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Chapuy, Nicolas-Marie-Joseph [Ill.]
Cathédrales françaises: Vues pittoresques de la cathédrale de Paris: et détails remarquables de ce monument — Paris, 1826

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https://doi.org/10.11588/diglit.1580#0007
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C 3 )
EXTÉRIEUR.

L'Église Notre-Dame de Paris ne présente point à l'extérieur ce luxe
d'ornemens, cette prodigalité de détails et cette variété de composition
que l'on remarque dans la plupart des édifices du même temps; le ca-
ractère principal et le mérite réel de cette célèbre Basilique consiste au
contraire dans une sorte de sévérité de lignes, dans la majestueuse
simplicité des formes, dans l'unité du tout ensemble ; dispositions rare-
ment observées dans les constructions postérieures au onzième siècle. Le
premier sentiment qu'éprouve l'observateur n'est point celui de la sur-
prise ni de cette émotion irréfléchie, excitée d'abord en nous par la vue
des choses extraordinaires, parla hardiesse d'exécution ou les difficul-
tés vaincues. Ici, l'imagination n'est point séduite ; l'œil contemple avec
calme, et peut juger avec justesse du grandiose des proportions et de la
sage combinaison des masses : l'esprit approuve, et bientôt il admire.
Pourquoi faut-il qu'en cette occasion, comme en tant d'autres, outre
les ravages du temps, nous ayons encore à déplorer les funestes résul-
tats du peu de goût ou de la mauvaise volonté des architectes qui ont
présidé aux restaurations de cet Édifice, et lui ont ôté une partie de
son caractère, en supprimant, sans discernement, des ornemens es-
sentiels ? C'est ainsi que l'on a substitué d'ignobles tuyaux de plomb
aux gouttières en saillie , appelées gargouilles, non-seulement destinées
à l'écoulement des eaux, mais encore à orner, d'une manière si pitto-
resque , l'extrémité des contre-forts ; c'est ainsi que les moulures ri-
chement sculptées de la rose du grand portail, et les pignons à jour
des fenêtres du côté du Midi ont été supprimés; c'est encore ainsi que
le centre de la croisée, jadis surmonté d'une flèche élégante, a perdu
cet ornement que l'on doit considérer comme indispensable dans la
construction de nos anciennes Basiliques; enfin, sous un frivole prétexte,
l'entrée principale a été défigurée, et les bas-reliefs inutilement muti-
lés (4). Si l'on ajoute à ces dévastations réfléchies , celles, qu'entraînent

('*) Ce fut en 1772, sous la direction de Soufflot , dont la réputation devait faire présager plus
de goût, qu'eut Heu cette mutilation, nécessitée, dit-on, pour faciliter le passage du dais sous lequel
on porte ie Saint-Sacrement dans les processions solennelles, et l'entrée du cortège dans les céré-
 
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