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INTÉRIEUR.
Il suffît d'observer sans prévention l'aspect magnifique que présentent
la plupart des grandes Eglises élevées par les architectes du moyen-âge,
pour se convaincre que le style appelé gothique convient plus particu-
Iièremezit à nos temples, auxquels il imprime un caractère solennel et
religieux , que. n'offrent point , en ce genre, les imitations, plus ou
moins heureuses , de l'architecture grecque ou romaine. Les Basiliques
de Saint-Pierre de Rome, de Saint-Paul de Londres, de Sainte-Gene-
viève de Paris, chefs-d'œuvres si vantés de l'Ecole moderne, sont loin,
malgré leur grandiose et leur somptuosité, d'exciter en nous ce sentiment
involontairedevénérationet de grandeur, cette émotion indéfinissable,
qui s'empare de notre âme quand nous contemplons, même avec des
dispositions indifférentes, l'intérieur des Edifices étonnans bâtis dans les
douzième , treizième et quatorzième siècles.
Quelle élévation , quelle souplesse dans les voûtes, dont la hardiesse ,
la gracieuse courbure ogive, et les nervures délicatement profilées sur-
prennent et charment l'œil! Quelle légèreté dans les masses évidées par
desfenêtrages presque continus, découpés en fleurons, en rosaces, avec
tant d'art que la pierre semble devenue flexible pour prendre, au gré de
l'ouvrier, les formes les plus variées! Quelle richesse dans la disposition
des piliers, soit sous la forme de colonnes majestueuses isolées, sur-
montées de feuillages ou d'ornemens symboliques , soit sous la forme
de petites colonnes fuselées réunies en faisceau, élevées d'un seul jet à
des hauteurs prodigieuses ! Quelle immensité dans ces vastes péristyles,
ces nefs multipliées, dont les aspects si variés sont rendus plus pitto-
resques encore par mille aceidens de lumière, et par l'effet mystérieux
des vitraux peints ! Tout paraît digne de la Majesté-Suprême , tout
commande le respect dans ces demeures sacrées, que l'on peut regarder
comme une ingénieuse imitation des immenses berceaux formés par
d'antiques forêts, asiles impénétrables des premiers mystères religieux,
et qui, pour nous servir de l'expression d'un célèbre romancier, furent
sans doute les premières Cathédrales de la nature.
Ces considérations générales doivent s'appliqueren entier à l'intérieur
INTÉRIEUR.
Il suffît d'observer sans prévention l'aspect magnifique que présentent
la plupart des grandes Eglises élevées par les architectes du moyen-âge,
pour se convaincre que le style appelé gothique convient plus particu-
Iièremezit à nos temples, auxquels il imprime un caractère solennel et
religieux , que. n'offrent point , en ce genre, les imitations, plus ou
moins heureuses , de l'architecture grecque ou romaine. Les Basiliques
de Saint-Pierre de Rome, de Saint-Paul de Londres, de Sainte-Gene-
viève de Paris, chefs-d'œuvres si vantés de l'Ecole moderne, sont loin,
malgré leur grandiose et leur somptuosité, d'exciter en nous ce sentiment
involontairedevénérationet de grandeur, cette émotion indéfinissable,
qui s'empare de notre âme quand nous contemplons, même avec des
dispositions indifférentes, l'intérieur des Edifices étonnans bâtis dans les
douzième , treizième et quatorzième siècles.
Quelle élévation , quelle souplesse dans les voûtes, dont la hardiesse ,
la gracieuse courbure ogive, et les nervures délicatement profilées sur-
prennent et charment l'œil! Quelle légèreté dans les masses évidées par
desfenêtrages presque continus, découpés en fleurons, en rosaces, avec
tant d'art que la pierre semble devenue flexible pour prendre, au gré de
l'ouvrier, les formes les plus variées! Quelle richesse dans la disposition
des piliers, soit sous la forme de colonnes majestueuses isolées, sur-
montées de feuillages ou d'ornemens symboliques , soit sous la forme
de petites colonnes fuselées réunies en faisceau, élevées d'un seul jet à
des hauteurs prodigieuses ! Quelle immensité dans ces vastes péristyles,
ces nefs multipliées, dont les aspects si variés sont rendus plus pitto-
resques encore par mille aceidens de lumière, et par l'effet mystérieux
des vitraux peints ! Tout paraît digne de la Majesté-Suprême , tout
commande le respect dans ces demeures sacrées, que l'on peut regarder
comme une ingénieuse imitation des immenses berceaux formés par
d'antiques forêts, asiles impénétrables des premiers mystères religieux,
et qui, pour nous servir de l'expression d'un célèbre romancier, furent
sans doute les premières Cathédrales de la nature.
Ces considérations générales doivent s'appliqueren entier à l'intérieur