288 VOYAGE PITTORESQUE
en avons fait graver une très-rare qui représente d'un côté une tète d'A-
pollon , et de l'autre un grain d'orge avec une grappe de raisin. Cette
médaille est tirée du cabinet de M. Allier de Hauteroche, qui a bien
voulu nous la communiquer pour cet ouvrage (i).
Après que les Néandriens eurent été forcés d'aller habiter la ville
d'Alexandria-Troas, celle qu'ils quittoient ne devint plus qu'un petit
lieu, et même Pline dit que Néandros avoit disparu (intercidit) (2)5
cependant, d'après l'importance de sa position à l'entrée d'un défilé
qu'ilétoitdu plus grand intérêt de garder, je pense qu'elle fut remplacée
de bonne heure par une autre ville que le même Pline appelle Scaman-
dria : est nunc Scamandria civitas parva, dit-il (3). Cette ville devoit
être située près du Scamandre, comme l'indique son nom5 et Pline, par-
lant immédiatement après de celle d'Ilium, on a lieu de croire que les
positions de ces deux villes étoient assez rapprochées. Je pense donc
qu'aucun emplacement connu jusqu'à présent, ne convient mieux à la
ville de Scamandria que celui du bourg d'Enaï. D'ailleurs cette ville
qui fut ensuite appelée Scamandros (4) comprenoit dans son territoire,
un lieu nommé Cenchrées, dont les ruines se trouvent très-près d'Enaï,
comme on va le voir bientôt. Scamandria obtint une assez grande célé-
brité sous le Bas-Empire. Cette ville avoit un sol fertile, et l'on peut
présumer que c'est en remontant vers le temps où Pline en fait mention,
que ses habitans firent avec ceux d'Ilium un traité au sujet de la vente
de leurs blés. C'est l'objet d'une inscription trouvée par M. Dubois en
1815, sur l'emplacement d'Ilium-Recens, inscription qu'il a acquise et
rapportée pour faire partie de la collection des marbres de M. de Choi-
seul Gouffier (5), d'où elle a passé au musée royal. Nous la donnerons
dans le chapitre suivant. Ce marbre portant une inscription de chaque
côté est malheureusement très-fracturé, et ne présente qu'une très-petite
partie de ces deux inscriptions.
En remontant la rivière d'Enaï, que M. TV'ood a prise mal à propos
( 1 ) Elle se trouve dans la planche des médailles des (3) Plin. ibid.
■villes de l'Hellespont qui paraîtra dans le chapitre (/j) Hieroclis Synecdem. ad calcem veterum itine-
suivant; elle est aussi décrite dans l'ouvrage intitulé rariorum Wesselingii, pag. 662. Villoison, dans le
Description des médailles antiques,parMionnet. T.II, voyage de la Troade, Tom. II, pag. 117.
pag. 667. (5) Catalogue des Antiquités delà collection Choi-
(a) Plin. Lib. V, cap. 3o. seul-Gouffier ,N. 187 , pag. 73.
en avons fait graver une très-rare qui représente d'un côté une tète d'A-
pollon , et de l'autre un grain d'orge avec une grappe de raisin. Cette
médaille est tirée du cabinet de M. Allier de Hauteroche, qui a bien
voulu nous la communiquer pour cet ouvrage (i).
Après que les Néandriens eurent été forcés d'aller habiter la ville
d'Alexandria-Troas, celle qu'ils quittoient ne devint plus qu'un petit
lieu, et même Pline dit que Néandros avoit disparu (intercidit) (2)5
cependant, d'après l'importance de sa position à l'entrée d'un défilé
qu'ilétoitdu plus grand intérêt de garder, je pense qu'elle fut remplacée
de bonne heure par une autre ville que le même Pline appelle Scaman-
dria : est nunc Scamandria civitas parva, dit-il (3). Cette ville devoit
être située près du Scamandre, comme l'indique son nom5 et Pline, par-
lant immédiatement après de celle d'Ilium, on a lieu de croire que les
positions de ces deux villes étoient assez rapprochées. Je pense donc
qu'aucun emplacement connu jusqu'à présent, ne convient mieux à la
ville de Scamandria que celui du bourg d'Enaï. D'ailleurs cette ville
qui fut ensuite appelée Scamandros (4) comprenoit dans son territoire,
un lieu nommé Cenchrées, dont les ruines se trouvent très-près d'Enaï,
comme on va le voir bientôt. Scamandria obtint une assez grande célé-
brité sous le Bas-Empire. Cette ville avoit un sol fertile, et l'on peut
présumer que c'est en remontant vers le temps où Pline en fait mention,
que ses habitans firent avec ceux d'Ilium un traité au sujet de la vente
de leurs blés. C'est l'objet d'une inscription trouvée par M. Dubois en
1815, sur l'emplacement d'Ilium-Recens, inscription qu'il a acquise et
rapportée pour faire partie de la collection des marbres de M. de Choi-
seul Gouffier (5), d'où elle a passé au musée royal. Nous la donnerons
dans le chapitre suivant. Ce marbre portant une inscription de chaque
côté est malheureusement très-fracturé, et ne présente qu'une très-petite
partie de ces deux inscriptions.
En remontant la rivière d'Enaï, que M. TV'ood a prise mal à propos
( 1 ) Elle se trouve dans la planche des médailles des (3) Plin. ibid.
■villes de l'Hellespont qui paraîtra dans le chapitre (/j) Hieroclis Synecdem. ad calcem veterum itine-
suivant; elle est aussi décrite dans l'ouvrage intitulé rariorum Wesselingii, pag. 662. Villoison, dans le
Description des médailles antiques,parMionnet. T.II, voyage de la Troade, Tom. II, pag. 117.
pag. 667. (5) Catalogue des Antiquités delà collection Choi-
(a) Plin. Lib. V, cap. 3o. seul-Gouffier ,N. 187 , pag. 73.