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David, Jacques Louis; David, Louis [Ill.]
Le peintre Louis David: 1748 - 1825 (Band 1): Souvenirs & documents inédits — Paris: Havard, 1880

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https://doi.org/10.11588/diglit.65588#0219
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FÊTE DE L’ÊTRE SUPRÊME

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» Les vingt-quatre premières sections, placées du côté de la rivière, défileront par la rue
Dominique et se sépareront sur la place des Invalides.
» La Convention nationale, précédée du corps de musique et environnée de tous ceux qui
étaient placés sur la montagne, rentrera au Palais national, où l’on déposera le trophée des
Arts et Métiers.
» Les vingt-quatre sections, rangées du côté de l’École militaire, suivront la même
route et se sépareront comme les premières sur la place des Invalides. »

Nous n’avons pas à décrire cette fête, qui fut favorisée par un temps magnifique et qui
se célébra telle que l’avait conçue David, qui, comme commissaire de la Convention, en sur-
veilla l’ordonnance. Nous n’avons pas non plus à rappeler le rôle qu’y joua Robespierre,
alors président de la Convention nationale, ni les discours qu’il prononça en livrant aux
flammes les monstres de papier peint qui représentaient l’A théisme.
Tous les historiens qui ont rapporté les événements de cette époque ont désigné cette
cérémonie comme l’apogée de sa puissance qui, dès le lendemain, commença à être plus
sérieusement attaquée. Disons seulement que de l’aveu même des écrivains hostiles à la
Révolution, cette fête emprunta à la beauté du ciel, à l’immense concours des citoyens, aux
idées qui circulaient parmi les Français, une pompe et un caractère plus imposant que celles
qui l’avaient précédée.
Pour la première fois, les représentants y parurent en costume. Il consistait sim-
plement dans un plumet tricolore fixé au chapeau et une large ceinture pareille serrée
autour de la taille par-dessus un habit dont la nuance était laissée au goût de chacun.
C’était, du reste, le costume adopté par les députés en mission aux armées.
Pour revenir sur ces Fêtes républicaines, car celle-ci fut la dernière dont le programme,
réglé par David, fut rempli selon son intention, on comprend qu’elles durent laisser une
certaine impression dans l’esprit du peuple, qui était en même temps spectateur et
acteur ; car, disait David : « les Fêtes nationales sont instituées pour le peuple ; il
convient donc qu’il y participe d’un commun accord et qu’il y joue le principal rôle. »
En effet, dans les fêtes données sous la royauté, un maître conviait ses sujets à un
divertissement plus ou moins brillant, plus ou moins somptueux, mais où tout était
ordonné, préparé, exécuté en dehors de leur concours ; tandis qu’ici, comme dans les
pompes de la religion, chacun avait une partie à tenir et concourait de sa personne à un
ensemble plus ou moins remarquable, par la régularité des mouvements, l’heureuse
disposition des groupes et l’à-propos des strophes qu’on y chantait.
Avec la disposition de chacun à exagérer l’importance des fonctions qu’il doit remplir,
il était évident qu’une partie de la population trouvait une grande satisfaction à figurer
dans ces théories républicaines. Non seulement l’acteur, mais encore les siens, qui le
voyaient à son poste, étaient heureux et fiers de cette distinction. De là peut-être dans
la foule un plus grand sentiment de plaisir et, selon les circonstances, un plus vif
mouvement d’enthousiasme.
On ne peut donc refuser aux conceptions de David une certaine grandeur. Plus tard,
 
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