous devons
y voir un perfide ennemi qui veut nous écraser par des moyens abusifs
et frauduleux.
Cette appréhension s’explique d’elle-même. En effet, si Bobino a pu,
jusqu’à présent, en redoublant d’efforts, rivaliser avec ce que vos exer-
cices ordinaires ont eu de plus agréable et de plus bouffon, que voulez-
vous que Bobino fasse contre le grand complot?
U'Vous avez employé un an tout entier à mettre en scène le grrrand
complot. Or, Bobino n’a jamais mis plus d’un mois à monter sa plus
grande pièce.
au Vous avez pu fouiller partout, du nord au midi, de l’est à l’ouest,
pour chercher les élémens de votre grrrand complot ; pour cela, J vous
avez mêlé le tragique de Lyon et de la rue Transnonain au comique
de l’acte d’accusation et du refus des défenseurs. Or, Bobino n’a qu’un
genre excessivement restreint, et, de par le roi, il ne peut pas s’écarter
du simple vaudeville.
3° Vous vous êtes fait bâtir une salle à votre guise pour les représen-
tations du grrrrand complot. Or, Bobino est obligé de se soumettre à
mille vexations de police, s’il veut seulement réparer la sienne.
4° Vous êtes au nombre de cent comédiens pour exécuter le grrrand
complot; les uns, forts d’une expérience de quarante années ; les autres,
exerçant au moins depuis quinze ans. Or, Bobino ne compte pas plus
de vingt acteurs, jeunes et inexpérimentés, y compris le père Dindon
et les utilités.
4° Vous avez à persécuter d’un seul coup plus de cent cinquante
malheureux innocens. Or, Bobino n’a jamais à la fois plus d’une femme
innocente, malheureuse et persécutée.
6° Vous avez pu choisir les accessoires de votre grrrand complot dans
toutes les maisons, tous les secrétaires, toutes les armoires de France
et de Navarre; empruntant ici un sabre de bois, là un pistolet de paille,
prenant à droite une pierre à détacher, à gauche une poele à frire.
Quant a voscomparses, la police vous les fournit par milliers.Or, Bobino
est obligé de payer fort cher de maigres accessoires, et de débourser
une multitude de pièces de dix sous, ponr se procurer le moindre peu-
ple de deux ou trois figurans, et la plus petite armée de quatre ou cinq
soldats.
Eh bien ! messieurs les pairs, quoique votre jugement nous inspire
en général peu de cofiiance, nous vous laissons le soin de juger par
vous-mêmes s’il est possible, avec ces énormes disproportions, que Bo-
bino soutienne la concurrence du grrrrand complot?»—Ajoutez que vous