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CHAPITRE X

par l’amitié qu’ils n’ont cessé de vous porter et qu’ils renouvelleront quelque jour; laissons
agir la Providence.
» Nous sommes arrivés dimanche à Bruxelles, en parfaite santé. Nous aurions mis
moins de temps, mais je n’ai pas voulu faire voyager ma femme de nuit ; rien ne nous
pressait, aussi étions-nous aussi frais qu’en quittant Paris. Nous habitons une ville très
hospitalière, dans laquelle, suivant ce que j’aperçois, je trouverai tous les agréments de la
société. Mais je m’en abstiendrai le plus que je pourrai. J’aime, comme vous savez, la vie
méditative et je veux m’y livrer ici plus qu’ailleurs. La ville est charmante, je la connais-
sais déjà; avec quel plaisir je l’ai revue : elle m’a charmé d’avantage, je crois, cette fois-ci.
Elle fait le même effet sur ma femme, qui met tout son bonheur dans le mien. Je n’ai
donc rien à désirer sous ce rapport; nos vœux mutuels sont satisfaits. Que j’apprenne, ou
pour mieux dire, que nous apprenions que vous jouissez l’un et l’autre d’une bonne santé,
et notre joie sera complète. Ma femme, comme vous pensez bien, me dit en ce moment de
de ne pas l’oublier auprès de vous ; elle me renouvelle l’assurance de l’attachement qu’elle
vous a toujours porté.
» S’il m’arrive quelque chose d’intéressant, vous serez les premiers qui en serez
instruits. Mais, jusque-là, je vous en conjure, n’ayez aucune inquiétude. Nous sommes
heureux, nous nous plaisons ensemble, ma femme et moi; vous nous aimez, que pouvons-
nous désirer de plus ?
» Vos affectionnés neveu et nièce, » David.

» A Monsieur Buron, propriétaire, rue Culture-Sainte-Catherine , en face l’hôtel
Carnavalet, au Marais, à Paris. »

David avait fait choix, pour sa demeure, d’un appartement meublé dans une maison
à l’angle des rues Willems, n° 679 et Fossé-aux-Loups, n° 688, en face l’hôtel de la Croix-
Blanche. Quelques pas seulement le séparaient du théâtre de la Monnaie, où il pouvait ainsi
trouver sans fatigue sa distraction habituelle. Il loua, en même temps, dans le voisinage,
rue de l’Évêque, un local faisant partie de l’ancien évêché de Bruxelles, pour lui servir
d’atelier.

Il ne s’était pas trouvé isolé en Belgique, car, outre ses compagnons d’infortune, il
s’était vu bientôt entouré des artistes flamands qui avaient, à Paris, fréquenté son atelier,
tels que Odevaere, Paelinck, Navez, etc. Le premier avait, en 1804, remporté le grand prix
de peinture. Il était en ce moment occupé à des travaux que lui avait commandés le gouver-
nement des Pays-Bas, et exécutait un tableau représentant le Prince P Orange blessé à la
bataille de Waterloo.

David était désireux de voir ses ouvrages, et dès le 3 février, huit jours après son
arrivée, il se rendait à son atelier. Cette visite lui rappelait celles qu’il faisait aux élèves
qu’il avait laissés à Paris, et éveillait en lui le désir de se remettre au travail. Malgré ses
soixante-sept ans, il se sentait l’imagination toujours fraîche et le cœur plein d’ardeur.
Odevaere et ses camarades l’encouragèrent dans cette résolution, fiers de posséder près
 
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