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sur cette place faire amende honorable devant la principale porte de
l'Église, avant d'être conduits au supplice. Damiens, fameux par l'attentat
qu'il commit sur Louis XV, y fit amende honorable en 1 j5y. Maïs parmi
les faits dignes de remarque , dont le Parvis de Notre-Dame a été le
théâtre, on ne peut se rappeler sans émotion que ce fut en ce lieu que
Jacques de Molay, grand-maître des Templiers, et ses infortunés compa-
gnons , furent exposés , chargés de chaînes, sur un échafaud, pour y
entendre lire la sentence qui commuait leur peine en une prison perpé-
tuelle. Là, ce respectacle vieillard, sommé par le Légat de renouveler les
aveux que d'horribles tortures lui avaient précédemment arrachés , pro-
teste avec fermeté contre les calomnies imputées àson Ordre, prend le ciel
à témoin de. son innocence, et livre sa tète aux bourreaux, pour expier
l'offense que sa faiblesse avait fait à ses frères, à la vérité et à la religion.
C'était dans une maison du Parvis qu'en 1095 Abélard , non moins
célèbre par sa science que par ses amours et ses malheurs, tenait cette
groupées quatre ligures représentant, d'un côté, Adam et Eve se cachant après leur péché, et de
l'autre, les mêmes chassés du paradis terrestre.
Les huit grandes statues, qui existaient avant 1793 sur les parois latéraux, représentaient Saint
Jean, Saint Etienne, Sainte Geneviève, Saint Germain, Saint Denis et autres Saints honorés
à Paris d'un culte particulier. Les soubassemens, d'une structure fort élégante, présentent une
multitude de petites sculptures délicatement travaillées; ou y remarque, d'un côté, les symboles
des quatre Évangélistes, représentés par un bœuf, un lion, un homme armé d'une hache , et
Au nombre des autres sculptures qui ornent cette porte j les plus dignes de remarque sont une
suite de petits reliefs au nombre de trente-six, placés sur les faces des pieds droits des portes, et
qui représentent les douze signes du Zodiaque et les travaux agricoles de chaque mois de l'année ,
les quatre saisons, les quatre âges de la vie, etc. Ces sculptures fort curieuses ont été décrites
et analysées par plusieurs savans. ( Voyez les Mémoires de l'Institut], T. V> p. 4,- un Mémoire
sur le zodiaque par Fa su mot , et autres par Dupuis, Faujiis i>e Saiht-Piscext, etc.; les
Mémoires de l'Académie royale, des Sciences , 1786, 1788,' le Journal des Savons j 23 mars 1786;
enfin un Mémoire de M, Le GertiLj qui s'est occupa mi- des premiers de cet objet, et publié dans
les Transactions philosophiques * année 1772.)
Mais ce qui ne doit point échapper à l'attention des curieux, et ce qui est digne de toute leur
admiration, ce sont les ferrures des deux dernières portes que nous venons clé décrire, particu-
lièrement celle de Sainte-Anne. Ces ferrures en fer coulé et adouci , composées de rinceaux d'or-
nemens, de feuillages, de figures, d'oiseaux et d'animaux, sont de vrais chefs-d'œuvre de serru-
rerie, et un modèle d'élégance et de légèreté. On les doit au talent d'un artiste nommé Biscont;£T,
que l'on croit avoir vécu du temps de François I.cr, bien que quelques savans prétendent que cet
ouvrage soit aussi ancien que l'édifice.
sur cette place faire amende honorable devant la principale porte de
l'Église, avant d'être conduits au supplice. Damiens, fameux par l'attentat
qu'il commit sur Louis XV, y fit amende honorable en 1 j5y. Maïs parmi
les faits dignes de remarque , dont le Parvis de Notre-Dame a été le
théâtre, on ne peut se rappeler sans émotion que ce fut en ce lieu que
Jacques de Molay, grand-maître des Templiers, et ses infortunés compa-
gnons , furent exposés , chargés de chaînes, sur un échafaud, pour y
entendre lire la sentence qui commuait leur peine en une prison perpé-
tuelle. Là, ce respectacle vieillard, sommé par le Légat de renouveler les
aveux que d'horribles tortures lui avaient précédemment arrachés , pro-
teste avec fermeté contre les calomnies imputées àson Ordre, prend le ciel
à témoin de. son innocence, et livre sa tète aux bourreaux, pour expier
l'offense que sa faiblesse avait fait à ses frères, à la vérité et à la religion.
C'était dans une maison du Parvis qu'en 1095 Abélard , non moins
célèbre par sa science que par ses amours et ses malheurs, tenait cette
groupées quatre ligures représentant, d'un côté, Adam et Eve se cachant après leur péché, et de
l'autre, les mêmes chassés du paradis terrestre.
Les huit grandes statues, qui existaient avant 1793 sur les parois latéraux, représentaient Saint
Jean, Saint Etienne, Sainte Geneviève, Saint Germain, Saint Denis et autres Saints honorés
à Paris d'un culte particulier. Les soubassemens, d'une structure fort élégante, présentent une
multitude de petites sculptures délicatement travaillées; ou y remarque, d'un côté, les symboles
des quatre Évangélistes, représentés par un bœuf, un lion, un homme armé d'une hache , et
Au nombre des autres sculptures qui ornent cette porte j les plus dignes de remarque sont une
suite de petits reliefs au nombre de trente-six, placés sur les faces des pieds droits des portes, et
qui représentent les douze signes du Zodiaque et les travaux agricoles de chaque mois de l'année ,
les quatre saisons, les quatre âges de la vie, etc. Ces sculptures fort curieuses ont été décrites
et analysées par plusieurs savans. ( Voyez les Mémoires de l'Institut], T. V> p. 4,- un Mémoire
sur le zodiaque par Fa su mot , et autres par Dupuis, Faujiis i>e Saiht-Piscext, etc.; les
Mémoires de l'Académie royale, des Sciences , 1786, 1788,' le Journal des Savons j 23 mars 1786;
enfin un Mémoire de M, Le GertiLj qui s'est occupa mi- des premiers de cet objet, et publié dans
les Transactions philosophiques * année 1772.)
Mais ce qui ne doit point échapper à l'attention des curieux, et ce qui est digne de toute leur
admiration, ce sont les ferrures des deux dernières portes que nous venons clé décrire, particu-
lièrement celle de Sainte-Anne. Ces ferrures en fer coulé et adouci , composées de rinceaux d'or-
nemens, de feuillages, de figures, d'oiseaux et d'animaux, sont de vrais chefs-d'œuvre de serru-
rerie, et un modèle d'élégance et de légèreté. On les doit au talent d'un artiste nommé Biscont;£T,
que l'on croit avoir vécu du temps de François I.cr, bien que quelques savans prétendent que cet
ouvrage soit aussi ancien que l'édifice.