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https://doi.org/10.11588/diglit.5669#0152
9 o ANTIQUITÉS
ont été jusqu ici les plus exposées à se perdre & à s'éva-»
nouir \ & quand elles pourvoient subsister dans leur entier,,
ce que la découverte de l'Imprimerie donne lieu d'espé-
rer pour la suite, les usages d'un Peuple ancien & les
finenes d'une Langue morte seront toujours plus difficiles
à concevoir & à communiquer j que les détails & les
moyens de l'imitation\ l'unique objet des opérations de
l'Art \ d'autant que celles-ci parlent aux yeux de tous les
hommes, & que leur langage est à la portée de tous les
sié ci es.
Les Grecs ont eu trop de vanité pour lai (Ter à la po£
térité l'examen de leur enfance > & celui de leurs progrès
dans ces mêmes Arts : je suis même persuadé qu'ils ont sup-
primé leurs premières opérations ; car les ouvrages de
î'esprit se perdent d'eux-mêmes quand ils ne méritent au-
cune considération , & les Anciens ne paroissent point
avoir eu le delTein de rassembler indisséremment toutes
les productions d'un Auteur. Cette recherche peut avoir
sa curiosité. Elle fait connoître y il esi: vrai, la suite des
idées, & le chemin qu'un Auteur a suivi pour arriver au
dégre auquel il est parvenu. On pourroit ajouter., que l'as-
sembiage des mauvaises pièces console les Auteurs mé-
diocres : mais ne vaudroit-il pas mieux les désespérer, &
ne point conserver des objets sans mérite ? Je ne décide
rien ; je crois seulement que ce ser oit un calcul à faire»
Il est vrai qu'on pourroit le proposer également pour les
premières opérations d'une Nation dans les ouvrages de
l'Art ; mais la comparaison n'est point égale > & l'un n'a
point les inconvéniens de l'autre. Les Artistes sont éloi-
gnés d'avoir la même liberté & la même facilité que les
Auteurs pour abuser ; & le seul intérêt des premiers suf-
liroit pour les retenir, ou les mettre en garde contre eux-
mêmes. Quoi qu'il en soit , il est vraisemblable que les-
Grecs n'ont pas voulu laisser subsister les témoignages de
leur ignorance. Cette conjecture est fondée sur simpos-
sibilité de pouvoir même soupçonner aucun des morceaux.
ont été jusqu ici les plus exposées à se perdre & à s'éva-»
nouir \ & quand elles pourvoient subsister dans leur entier,,
ce que la découverte de l'Imprimerie donne lieu d'espé-
rer pour la suite, les usages d'un Peuple ancien & les
finenes d'une Langue morte seront toujours plus difficiles
à concevoir & à communiquer j que les détails & les
moyens de l'imitation\ l'unique objet des opérations de
l'Art \ d'autant que celles-ci parlent aux yeux de tous les
hommes, & que leur langage est à la portée de tous les
sié ci es.
Les Grecs ont eu trop de vanité pour lai (Ter à la po£
térité l'examen de leur enfance > & celui de leurs progrès
dans ces mêmes Arts : je suis même persuadé qu'ils ont sup-
primé leurs premières opérations ; car les ouvrages de
î'esprit se perdent d'eux-mêmes quand ils ne méritent au-
cune considération , & les Anciens ne paroissent point
avoir eu le delTein de rassembler indisséremment toutes
les productions d'un Auteur. Cette recherche peut avoir
sa curiosité. Elle fait connoître y il esi: vrai, la suite des
idées, & le chemin qu'un Auteur a suivi pour arriver au
dégre auquel il est parvenu. On pourroit ajouter., que l'as-
sembiage des mauvaises pièces console les Auteurs mé-
diocres : mais ne vaudroit-il pas mieux les désespérer, &
ne point conserver des objets sans mérite ? Je ne décide
rien ; je crois seulement que ce ser oit un calcul à faire»
Il est vrai qu'on pourroit le proposer également pour les
premières opérations d'une Nation dans les ouvrages de
l'Art ; mais la comparaison n'est point égale > & l'un n'a
point les inconvéniens de l'autre. Les Artistes sont éloi-
gnés d'avoir la même liberté & la même facilité que les
Auteurs pour abuser ; & le seul intérêt des premiers suf-
liroit pour les retenir, ou les mettre en garde contre eux-
mêmes. Quoi qu'il en soit , il est vraisemblable que les-
Grecs n'ont pas voulu laisser subsister les témoignages de
leur ignorance. Cette conjecture est fondée sur simpos-
sibilité de pouvoir même soupçonner aucun des morceaux.