LE CHARIVARI.

Celle silualion anormale ne peut durer plus long-
temps, les transactions commerciales Uniraient par
devenir impossibles. Les conducteurs d’omnibus no-
tamment ne peuvent plus rendre quatre sous quand
on leur donne une pièce de cinquante centimes.

A la rigueur, on peut se passer des pièces de cinq
francs, les billets de papier-Joseph les remplacent,
mais les sous sont indispensables.

0 Liberté, rends-nous les sous de la France!

Malheureusement l’emploi des fonds de la sous-
cription bonapartiste n’e.-t pas facile à trouver.

Dans le premier moment d’enthousiasme tout le
monde avait apporté son argent, non, je veux dire
son cuivre, sans faire la moindre, réflexion. C’était
comme une croisade.

Souscrivons, souscrivons, Dieu le veut et la Li-
berté nous y engage!

M. d’Arlincourt fut eflrayé de ce mouvement na-
tional, il conçut même le projet d’une brochure pour
combattre cet élan.

Dieu ne le veut pasl tel est le litre qu’il se pro-
pose de donner à son travail anti-bonapartiste j jus-
qu’à présent il n’a encore écrit que cela ; ce qui
n’empêche pas que le libraire Garnier ne se soit déjà
rendu acquéreur du titre à un prix fabuleux.

A quoi serviront les quatre cents francs?

Dans le sein même de la rédaction de la Liberté,
on émet une foule d’idées différentes sur la destina-
tion à donner aux fonds de la souscription.

Un membre du comit Bonapartiste avait proposé
de faire ériger, à l’aide ae ce bronze, une colonne
en l’honneur da président de la République.

Mais on fit observer à l’orateur que Louis Bona-
parte possède déjà une colonne, elle est située place
'jUidôrne ; il en a hérité de son oncle.

Bien plus, un modèle de ce même monument lui
. :té offert par des délégués du passage Jouffroy, de

qe qu’il possède réellement la colonne Vendôme

.oute propriété.

ne recolonne en bronze serait donc du réchauffé.

1 t autre membre propose de transformer ces fonds
en ! u ca,,oau d’orfèvrerie.

Pa n lheur. pour quaire cents francs on ne peut
sepro.o-'r qu >e douzaine de couverts en argent,
sans la eufitere potage.

Il est impossible d’offrir à un président de Répu-
blique douze couverts, sans la poche.

Une troisième motion conseille de consacrer ces
fonds à l’achat d’une belle lorgnette à deux fins,
pour servir à la guerre et à l’Opéra.

Au moins on sera certain qu’un cadeau pareil se-
ra utile, à moins qu’on ne ferme l’Opéra.

Il est probable que la lorgnette sera votée.

Le Gérant : Léopold Panier.

COURS ET TRIBUNAUX.

MM. d'Alton-Shée, Henri Barbet, Michel de St-
Albin, ancien receveur général ; Gaumont de Jurniè-
ges, proprietaire; Capperon, avocat; Ckmoiit, au-
cien député; Blount, banquier; Cré’u et Charles
Dailiv, propriétaires, tous composant le conseil d’ad-
ministrat on des chemins de fer de Dieppe et de Fé—
camp, agissant tant en leur nom personnel qu’en
leur qualité d'administrateurs, ont porté une plainte
eu injures et eu diffamation contre M. Dallorier, pro-
priétaire-gérant d'un journal intitulé t le Défenseur
des actionnaires des chemins de fer.

Maîtres Billaultet Paillard de Villeneuve se pré-

sentent pour les plaignans.

M. Dellorier est assisté de M8Dutard, son défen-

seur.

Le tribunal, conformément aux conclusions de
M. Saillard, subs itut, a rendu le jugement sui-
vant :

« Le tribunal,

» Attendu que Dellorier, dans plusieurs numéros
du journal le Défenseur des actionnaires des che-
mins de fer, et notamment dans les numéros de3 23
novembre, 10 et 23 décembre 1848, aimputé a d’AI-
thon-Shée et consorts, eu quatre d’administrateurs
de la compagnie des chemins de fer de Dieppe et de
Fécamp, des faits qti sont de nature a porter attein-
te à l’honneur et à la cunsidération desdits adminis-

trateurs;

» Qu’en effet, il les accuse d’avoir, dans un inté-

rêt personnel, violé les conditions du mandat dont
ils étaient investis, compromis la société et ruiné les

actionnaues;

» Attendu que ces imputations ont été faites avec
mauvaise foi ei intention de nuire a ladite société ;

» Condamne Dmiorier â 200 fr. d’amende.

» Statuant sur les conclusions des parties ctviles,

» Condamne Dellorier à paver la somme de 3,000
francs, dont 1,500 francs seront applicables aux piar-
giiaus et répartis entre eux, et 1,500 Irans seront
versés dans la caisse sociale;

» Ordonne l'insertion des motifs et du dispositif
du présent jugement dans quatre journaux au choix
des parties civiles et aux frais de Dellorier;

» Fixe a une année la durée de la contrainte par
corps ;

» Condame Dellorier aux dépens. »

Pour paraître tous ks dimanches.

L'ORDRE SOCIAL.

Journal du peuple, Moniteur des campagnes, 100,000 Ac-
tions de Propagande à 7 fi. 60 c. L’action donne dioit au jour-
nal pendant un an ; demi action, 4 fr., pendant six mois. —
Souscrire en envoyant un bon de poste au directeur, place de
la bourse, 12, à Paris, avant le 4 mai. (Affranchir.)

ilKS D’fiS DE LA CALIFORNIE.

La Société générale a expédié en Californie une commis-
sion chargée de ses établissemensd’émigrans et de commerce.
Actions de 125 fr. payables par dixièmes Lieux dixièmes (soit
25 francs par action) sont seuls exigibles celte année.

Engagement de travailleurs munis de bons certiflcals et
qui font dépôt de 11 00 fi. convertis en actions acquittées
moitié en marchandises. Achat et consignations de toutes
marchandises, 11, rue Bergère, a Paris. (Franco).

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