CHAPITRE III
LE SERMENT DU JEU DE PAUME
1789 - 1792
Les artistes en 1789. — Dissension dans l’Académie de Peinture. — David est élu président par les dissidents.
Ils portent leurs réclamations à la Commune de Paris.— Efforts infructueux de Vien pour rétablir la
concorde. — Adresse des dissidents à P Assemblée nationale. — David compose le Serment du Jeu de
Paume. — Rapport de Dubois-Crancé aux Jacobins. — Les artistes demandent la liberté de l’Exposition.
— Salon de 1791. — Dessin du Serment du Jeu de Paume. — Encouragements aux artistes. — Désinté-
ressement de David. — Fête de Châteauvieux. — Il est nommé député à la Convention.
Les événements de 1789 avaient allumé dans les esprits, et surtout parmi les artistes
dont l’imagination est plus exaltée, une fièvre ardente de patriotisme. L’espoir remplissait
les coeurs, et chacun voulait concourir au salut et à la gloire de la France.
Il s’agissait alors de sauver le crédit du pays.
Mme Lemot, femme du sculpteur, conçut la pensée de renouveler le trait des Romaines
sacrifiant leurs parures à la République. Pour réaliser cette idée généreuse, elle fit appel
aux compagnes des confrères de son mari, et, dans une réunion tenue dans la galerie
d’Apollon, il fut décidé que ces dames iraient en députation, à Versailles, remettre au
Président de P Assemblée nationale, les bijoux dont elles se dépouillaient pour la patrie.
La charmante gravure de Pons, d’après Borel, nous montre l’accueil sympathique que
cette gracieuse députation rencontra, le 7 septembre 1789, au sein de l’Assemblée.
Le président, Msr de la Luzerne, évêque ’de Langres, avait annoncé la venue de ces
dames et demandé, pour elles, la faveur d’être admises dans la Salle des Séances, malgré
le règlement récent qui interdisait à tout délégué la barre de l’Assemblée. La séance
était commencée quand les citoyennes se présentèrent au nombre de vingt et une ; M. de
Custine, alors à la tribune, interrompit son discours, et les dames Françaises, portant « l’âme
des dames Romaines », sont introduites, vêtues de blanc et ayant pour toute parure, soit
dans leurs cheveux, soit sur leur sein, la cocarde tricolore. La plus jeune tenait une cassette
renfermant l’offrande de ses compagnes.
LE SERMENT DU JEU DE PAUME
1789 - 1792
Les artistes en 1789. — Dissension dans l’Académie de Peinture. — David est élu président par les dissidents.
Ils portent leurs réclamations à la Commune de Paris.— Efforts infructueux de Vien pour rétablir la
concorde. — Adresse des dissidents à P Assemblée nationale. — David compose le Serment du Jeu de
Paume. — Rapport de Dubois-Crancé aux Jacobins. — Les artistes demandent la liberté de l’Exposition.
— Salon de 1791. — Dessin du Serment du Jeu de Paume. — Encouragements aux artistes. — Désinté-
ressement de David. — Fête de Châteauvieux. — Il est nommé député à la Convention.
Les événements de 1789 avaient allumé dans les esprits, et surtout parmi les artistes
dont l’imagination est plus exaltée, une fièvre ardente de patriotisme. L’espoir remplissait
les coeurs, et chacun voulait concourir au salut et à la gloire de la France.
Il s’agissait alors de sauver le crédit du pays.
Mme Lemot, femme du sculpteur, conçut la pensée de renouveler le trait des Romaines
sacrifiant leurs parures à la République. Pour réaliser cette idée généreuse, elle fit appel
aux compagnes des confrères de son mari, et, dans une réunion tenue dans la galerie
d’Apollon, il fut décidé que ces dames iraient en députation, à Versailles, remettre au
Président de P Assemblée nationale, les bijoux dont elles se dépouillaient pour la patrie.
La charmante gravure de Pons, d’après Borel, nous montre l’accueil sympathique que
cette gracieuse députation rencontra, le 7 septembre 1789, au sein de l’Assemblée.
Le président, Msr de la Luzerne, évêque ’de Langres, avait annoncé la venue de ces
dames et demandé, pour elles, la faveur d’être admises dans la Salle des Séances, malgré
le règlement récent qui interdisait à tout délégué la barre de l’Assemblée. La séance
était commencée quand les citoyennes se présentèrent au nombre de vingt et une ; M. de
Custine, alors à la tribune, interrompit son discours, et les dames Françaises, portant « l’âme
des dames Romaines », sont introduites, vêtues de blanc et ayant pour toute parure, soit
dans leurs cheveux, soit sur leur sein, la cocarde tricolore. La plus jeune tenait une cassette
renfermant l’offrande de ses compagnes.