du germ. *GURDIL “ceinture”); le classement des sens est souvent beaucoup
trop sommaire (v. par ex. gaire, gaitier, garder); les familles de mots
d’origines différentes sont souvent confondues, d’où encore des définitions faus-
ses (v. par ex. gain et gaain); beaucoup de mots — parfois des hapax repris
comme mots d’origine inconnue dans les volumes 21-23 du FEW — qui provien-
nent des erreurs des anciennes éditions non critiques, sont des fautes soit de
copistes, soit de lecture, et se trouvent enregistrés sans commentaire, dans
certains cas seulement avec un point d’interrogation en regard de la forme ou
du sens. Le DEAF soumettra ces derniers mots — comme tous les autres —
à un examen critique et tâchera, dans la mesure du possible, de les vérifier (ce
qui n’est pas systématiquement réalisable quand Gdf cite par exemple un manus-
crit qui n’a pas été édité depuis) et de les expliquer (v. par ex. les articles gadué,
GAINTRÉ, GAL, GALERAN, GALLESUIE, GANELE, GANON, *GARAGE, JAI, GÂ-
mauz 3°, etc.). Dans bien des cas, ce sont des fantômes dus à des erreurs, et qui
n’ont jamais existé en dehors des ouvrages lexicologiques. D’autres mots se
révèlent inexistants en ancien français parce qu’ils sont attestés uniquement dans
les documents en moyen-latin (par ex. à Marseille GANGUIL, ou gardage “droit
levé par les seigneurs” (1213, FEW) qui, en réalité, a été traduit par Trév 1721,
du mit. gardagium) ou parce qu’ils appartiennent en fait à l’ancien francopro-
vençal, comme beaucoup de mots du Girart de Roussillon (v. par ex. galo-
bier). D’innombrables vérifications et recherches de détail à implications lin-
guistiques ont ainsi été et seront toujours nécessaires: travail souvent malaisé de
critique philologique. Ces recherches sont d’autant plus difficiles que les indica-
tions bibliographiques de Gdf sont souvent insuffisantes (Gdf ne nous a malheu-
reusement pas laissé de bibliographie de ses sources; nous venons cependant
d’apprendre que ses matériaux se trouvent déposés à l’institut Catholique de
Paris, et nous nous proposons de les consulter). Lorsqu’on a réussi à identifier
l’édition dont Gdf s’est servi, le passage reste encore à vérifier dans une édition
critique plus récente (si elle existe). L’identification de la source est particulière-
ment difficile quand Gdf renvoie simplement à DC qui, plus encore que Gdf,
indique ses sources de façon très sommaire. Le mot gastesamis, par exemple,
est attesté par Gdf et DC uniquement dans un Poema Alexandri, pars 2. Toutes
les recherches dans le Roman d'Alexandre de Lambert li Tors, etc., restant
vaines, j’avais finalement abandonné l’espoir de vérifier le passage; c’est par un
pur hasard — en rencontrant, lors de la rédaction d’un autre article (garsi-
lier), un passage identique dans Gdf et dans DC, mais cité d’après deux
sources différentes (chez DC le même Poema Alexandri, pars 2), et en me sou-
venant du cas de gastesamis — que j’ai pu identifier la source de DC: il s’agis-
sait des Vœux du Paon, texte lorrain très répandu au 14e siècle. Le reste était
facile: l’édition critique de Ritchie m’a fourni toutes les variantes des nombreux
manuscrits aussi bien pour gastesamis que pour garsilier, mot qui a trouvé
ainsi une explication surprenante.
XII
trop sommaire (v. par ex. gaire, gaitier, garder); les familles de mots
d’origines différentes sont souvent confondues, d’où encore des définitions faus-
ses (v. par ex. gain et gaain); beaucoup de mots — parfois des hapax repris
comme mots d’origine inconnue dans les volumes 21-23 du FEW — qui provien-
nent des erreurs des anciennes éditions non critiques, sont des fautes soit de
copistes, soit de lecture, et se trouvent enregistrés sans commentaire, dans
certains cas seulement avec un point d’interrogation en regard de la forme ou
du sens. Le DEAF soumettra ces derniers mots — comme tous les autres —
à un examen critique et tâchera, dans la mesure du possible, de les vérifier (ce
qui n’est pas systématiquement réalisable quand Gdf cite par exemple un manus-
crit qui n’a pas été édité depuis) et de les expliquer (v. par ex. les articles gadué,
GAINTRÉ, GAL, GALERAN, GALLESUIE, GANELE, GANON, *GARAGE, JAI, GÂ-
mauz 3°, etc.). Dans bien des cas, ce sont des fantômes dus à des erreurs, et qui
n’ont jamais existé en dehors des ouvrages lexicologiques. D’autres mots se
révèlent inexistants en ancien français parce qu’ils sont attestés uniquement dans
les documents en moyen-latin (par ex. à Marseille GANGUIL, ou gardage “droit
levé par les seigneurs” (1213, FEW) qui, en réalité, a été traduit par Trév 1721,
du mit. gardagium) ou parce qu’ils appartiennent en fait à l’ancien francopro-
vençal, comme beaucoup de mots du Girart de Roussillon (v. par ex. galo-
bier). D’innombrables vérifications et recherches de détail à implications lin-
guistiques ont ainsi été et seront toujours nécessaires: travail souvent malaisé de
critique philologique. Ces recherches sont d’autant plus difficiles que les indica-
tions bibliographiques de Gdf sont souvent insuffisantes (Gdf ne nous a malheu-
reusement pas laissé de bibliographie de ses sources; nous venons cependant
d’apprendre que ses matériaux se trouvent déposés à l’institut Catholique de
Paris, et nous nous proposons de les consulter). Lorsqu’on a réussi à identifier
l’édition dont Gdf s’est servi, le passage reste encore à vérifier dans une édition
critique plus récente (si elle existe). L’identification de la source est particulière-
ment difficile quand Gdf renvoie simplement à DC qui, plus encore que Gdf,
indique ses sources de façon très sommaire. Le mot gastesamis, par exemple,
est attesté par Gdf et DC uniquement dans un Poema Alexandri, pars 2. Toutes
les recherches dans le Roman d'Alexandre de Lambert li Tors, etc., restant
vaines, j’avais finalement abandonné l’espoir de vérifier le passage; c’est par un
pur hasard — en rencontrant, lors de la rédaction d’un autre article (garsi-
lier), un passage identique dans Gdf et dans DC, mais cité d’après deux
sources différentes (chez DC le même Poema Alexandri, pars 2), et en me sou-
venant du cas de gastesamis — que j’ai pu identifier la source de DC: il s’agis-
sait des Vœux du Paon, texte lorrain très répandu au 14e siècle. Le reste était
facile: l’édition critique de Ritchie m’a fourni toutes les variantes des nombreux
manuscrits aussi bien pour gastesamis que pour garsilier, mot qui a trouvé
ainsi une explication surprenante.
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