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Baldinger, Kurt; Möhren, Frankwalt [Editor]; Städtler, Thomas [Editor]; Heidelberger Akademie der Wissenschaften / Kommission für das Altfranzösische Etymologische Wörterbuch [Contr.]; Baldinger, Kurt [Oth.]
Dictionnaire étymologique de l'ancien français: [DEAF] (F) — Berlin, Boston: De Gruyter, Akademie Forschung, 2012

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.59416#0183
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FI1
FI* interj.
[Onomatopée exprimant le mépris ou le dé-
goût. Des interjections similaires se retrouvent
dans toutes les langues européennes de l’indo-
européen: gr. cpsû LidScott 1924b, cpû LidScott
1958b, 1t. phÿ ThesLL 10^2059,31, lt.fi Battaglia
5,896a (FI2), cat. pu CoromCat 6,842a, esp./o,/>o
Corom2 546b, mlia.phiu,phi Lexer 2,249, ail. pfui
Grimm 13,1808, ang\.fi,fie OED3; pour d’autres
langues v. Schwentner 25-26.
Rem.: Le FEW 3,488a relève le syntagme
maître fifi au sens de “vidangeur” avec la première
att. erronée ‘13es.’. Ce syntagme se retrouve pour
la première fois dans une ordonnance de Jean Ier
qui date de 1351 (n.st.). Le texte se retrouve entre
autres dans Ord 2,377. Cf. FIFI DMF (la date
1350 de Gdf 3,790b suit l’ancien style).]
(fi prob. 1186 RenM I 852; ChevVivM 940 var.
ms. mil. 13es.; BibleGuiotO 2580; 2583; 2584;
2589; EscoufleM 4598; MeraugisS 1370; Coin-
cyllOK 520; 1918; 1920 [2 att.]; CoincylllV
421; 452; 1384; 1385; CoincyI13K36; RenclCarH
30,12; 222,6; RenclMisH 202,8; etc.etc., J52 An-
ticlC 3260; [MirNDPers28P 56; 1832])
♦ interjection par laquelle le locuteur exprime sa
répugnance, son dégoût vis-à-vis d’une attitude ou
de propos d’une autre personne (dep. 1186, RenM
I 852 [Tybert, passe outre, ditRenart. Fi(i) merde,
cou tu es cuart!]; BibleGuiotO 2580-89 [Et per fi
commence lor nom: Fisicïen sont appellei, Sens
fi ne sont il pas nommei Porc 'ait fi au commen-
cement De lor nom que sens finement De fi doit
toute lor oevre estre Et de fi doit phisique nestre.
Sans fi ne les puet on nommer Ainsic ne s ’i doit
nus fier. De fi, physique me defie; Fous est qui ent
teil art se fie Ou il n 'ait rien que n ’i ait fi Dont sui
je fous se je m ’i fi]-, ChevVivM 940 var. ms. mil.
13es.; EscoufleM 4598; CoincyllOK 520; 1918;
1920 [2 att.]; CoincylllV 452 [Fi! Fi! Plus puent
ne fait fiens]-, 421; CoincyI13K 36; RenclMisH
202,8; CoincylllK 84; ModvB2 3516; ChastVer-
giA 99; BarbMéon 3,59,113; etc.etc., TL 3,1801;
GdfC 9,615a; ANDE1; DMF; TLF 8,822a; FEW
3,488a); ♦ loc. interj. fi de qn ou de qch. adres-
sée à qn ou à qch., par laquelle le locuteur ex-
prime sa répugnance, son dégoût (dep. ca. 1225,
RenclCarH 222,6 [Fi d’yvreche et de ses delis!];
BeaumJBIL [2 att.]; HuonRegrL 128,1; HuonPalL
637 [2 att.]; RobBloisChastU 327; MarqueA 31a2
[Fi d’estre empereres, fi de ma hautece, fi de
mon avoir]-, ClarisA 9982 [2 att.]; 10012 [2 att.];
JCondS 1,94,97; ChantRoussW 225; [MirND-
11 ’ Groupe a fui, très prob. impér. de fuir.

Pers21P 1584-5 [Fi, fi, fi de biauté humaine Et fi
de la joie mondaine]], TL 3,1802; GdfC 9,615a;
DMF; Hu 7,199b [sous TEL]; TLF 8,822a; FEW
3,488a); ♦ loc. verb. dire fi de a contre “exprimer
son dédain, son mépris envers qn ou qch.” (déb.
13es. - 1459; 1624<2); 17W3>, MeraugisS 1370;
CoincylllV 1384/85 [Mais fi despapelarz dirai.
Despreudomes ne dipas fi]-, RenclCarH 30,12 [A
présent de rouge métal Di fui! et fi! corne a fu-
mier]', CoincyII9K 3518; RobBloisBeaudU 450;
ChansBem389B 458,1; RutebF 1,282,67; etc.etc.,
TL 3,1802; GdfC 9,615a; DMF; Frantext; FEW
3,488a); ♦ loc. adv. de fi en fi “de mal en pis”
(3eq. 13es.; lem. 14es„ RutebF 1,282,71 [De par
ma langue vus desfi. Vous en yrez de fi en fi
Juqu’en enfer l’entoié] -, Apol3L 80,24 [(Dans une
figura etymologica; c’est la fille du roi qui parle)
Certes, nulz ne se doit a vous fiier ne en vos
maistres, carphisique commence par fy’ et ly phi-
siciiens oussi et puis qu ’il va de fi en fi, honnie
soy je, se je m ’y fil], TL 3,1803,34 [l’att. de Ruteb
avec le commentaire:«... oder zufi < fidumj “ganz
sicher”»]; FEW 3,488a; 3,505a [l’att. de Apol3L
sous de fi en fi (< FÏDUS]). — Dôrr.
FI2 adj.
[Du 1t. FIDUS adj. “à qui ou à quoi on peut se fier”
(ThesLL 6^703; pour le mit. cf. MltWb 4,218; La-
thamDict 1,939a). - Le mot 1t. survit en occ.fi, fin
(fin 12es„ Rn 3,332b; Lv 3,488a).
Rem.: L’ANDEl donne, en suivant le glossaire
de RecMédNovCirHi (texte du 2et. 13es. ), une loc.
adv. si fi définie “definetely, completely”. Voici le
contexte (v. 1626): Lé test prendrez de porraz... En
ewefreide lez modéras En breses lez quiras. Quant
serunt quis si fi en le astre, Donc en frez on em-
plastre. La définition est très incertaine. La syn-
taxe et surtout le si indiquant une invitation de faire
qch.(l) nous mène à interpréter fi comme forme
verbale sans, cependant, pouvoir l’identifier. En
tout cas, le passage n’est pas clair. - Pour la loc.
adv. de fi en fi v. FI1.]
(fi ca. 1100 RolS 146; 1130; BrendanW 118;
CourLouisLe 981; MonGuill2C 4617; ProvSal-
SanI6429; 10570; 10887; EneasS1 4830;FloreAW
2247; 2958; ChronSMichelB 937; ComnfiWG2
X 166; XVII 824; MarieGuigW2 398; Narci-
(2) Jacques Du Lorens, Premières satires, 196
Frantext.
(3) Florent Carton Dancourt, La maison en cam-
pagne, 36, scène VIII, Frantext.
(1) Courant, cf. p.ex. v. 1362: si en fras.

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