a
COURS
des empires ; elle embrasse encore dans son
vaste cadre celle des monuments de l'art et des
autres inventions humaines. Les arts n'ont
pas été plus stationnaires que les sciences, les
mœurs , les coutumes; ils ont varié comme
elles ; ils ont eu leurs révolutions, leurs beaux
siècles, leur décadence, comme les peuples qui
les ont cultivés. Malheureusement cette branche
importante des sciences historiques a été pen-
dant long-temps totalement négligée en France.
Tandis qu'on a décrit avec une minutieuse exac-
titude les sièges, les batailles, et cette série
monotone de succès et de revers qui forment
la majeure partie des annales de toutes les na-
tions , des conquêtes plus réelles, qui ne doivent
rien à la force et ne procèdent que du génie ,
n'ont pas trouvé d'historien.
Ce fut à la renaissance des lettres que l'on
commença en France à s'occuper de l'étude des
antiquités monumentales ; mais alors on se pas-
sionna pour les arts des anciens, au point que
l'on conçut d'injustes préjugés contre tous les
édifices élevés depuis la décadence de l'Empire
romain. Tous furent regardés avec dédain, tous
reçurent l'impropre et injurieuse dénomination
de gothiques. Les monuments romains eux-
mêmes furent mal décrits ; encore on ne s'attacha
COURS
des empires ; elle embrasse encore dans son
vaste cadre celle des monuments de l'art et des
autres inventions humaines. Les arts n'ont
pas été plus stationnaires que les sciences, les
mœurs , les coutumes; ils ont varié comme
elles ; ils ont eu leurs révolutions, leurs beaux
siècles, leur décadence, comme les peuples qui
les ont cultivés. Malheureusement cette branche
importante des sciences historiques a été pen-
dant long-temps totalement négligée en France.
Tandis qu'on a décrit avec une minutieuse exac-
titude les sièges, les batailles, et cette série
monotone de succès et de revers qui forment
la majeure partie des annales de toutes les na-
tions , des conquêtes plus réelles, qui ne doivent
rien à la force et ne procèdent que du génie ,
n'ont pas trouvé d'historien.
Ce fut à la renaissance des lettres que l'on
commença en France à s'occuper de l'étude des
antiquités monumentales ; mais alors on se pas-
sionna pour les arts des anciens, au point que
l'on conçut d'injustes préjugés contre tous les
édifices élevés depuis la décadence de l'Empire
romain. Tous furent regardés avec dédain, tous
reçurent l'impropre et injurieuse dénomination
de gothiques. Les monuments romains eux-
mêmes furent mal décrits ; encore on ne s'attacha