CHAPITRE II
LE SERMENT DES HORACES
1781-1789
David est agréé par l’Académie. -— Salon de 1781. — Le Bélisaire. — Il ouvre un atelier d’élèves. — Son
mariage. — Salon de 1783. — Vi Andromaque. —Il est nommé Académicien. — Composition Aes Horaces.
— Second voyage à Rome. — Succès des Horaces à Rome. — Salon de 1785. — Correspondance de
David et Drouais. — Salon de 1787. — Le Socrate. — Mort de Drouais. — Paris et Hélène. — Salon
de 1789. — Brutus.
A son retour en 1781, David était déjà précédé d’une certaine réputation parmi les
artistes. Il retrouva à Paris ses amis, et le bon Sedaine, dont l’appartement au Louvre lui
servit pour faire une exposition de ses ouvrages. Il obtint aussi, par l’entremise de
Moreau, architecte de la ville de Paris, un atelier à l’Hôtel de Ville. C’est là qu’il travailla
à son tableau de Bélisaire recevant l’aumône, et qu’il termina le portrait du comte Potocki.
Ces ouvrages achevés, il les soumit au jugement de l’Académie qui, pour témoigner à
l’artiste toute sa satisfaction, prit la décision suivante.
« Aujourd’hui, vendredi 24 août 1781... Nonobstant l’arrêté du 4 de ce mois, par lequel
il est dit que l’Académie ne permettra à personne d’apporter des ouvrages qu’après la clô-
ture du Salon, le sieur Jacques-Louis David, de Paris, âgé de trente-deux ans, n’étant
point instruit dudit arrêté et n’ayant apporté ses ouvrages que dans l’espérance de recevoir
d’elle des avis et des instructions, l’Académie, satisfaite des morceaux qu’il a présentés, a
arrêté, sans tirer à conséquence, deprocéder à son agréement... Les voix prises à l’ordinaire,
l’Académie a agréé ladite présentation de ses ouvrages, et M. Pierre, directeur, lui ordon-
nera ce qu’il doit faire pour sa réception. »
David heureux de cette décision l’apprend ainsi à sa mère.
« Paris, le 27 août 1781.
» Vous m’excuserez peut-être, ma très chère mère, de vous avoir laissée si longtemps
sans vous écrire. Mais n’ayant rien de bon à vous annoncer, j’attendais un événement
LE SERMENT DES HORACES
1781-1789
David est agréé par l’Académie. -— Salon de 1781. — Le Bélisaire. — Il ouvre un atelier d’élèves. — Son
mariage. — Salon de 1783. — Vi Andromaque. —Il est nommé Académicien. — Composition Aes Horaces.
— Second voyage à Rome. — Succès des Horaces à Rome. — Salon de 1785. — Correspondance de
David et Drouais. — Salon de 1787. — Le Socrate. — Mort de Drouais. — Paris et Hélène. — Salon
de 1789. — Brutus.
A son retour en 1781, David était déjà précédé d’une certaine réputation parmi les
artistes. Il retrouva à Paris ses amis, et le bon Sedaine, dont l’appartement au Louvre lui
servit pour faire une exposition de ses ouvrages. Il obtint aussi, par l’entremise de
Moreau, architecte de la ville de Paris, un atelier à l’Hôtel de Ville. C’est là qu’il travailla
à son tableau de Bélisaire recevant l’aumône, et qu’il termina le portrait du comte Potocki.
Ces ouvrages achevés, il les soumit au jugement de l’Académie qui, pour témoigner à
l’artiste toute sa satisfaction, prit la décision suivante.
« Aujourd’hui, vendredi 24 août 1781... Nonobstant l’arrêté du 4 de ce mois, par lequel
il est dit que l’Académie ne permettra à personne d’apporter des ouvrages qu’après la clô-
ture du Salon, le sieur Jacques-Louis David, de Paris, âgé de trente-deux ans, n’étant
point instruit dudit arrêté et n’ayant apporté ses ouvrages que dans l’espérance de recevoir
d’elle des avis et des instructions, l’Académie, satisfaite des morceaux qu’il a présentés, a
arrêté, sans tirer à conséquence, deprocéder à son agréement... Les voix prises à l’ordinaire,
l’Académie a agréé ladite présentation de ses ouvrages, et M. Pierre, directeur, lui ordon-
nera ce qu’il doit faire pour sa réception. »
David heureux de cette décision l’apprend ainsi à sa mère.
« Paris, le 27 août 1781.
» Vous m’excuserez peut-être, ma très chère mère, de vous avoir laissée si longtemps
sans vous écrire. Mais n’ayant rien de bon à vous annoncer, j’attendais un événement