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Choiseul-Gouffier, Marie Gabriel Florent Auguste de
Voyage pittoresque de la Grèce (Band 2,1) — Paris, 1809

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https://doi.org/10.11588/diglit.1113#0213
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iga VOYAGE PITTORESQUE

cheval, comme depuis, par une plus juste allusion, elle fut nommée
bélier; soit qu'une des portes, sur laquelle on voyoit une figure de
cheval, ait été livrée par trahison; soit enfin que les Grecs se fussent
cachés, pour surprendre la ville, sur une montagne nommée Hippios :
car on a donné ces diverses explications de la plus invraisemblable des
fictions recueillies par Homère, de la seule peut-être qui eût effrayé
le goût de Virgile, si cette fable n'eût été consacrée par une sorte de
tradition religieuse (i).

Un écrivain ingénieux et savant a remarqué que les princes Troyens,
issus de Dardanus, étoient d'origine grecque, et que les chefs les plus
puissans de la confédération qui les attaqua, étoient de race Phry-
gienne, puisqu'ils descendoient de Tantale, père de Pèlops, lequel,
expulsé de l'Asie, étoit allé s'établir en Europe, dans la presqu'île ,
à laquelle ce dernier donna son nom; en sorte que dans cette lutte si
célèbre, c'étaient des Grecs originaires d'Europe , qui défendoient la
Phrygie, ou du moins la contrée voisine, et des Phrygiens qui les
attaquoient, et vouloient rentrer dans leurs anciennes possessions (2) ;
mais on ne donnera pas à cette observation plus d'importance qu'elle ne
mérite, si l'on se rappelle que ces Grecs et ces Phrygiens avoient une
origine commune, la même religion, les mêmes moeurs, et que cette
expédition contre Troie pouvoit être regardée comme une guerre civile
entre les hordes conquérantes, descendues du Nord. Il paroît, au reste,
que le Président de Brosses confondoit la Phrygie avec la Troade, dont
celle-ci fit bien depuis partie , mais qui alors en étoit très-distincte.

C'est, suivant toute apparence, dans la Troade proprement dite
qu'étoit la ville de Pedseum, habitée par Imbrius, l'un des gendres de
Priam, et qui, combattant pour sa défense, fut tué par Teucer (3) ; mais
on ne peut déterminer la position de cette ville, sans doute alors bien
peu considérable, et qui, une seule fois nommée par Homère, n'a jamais
paru dans l'histoire.

III. Arisba, ApiV&i. Au nord des domaines personnels de Priam étoit
la province d'Arisba. Cet état, si heureusement situé sur l'Hellespont,
comptoit, dès le temps de la guerre de Troie, plusieurs villes qui depuis

(1) Homer. Odyss. Lib. VIII, 5og. Virg. jEneid. (?.) Hist. de la Rép. Rom. par le Président de Bros-

Lib. II. in mit. Serv. ibid. Pausan. Lib. 1, cap. s3. ses. Tom. III, pag. 27.
I-Iygin. Fab. CVIII, edit. Muncker. p. 170. (3) Iliad. Lib. XIII, v, 170. Eustath. Ib. pag. 890.
 
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