476 GOUVERNEMENT, INSTITUTIONS,
étaient les chefs , que devait être le peuple, qui avait
encore bien moins de moyens qu'eux de connaître
l'Europe? On peut juger par conséquent de la pro-
fonde révolution que la vue de nos toutes-puissantes
armées, que leurs grandes victoires durent produire
dans l'esprit des Orientaux. Ce fut pour eux comme
une révélation. Leur orgueil dut plier, et ils durent
comprendre qu'il leur importait à eux aussi de con-
naître ces moyens irrésistibles qui, comme à Hélio-
polis, par exemple, faisaient battre, disperser,, dé-
truire, par un corps de neuf mille Européens, quatre-
vingt mille musulmans.
L'imagination vivement frappée des succès de Na-
poléon, les musulmans, instruits par l'expérience à
apprécier la supériorité militaire des Occidentaux,
étaient donc préparés à laisser s'accomplir au milieu
d'eux et sur eux des essais de civilisation euro-
péenne.
Parmi les hommes qui vinrent lutter contre les
Français, la destinée avait conduit un soldat macé-
donien. C'était celui qui était appelé à tirer du grand
fait de l'expédition de Napoléon les conséquences
qu'il devait avoir sur l'Orient ; et, par un hasard
singulier, cet homme avait reçu d'un Français
(M. Lions., de Marseille) les premiers encourage-
ments qui avaient éveillé l'ambition dans son âme.
Méhémet-AÏi arriva à la plus haute place du gou-
vernement de l'Egypte à travers mille obstacles qu'il
brisa par son courage ou tourna par son habileté.
Mais c'était Napoléon, c'était la France qui lui avaient
étaient les chefs , que devait être le peuple, qui avait
encore bien moins de moyens qu'eux de connaître
l'Europe? On peut juger par conséquent de la pro-
fonde révolution que la vue de nos toutes-puissantes
armées, que leurs grandes victoires durent produire
dans l'esprit des Orientaux. Ce fut pour eux comme
une révélation. Leur orgueil dut plier, et ils durent
comprendre qu'il leur importait à eux aussi de con-
naître ces moyens irrésistibles qui, comme à Hélio-
polis, par exemple, faisaient battre, disperser,, dé-
truire, par un corps de neuf mille Européens, quatre-
vingt mille musulmans.
L'imagination vivement frappée des succès de Na-
poléon, les musulmans, instruits par l'expérience à
apprécier la supériorité militaire des Occidentaux,
étaient donc préparés à laisser s'accomplir au milieu
d'eux et sur eux des essais de civilisation euro-
péenne.
Parmi les hommes qui vinrent lutter contre les
Français, la destinée avait conduit un soldat macé-
donien. C'était celui qui était appelé à tirer du grand
fait de l'expédition de Napoléon les conséquences
qu'il devait avoir sur l'Orient ; et, par un hasard
singulier, cet homme avait reçu d'un Français
(M. Lions., de Marseille) les premiers encourage-
ments qui avaient éveillé l'ambition dans son âme.
Méhémet-AÏi arriva à la plus haute place du gou-
vernement de l'Egypte à travers mille obstacles qu'il
brisa par son courage ou tourna par son habileté.
Mais c'était Napoléon, c'était la France qui lui avaient