CHAPITRE X
MARS ET VÉNUS
1816 -1825
David s’établit à Bruxelles. —- Offres du roi de Prusse. — Gros se charge, à Paris, de l’atelier, — Sa corres-
pondance avec David. — XJ Amour et Psyché. — Salon de 1817. — Eucharis et Télémaque. — Salon
de 1819. —- Réponse de David à Gros et à Lechevalier sur sa rentrée en France. — Les iSabines et le
Léonidas achetés par le roi Louis XVIII. — Mort du duc de Berry. — David à Bruxelles. — Les
Bannis. — Gros offre à son maître une médaille d’or. — Accident arrivé à David. — Mars et Vénus. —
Refus de David de faire des démarches pour revenir en France. — Ses derniers moments. — Ses funé-
railles. — Le gouvernement français refuse de recevoir les cendres. — Mort de madame David. —
Tombeau de David à Bruxelles.
En 1816, la Belgique, détachée de la France et réunie à la Hollande, formait le
royaume des Pays-Bas, sous le sceptre de Guillaume Ier, de la maison de Nassau. Ge prince
éclairé avait donné à ses sujets un gouvernement représentatif. Ses tendances libérales
modéraient l’autorité tracassière du duc de Wellington, qui s’était, pourrait-on dire, constitué
le geôlier de la Révolution. Aussi accordait-il aux nombreux Français qui, bannis par la
loi A' amnistie, avaient cherché un refuge dans ses États, une bienveillante protection.
Bruxelles, où se dirigeait David, avait été choisi par un grand nombre d’entre eux comme
lieu de résidence : Sieyès, Gavaignac, Letourneur, Cambacérès étaient venus s’y établir.
La première pensée de David, à son arrivée dans cette capitale, avait été pour ses vieux
parents, pour M. et Mme Buron. Il leur écrivit, pour les rassurer, que son voyage s’était
effectué sans fatigue et qu’il espérait trouver le repos dans cette ville hospitalière.
« Bruxelles, le 29 janvier 1818.
» Mon cher oncle et ma chère tante,
» Je m’empresse de donner de nos nouvelles à d’aussi chers parents qui n’ont jamais
cessé, dans le cours de leur vie, de prendre un intérêt continuel à un neveu et à sa chère
femme, comme s’ils étaient leurs enfants propres. Ils méritaient, j’ose le dire, cet intérêt
MARS ET VÉNUS
1816 -1825
David s’établit à Bruxelles. —- Offres du roi de Prusse. — Gros se charge, à Paris, de l’atelier, — Sa corres-
pondance avec David. — XJ Amour et Psyché. — Salon de 1817. — Eucharis et Télémaque. — Salon
de 1819. —- Réponse de David à Gros et à Lechevalier sur sa rentrée en France. — Les iSabines et le
Léonidas achetés par le roi Louis XVIII. — Mort du duc de Berry. — David à Bruxelles. — Les
Bannis. — Gros offre à son maître une médaille d’or. — Accident arrivé à David. — Mars et Vénus. —
Refus de David de faire des démarches pour revenir en France. — Ses derniers moments. — Ses funé-
railles. — Le gouvernement français refuse de recevoir les cendres. — Mort de madame David. —
Tombeau de David à Bruxelles.
En 1816, la Belgique, détachée de la France et réunie à la Hollande, formait le
royaume des Pays-Bas, sous le sceptre de Guillaume Ier, de la maison de Nassau. Ge prince
éclairé avait donné à ses sujets un gouvernement représentatif. Ses tendances libérales
modéraient l’autorité tracassière du duc de Wellington, qui s’était, pourrait-on dire, constitué
le geôlier de la Révolution. Aussi accordait-il aux nombreux Français qui, bannis par la
loi A' amnistie, avaient cherché un refuge dans ses États, une bienveillante protection.
Bruxelles, où se dirigeait David, avait été choisi par un grand nombre d’entre eux comme
lieu de résidence : Sieyès, Gavaignac, Letourneur, Cambacérès étaient venus s’y établir.
La première pensée de David, à son arrivée dans cette capitale, avait été pour ses vieux
parents, pour M. et Mme Buron. Il leur écrivit, pour les rassurer, que son voyage s’était
effectué sans fatigue et qu’il espérait trouver le repos dans cette ville hospitalière.
« Bruxelles, le 29 janvier 1818.
» Mon cher oncle et ma chère tante,
» Je m’empresse de donner de nos nouvelles à d’aussi chers parents qui n’ont jamais
cessé, dans le cours de leur vie, de prendre un intérêt continuel à un neveu et à sa chère
femme, comme s’ils étaient leurs enfants propres. Ils méritaient, j’ose le dire, cet intérêt