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Dacier, Émile; Vuaflart, Albert
Jean de Jullienne et les graveurs de Watteau au XVIII. siècle (Band 3): Catalogue — Paris, 1922

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https://doi.org/10.11588/diglit.41977#0110
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L’ŒUVRE GRAVE DE WATTEAU.

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D’après i’estampe : Ce Tableau apart'ien a Mr Mo-
rel, Banctier. — Sur cet amateur, voir ci-dessus la
notice du n° 22 i.
P. Mantz [op. cit., p. 180) signale le tableau, en
1 892, à Lyon, chez M. Morel de Yoleine, descen-
dant du banquier F. Morel. — Il est passé ensuite
dans la coll. Groult. — Vente X... [Groult] (Paris,
21-22 juin 1920, n° 1 i4 ; T., 0,65 X 0,82 ; pi.;
la composition est dans le même sens que la gra-
vure), à M. Trotti.
Une réplique, offrant des différences avec la gra-
vure d’Aubert, est k Stockholm, dans la coll.
J. A. Berg (reprod. dans J. A. B ergs tafvelsamling
pa Heleneborg; Stockholm, 1880).]
Z27 (50). — LOUIS XIIII METANT LE
CORDON BLEU A MONSIEUR DE
BOURGOGNE, PÈRE DE LOUIS XV,
ROY DE FRANCE RÉGNANT.
Titre & inscription en franç. & en lat. — Au t. c. :
0,320 x 0,417.
A. Watteau pinxit. — N. de Larmessin Sculp.
A Paris; sans nom d’éditeur. —Annoncée comme
mise en vente chez F. Chereau & chez Surugue au
Mercure de sept. 1729 (t. II, p. 2244)-
Ier ét. : eau-forte pure; — 2e ét. : pi. en cours de
travail au burin, non encore terminée, avant toute
lettre (vente Ambroise Firmin-Didot, Paris, avril
1877, n° 1608); — 30 ét. : pi. terminée, avant toute
lettre ; — 4e ét. : avec la lettre (reprod.).
Citée par Mariette (notes mss, op. cit., t. IX,
fol. 193 [49]).
Le cuivre figure k l’invent. Chereau de 1753
& aux catal. Chereau de 1 770 & de 1 778.
La peinture originale mesure, d’après l’estampe :
2 p. 8 po. x 1 p. 1 o po., c’est-k-dire 0,864 X 0,594 ;
il s’agirait donc d’une composition en hauteur qui a
été gravée en largeur, ou plutôt, dont on n’a gravé
que le motif central.
Parlant de la peinture après avoir cité l’estampe,
Mariette a ajouté cette note en marge : «Watteau
peignit ce tableau pour M. Dieu, qui avoit entre-
pris de faire peindre toutes les aélions du Roy pour
estre exécutées en tapisserie, ce qui n’a point eu son
effeéLj [op. cit.). La teneur assez vague de ce rensei-
gnement laisserait croire qu’il s’agit ici d’une com-
mande faite à Watteau par une sorte de Mécène cour-
tisan. La vérité est tout autre.
En 1710, on décida de compléter la célèbre ten-
ture de XHistoire de Louis XIV, que Le Brun n’avait
pu achever & dont les Gobelins ne possédaient que
i4 pièces. On commanda des cartons nouveaux k

[227 ]
onze peintres, parmi lesquels Antoine Dieu. Sept
seulement de ces compositions furent livrées, &, sur
ce nombre, il n’y en eut que trois d’exécutées en
tapisserie. Antoine Dieu, dont l’œuvre n’est pas de
ces dernières, avait eu k peindre — outre le Mariage
du duc de Bourgogne, — la Naissance du duc de Bour-
gogne , & son tableau, conservé au musée de Versailles
(3 m.43 X 5 m. 63), montre qu’il en demanda sinon le
modèle, tout au moins le coloris, à Watteau, car il y
a de notables différences entre les deux compositions :
Antoine Dieu a ajouté sept personnages au tableau
de Watteau, qui n’en comptait que quinze. (Voir :
F. Engerand, Invent, des tableaux commandés, U c.
[1900, p. 97 & 1 60-1 61]; M. Fenaille, Etatgénér.
des tapisseries de la manufad. des Gobelins : Ep.
Louis XV[ipofr, p. 1 00-1 o 1 ; & E. Soulié, Notice
des peint, du musée de Versailles [1855], t. II, n° 2094)-
D’après l’estampe : Tiré du Cabinet de Mr de Jul-
ienne.
La peinture de Watteau n’était plus chez Jullienne
en 1756, époque k laquelle fut rédigé le catalogue
manuscrit, illustré de dessins, des peintures appar-
tenant k cet amateur (coll. M. Fenaille). — Elle était
passée, k une date que nous ignorons, chez le prince
Auguste-Guillaume de Prusse, frère de Frédéric II.
A sa mort ( 1 7 5 8 ), il la légua par l’article XII de son
testament au prince Henri, son autre frère (1726-
1802). Elle est aujourd’hui perdue. (Voir: P. Seidel,
les Colledions d’œuvres d’art franç. du xvnf siècle
appartenant a l’empereur d’Allemagne, trad. P. Vitry
& J.-J. Marquet de Vasselot, 1900, p. 39).
II est intéressant de remarquer qu’«Antoine Dieu,
peintre du RoFj, pour qui Watteau a fait la seule
peinture historique que l’on connaisse de lui, figure
au nombre des témoins qui signent au contrat de
Marie-Louise Sirois, lors de son mariage avec Ger-
saint, le 30 janv. 1718. D’après les termes de cet
aéle, la dot de la future & l’apport de son mari de-
vaient servir k payer le fonds de commerce qu’ils
achetaient k Antoine Dieu, établi sur le Petit Pont,
k l’enseigne du Grand Monarque. Mais un reçu de
la dot, daté du 28 oét. 1718, qui se trouve à la fin
du contrat, explique pour quelles causes l’acquisition
stipulée n’a pu avoir lieu & pourquoi Gersaint s’est
établi sur le pont Notre-Dame, où il transféra l’en-
seigne du Grand Monarque : «attendu l’incendie
arrivé sur le Petit Pont de cette ville de Paris où
estoit une maison & boutique dont le fond avoit
esté acheté du sieur Dieu par i’aéte énoncé audit
contrat...jj (doc. inédit; minutier A. Prudhomme).
Contrairement à l’opinion de Bellier de la Chavi-
gnerie [Didionn. des art. de l’éc. franç.), & d’accord,
au contraire, avec celle de Jal [Didionn. crit. de biogr.
U d’hist. ), le peintre Antoine Dieu & le marchand
 
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